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à trente-cinq grains; elle lâche le ventre & eft apéritive (n).

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(n) Cette purification prétendue fe fait encore en diffolvant la gomme ammoniaque dans le vinaigre, & paffant à travers un linge la diffolution qu'on évapore enfuite jufqu'en confiftance molle; mais il eft aifé de fentir que pendant cette évaporation, quelque modérée qu'elle puiffe être, on perd confidérablement des parties volatiles & aromatiques de la me ammoniaque; d'ailleurs quoique cette fubfgomtance foit d'une plus facile folution que les autres gommes réfines de fon efpéce, le caractere laiteux qu'elle imprime à l'eau, au vin ou au vinaigre que l'on emploie pour la diffoudre, manifefte affez qu'il n'y en a qu'une partie de vraiment diffoute, tandis fe trouve fimplement fufpendue dans la liqueur. M. Lemery, dans fa Pharmacopée, s'exprime ainfi, à l'égard de la purification des gommes réfines >> On fe fert quelquefois, dit cet » habile homme, d'autres diffolvans que du

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que

l'autre

vinaigre commun pour purifier les gommes, » car on tâche toujours d'approprier ces li»queurs aux effets qu'on demande; ainsi l'on » emploie, tantôt le vinaigre fcylletique, >> tantôt le vin, tantôt les fucs dépurés; » mais il vaut beaucoup mieux, quand on le » peut, mettre les gommes en poudre avec » leurs impuretés, que de les préparer, parce que dans les purifications on laiffe échapper » beaucoup de fels volatils & fubtils qui font

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Benjoin ou Benjoinum.

E benjoin est une gomme très-rélineufe (0), qui donne une odeur fort agréa

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la principale vertu de ces gommes, ce qu'il » eft facile de reconnoître par l'odeur forte » & pénétrante qu'on en reffent; de plus, le vinaigre fixe ou modere la volatilité de ce qui refte, enforte qu'il en diminue la vertu : quand on veut réduire ces gommes en pou» dre, il faut choifir les plus belles & les » plus nettes en larmes, & les faire fécher doucement, entre deux papiers, au foleil » ou au feu il eft facile de les pulvérifer quand elles font mêlées avec beaucoup » d'autres drogues, comme dans les poudres » de la thériaque.

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Le texte de Lemery, quoiqu'ancien Pharmacologiste, & en cette qualité, peu préconifé par nos modernes, m'a paru très-précieux, & vaut à lui feul toutes les obfervations que j'aurois pu raffembler & ajouter ici, ce qui m'a engagé, à le rapporter dans fon entier. Ce célébre Chymifte, l'honneur de la Phar▾ macie, triomphera long-temps des vains effort de ceux qui ont voulu le déprimer.

(0) Autrefois on ne vendoit dans le commerce qu'une efpéce de benjoin, qui se dif folyoit en partie dans l'eau & en partie dare

ble; il fort par incifion d'un arbre qui croît aux Indes, à Siam, & à Sumatra. II y en a de deux fortes; on doit choi fir celui qui eft clair, beau, transparent, parfemé de taches blanches qui reffemblent à des morceaux d'amandes, ce qui le fait appeller Benjoinum amigdaloïdes ; il eft fort rare; on trouve plus communément celui qu'on nomme benjoin en forte; il donne auffi une odeur fort agréa ble, & a les mêmes vertus, mais il n'eft pas fi pur; il faut le purifier: Zwelfer, le Febvre, Charas, Lemery, aucun de ces Chymiftes n'apprennent la maniere de le

l'efprit de vin ce benjoin étoit altéré par une fubitance qui lui étoit tout-à-fait étrangere: c'eft peut-être cette circonftance qui a fait penfer que le benjoin ordinaire étoit une gomme réfine celui que nous recevons maintenant eft affez pur, & dans cet état, il eft entiérement foluble dans l'efprit de vin; dumoins le réfidu infoluble eft très-peu de chofe, & n'eft qu'un compofé de copeaux & de paillettes. Quelques Auteurs ont avancé depuis peu, que l'arbre qui fournit le benjoin n'eft pas le Laurus Benjoinum, comme on l'a prétendu; qu'il en a bien l'odeur, mais voilà tour. En attendant qu'on foit plus inftruit à ce fujer, il faut fe contenter de fçavoir le pays d'où cette réfine nous vient, & comme on deit la choisir,

purifier. Ainfi on n'a pu en tirer tous les avantages qu'il poffede, étant cependant un des meilleurs remédes & des plus agréables de la médecine pour la poitrine; les Chymiftes n'en féparent le fel effentiel que par le moyen du feu, des aludels & des cornets de papier. Par la nouvelle méthode, au contraire, on le purifie d'abord des parties groffieres & hétérogénes; on en tire enfuite le fel effentiel avec l'eau ; on fépare enfin fa partie balfamique qui eft la meilleure pour la poitrine: c'eft une opération nouvelle qu'on ne trouve dans aucun Auteur.

Purification du Benjoin.

Il faut mettre en poudre & tamifer une demi-livre ou davantage de benjoin, le laver dans l'eau filtrée ou diftillée, brouiller l'eau en l'agitant, la décanter & laiffer au fond les parties groffieres, parmi lefquelles il fe trouve très-fouvent du fable que le vent a pu porter fur ces réfines, & qui s'y eft attaché dans le temps qu'elles découlent de l'arbre.

Le benjoin étant lavé il faut enfuite le triturer.

De la Trituration du Benjoin.

Sur une demi-livre de benjoin il faut mettre deux pots & demi d'eau ; faites triturer un jour entier, c'eft-à-dire, dix à douze heures : l'eau deviendra blanche, laiteufe; laiffez - la repofer un moment pour donner le temps aux parties grof. fieres de fe précipiter; enfuite filtrez cette diffolution laiteufe par deux toiles claires mifės fur un tamis de crin, & verfez votre diffolution par inclination, afin de laiffer au fond du pot les parties groffieres & impures du benjoin qui ne se font pas diffoutes.

Laiffez repofer ce lait de benjoin toute la nuit dans un vaiffeau de terre ou de verre, le lendemain la diffolution fera claire; filtrez cette eau par le papier gris, faites-la évaporer doucement au bain de vapeur jufqu'à pellicule, & que vous remarquiez quelques portions de fel qui fe précipitent; alors mettez le vaiffeau dans un lieu frais, il fe précipitera un fel elfentiel blanc, fuave, de bonne odeur (p);

(p) C'eft bien dans cette occafion que M.de la Garaye eft fondé à appeller le réfultat de

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