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mérique. Il y en a de trois efpeces, de brune, de grife & de blanche: la plus brune eft la meilleure & la plus forte; fa racine eft tortueufe à petites côtes en vis, elle eft d'un goût âcre amere, difficile à caffer. Ceux qui voudront en favoir davantage, liront le Traité Univer fel des drogues fimples de Lemery (r).

dans des opiates. Il feroir donc plus avantageux, par rapport à la difficulté que l'on rencontre, de le mêler exactement dans ces compofitions magiftrales, de préparer l'extrait de gentiane à la maniere de M. de la Garaye, c'est-à-dire, de le réduire fous une forme féche. Tous les extraits des fubftances ameres devroient être préparés ainfi ; mais on n'a fuivi cette métho de que pour l'extrait de quinquina, celui de féné, & l'extrait de rhubarbe; du moins ne tient-on dans les Pharmacies que ces trois efpéces, quoiqu'on y tienne auffi ces mêmes extraits, mais d'une confiftance à demi folide, en défignant les premiers fous le nom de fel effentiel, pour les diftinguer feulement.

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(r) L'ipécacuanha, décrit par Guillaume Pifon, apporté en France par M. Legras examiné chymiquement par M. Boulduc, mis en ufage par M. Helvetius, & enfin devenu public par la générofité de Louis XIV

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ne

femble pas avoir perdu de fa premiere répu ration les fuccès qui fuivent tous les jours l'administration de cette racine dans le; diffenseries, ne font plus ignorés de perfonne, il

Sel effentiel d'Ipecacuanha.

Pulvérifez & tamifez ce qu'il vous plaira de bon ipécacuanha (); mettez-le

paroît même qu'après l'avoir effayé fous différentes formes, comme extrait aqueux & réfineux, en teinture, infufion ou en décoction on a obfervé qu'il réuffiffoit mieux & plus conf tamment en substance, que fes effets dépendoient feulement de la dofe, & qu'ils varioient, fuivant l'intention du Médecin qui le prefcrivoit. M. Helvetius a vanté une préparation de Pipécacuanha, qui confifte à lui enlever, par l'efprit de vin, la plus grande partie de fa réfine; & il appelloit les pillules qu'il compofoit avec cet ipécacuanha, ainfi épuisé, pillules fpécifiques.

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(s) Ce végétal eft peut-être un de ceux qui demandent le plus de foins & de précautions foit avant d'être pulvérifé, fait pendant qu'on le pulvérife, foit encore après qu'il a été réduit en poudre; d'abord il faut féparer l'enveloppe réfineufe, qui fe brife fort aisément, d'avec le cœur ligneux; la broyer enfuite, en y ajoutant un peu d'eau, pour empêcher la poudre de s'élever hors du mortier, & d'occafionner des ophtalmies, ou les mêmes effets que fi on en avoit avalé; enfin conferver cet ipécacuanha ainfi féparé & réduit en poudre dans des bouteilles exactement fermées & bien féchos; car on a remarqué que fans toutes

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à la trituration pendant un jour; laiffez repofer la nuit; verfez par inclination, & filtrez en même-temps par les étoffes de laine, évaporez au bain de vapeur modéré; décantez autant de fois qu'il le fautpour féparer les fédimens qui fe forment, afin d'avoir un fel pur & cryftallin. Il faut le ramaffer fechement & promptement, parce qu'il eft très-fufceptible de

s'humecter.

Le fel effentiel d'ipécacuanha eft un des meilleurs remedes de la médecine: c'eft un fpécifique dans les dyffenteries, même le flux de fang de l'Amérique. II eft plus affuré que l'émétique, convient lorfqu'il faut vuider les premieres voies, & il n'en a pas les inconvéniens; il ne dérange pas l'eftomac ; je n'en ai jamais vu. d'accidens: j'en ai donné trois grains. à des enfans de deux ans, qui ont été guéris de la dyffenterie: on le répéte, & on donne le foir demi-once de firop de diacode, ou du laudanum liquide fermenté fuivant la méthode de l'Abbé Rouffeau, comme on le dira à l'article de l'o

les précautions dont nous venons de parler, ce reméde, fi important pour la Médecine n'a pas d'efficacité

pium. On doit obferver un régime, qui eft de ne boire ni vin ni cidre, mais de l'eau ferrée, ne vivre que de bouillie de froment (t) & d'oeufs, point de foupe

(t) Quoique j'aie déjà avancé dans la note de la page 6, que la farine de froment convertie en bouillie, fourniffoit un mauvais aliment, je ne puis me difpenfer d'ajouter ici, que s'il y avoit des cas où l'on dût en permettre l'ufage, ce ne feroit certainement pas celui où le recommande l'Auteur, puifqu'alors on ne prefcrit aux malades affectés de dyffenteries ou de dévoimens, que des chofes légeres, très-nourriffantes d'une digeftion facile, & que, de l'aveu de très-habiles Médecins, rien n'eft plus mate plus lourd & plus indigefte que la bouillie qui furcharge beaucoup l'eftomac & nourrit peu. Ce n'eft pas cependant que la fubftance farineufe, dépouillée de mucilage, c'eft-à-dire, l'amidon, ne puiffe très-bien nourrir fans fatiguer je l'ai même vu agir à la maniere des gelées dans les cas dont il eft question: une perfonne, guérie par ce moyen d'un dévoiment très-opiniâtre, m'ayant apporté à voir fon reméde, qu'elle appelloit, crême de fanté, je reconnus bientôt que c'étoit de l'amidon de pommes de terre; en effet, il m'eft arrivé plufieurs fois de confeiller à des meres, fort atta chées à la bouillie de fubftituer à la farine cet amidon délayé dans du lait ou du bouillon, & jamais leurs nourriffons n'en ont éprouvé que de très-bons effets; mais c'eft aux Médecins à décider s'il ne feroit pas préférable de profcrire toutes les efpéces de bouillies.

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ni de viande, ni ragoût, ni fruits pendant huit jours. La grande quantité de dyffentériques que j'ai guéris, me fait faire cette digreffion.

Obfervation,

Si vous faites votre fel en été, & qu'il faffe bien chaud, l'infolation vaut mieux le bain de vapeur. que

Lorfque vous leverez les fels, mettez un crepe fur les yeux ou des beficles, car l'activité de ce fel caufe de grandes ophthalmies.

J'ai répété que ce fel eft infiniment au deffus de l'émétique ; je l'ai donné à des perfonnes fur lefquelles l'émétique n'avoit fait aucune action, le fel d'ipécacuanha a opéré.

On le peut faire par infufion procédera comme il a été dit.

LAC

De la Caffe.

on y

A caffe eft le fruit d'un arbre qui croît en Alexandrie, en Egypte, aux Indes, au Brefil. Ce fruit eft une filique longue, de couleur noirâtre : la bonne

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