Sel de Romarin, de Genievre, de Lavande, &c.

ON fait le fel de romarin, de genievre, & de lavande, de la même maniere que le fel d'abfynthe; il faut y apporter les mêmes précautions.

L'os

Sel d'Ofeille.

OSEILLE eft une plante légumineufe ailez connue (f); elle contient beaucoup de fel; elle fortifie le coeur, excite l'appé

mauvaife couleur & peut-être privé à caufe de cela d'une partie de ses vertus: ainfi il faut toujours dépurer ces fues fans le fecours de la chaleur, en les faifant avaler à froid dans les véhicules appropriés.

de

(f) En termes de Botanique, cette dénomination eft impropre, car on ne donne le nom de plante légumineufe qu'à un certain genre plantes connues par des caracteres qui n'appartiennent nullement à l'ofeille, c'eft au contraire une plante potagere, de la claffe des fleurs

tit par un petit goût aigrelet; elle défaltére, réfifte au venin, eft aftringente.

Il faut procéder pour faire le fel effentiel d'ofeille, comme aux autres plantes

apetales, de Tournefort, de l'exandrie de Linnéus & de celle des perficaires de M. Adanfon ce n'eft pas une plante légumineuse, car il n'y a, à proprement parler, de plantes de ce nom que celles dont les fleurs font en papillons, & qui portent des gouffes ou groffes filiques, avec un fruit renfermé dans une enveloppe qu'on appelle coffe, & qui eft affez confidérable pour fournir une nourriture falutaire à l'homme tels font les pois, les féves, les haricots, les lentilles, & qui méritent le titre de légumes; ces plantes font comprifes fous le nom de papillonacés dans la famille de Tournefort, dans la Diadelphie Decandrie de Linnéus, & dans la famille des légumineufes de M. Adanfon, le geneft, le lupin, la vefce, la régliffe en font encore. Il ne faut pas confondre non plus ces plantes légumineufes avec les cruciferes dont les femences font la plupart contenues dans de petites gouffes ou filiques, qui à raifon de leur petiteffe & de leur âcreté, ne font pas dignes du nom de farineux ni de celui de légumes, quoiqu'ils aient leurs femences enfermées dans des enveloppes femblables à celles des plantes légumineufes; ce font encore des plantes potageses très-différentes des autres on veut parler des choux, de la mourarde, de la roquette, du thlafpi du thlafpi, &c, &c.

vertes: on la coupe par petits morceaux ; on la pile dans un mortier de marbre; enfuite il faut la mettre à la trituration avec une eau filtrée & repofée: lorfqu'elle aura été triturée un jour, il faut filtrer par les toiles, laiffer repofer toute la nuit; verfez par inclination fur les filtres d'étoffe ; faites évaporer, il fe fera un fédiment que yous féparerez, & s'il s'en forme encore, vous le féparerez de nouveau; faites fécher, vous aurez un fel agréable, qui a le goût de l'ofeille, & fe conferve plufieurs années. Ce fel fe cryftallife comme des grains de millet.

Il faut obferver ce que j'ai déja dit lorfqu'on veur voir les cryftallifations naturelles, on doit fur la fin de l'opération diminuer la chaleur du bain de vapeur, & achever de fécher à l'eau tiede. On peut avoir le fel dans la liqueur qui fe conferve: pour cet effet il faut purifier trois ou quatre fois le fel d'ofeille, le faifant diffoudre, fécher & décanter toutes les fois. de deffus les affiettes pour enlever le dépôt qui s'y attache. Si on ne purifioit pas le fel d'une vifcocité huileufe qui l'enveloppe, il ne fe fondroit pas à la fraîcheur de la cave mettez votre fel purifié fur une affiette, & penchez-la à la cave ; recevez la liqueur, comme il a été dit ci

devant ; confervez cette liqueur dans une bouteille bien bouchée quatre ou cinq gouttes de cette liqueur donnent une acidité agréable à un bouillon; elle a toutes les propriétés de l'ofeille.

Obfervation.

L'ofeille donne beaucoup de fel effentiel: une livre en fournit fept gros; mais il est à propos de le bien purifier.

Si on met dans une cornue de verre les fept gros de fel effentiel à un petit feu de fable, il paffe environ deux gros d'huile & d'efprit; ce qui refte dans la cornue pese deux gros & demi, douze grains.

Il s'eft diffipé dans la diftillation deux gros & foixante grains, & par la calcination un gros: les deux gros & demi & douze grains reftans dans la cornue ayant été calcinés & leffivés, ont donné un gros moins douze grains de fel fixe : cette analyfe fait voir les parties qui compofent les fept gros de fel d'ofeille. On donnera ciaprès la maniere de faire l'analyse fans calcination (g).

(g) L'ofeille fournit en abondance un fel réellement effentiel; on l'obtient ordinairement

De la Sabine ou Savinier.

LE favinier eft un arbriffeau qui s'étend

en large, toujours verd: fes feuilles font épaiffes, rondes & épineuses, d'une odeur

.en clarifiant par les blancs d'oeufs le fuc exprimé & dépuré à chaud de cette plante & en évaporant la liqueur jufqu'à ce qu'elle ait acquis la confiftance d'un fyrop clair, on la recouvre d'huile pour empêcher qu'à la longue elle ne s'altere & ne fe corrompe, & on la porte dans un lieu frais à cryftallifer; au bout d'un certain temps on la décante & on trouve au fond du vaiffeau des cryftaux affez gros d'une couleur noire foncée & d'une faveur très-acide: dans cet état ces cryftaux ne font pas purs, pour les purifier on les fait & fondre dans l'eau, on filtre la folution après qu'elle eft rapprochée en confiftance requife on la met à cryftallifer on répéte cette opération jufqu'à ce que ce fel foit blanc; ce fel ainfi purifié fait effervefcence avec les alkalis, & forme avec eux des fels neutres de la nature de ceux qui réfultent de la combinaifon de la crême de tartre ce qui montre que pour débarraffer le fel effentiel d'ofeille des matieres extractives & huileufes avec lefqu'elles il fe trouve confondu, on pourroit employer avantageufement le procédé de la