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végétaux, puifqu'il en vient en fi grande abondance dans la diftillation des huiles d'anis & d'olives (Expérience LXII). Lorfque, par l'action de la fermentation, les parties conftituantes des végétaux font obligées de se séparer, une partie de l'air s'élève dans un état élastique; une partie s'unit avec les fels effentiels, l'eau, l'huile & la terre, & par cette union, forme le tartre qui adhère aux parois du vaiffeau; & le reste qui demeure dans la liqueur fermentée, eft en partie dans un état d'élafticité, ce qui donne à la liqueur fa vivacité, & en partie dans un état fixe : celui qui demeure fous cette première forme fort de la liqueur en groffes bulles, lorfqu'on la met fous le récipient de la machine pneumatique.

Nous avons trouvé plus d'air dans les cornes de cerf que dans le fang; & en général les parties les plus folides des animaux & des végétaux en contiennent plus que leurs fluides on peut fe fouvenir à ce fujet des Expériences LV, LVII & LX, où l'on voit qu'un tiers de la fubftance des pois, du cœur de chêne & du tabac, fe change en air élastique par l'action du feu. Puifqu'il fe trouve donc une plus grande quantité d'air dans les parties folides des corps que dans leurs fluides, ne pouvons-nous pas conclure que l'air eft le lien qui joint ces parties folides, & qu'il eft la caufe de la folidité ? car le chevalier Newton observe que « les particules qui » fe repouffent avec la plus grande force, & qui » par conféquent s'uniffent le plus difficilement, » font celles qui, dans le contact, s'attirent & » adhèrent le plus fortement. » Queft.31. Si donc la force d'attraction, & par conféquent la cohéfion d'une particule d'air non élastique, eft pro

portionnelle à fa force de répulfion dans l'état élaftique, on ne peut douter que cette première force ne foit extrêmement grande, puifqu'on fait par l'expérience, que la feconde furpaffe toutes les forces connues. Le chevalier Newton a fupputé, par l'inflexion des rayons de la lumière, que la force attractive des particules près du point de contact, eft 10,000,000,000,000,000 plus grande que la force de la gravité.

Lorfque le foufre eft en maffe, & dans un état de repos, il n'absorbe point d'air élastique; car du foufre en canons n'abforbe point d'air; mais lorfque, après avoir pulvérifé ce foufre, on le mêle avec de la limaille de fer, pour le laiffer enfuite fe divifer & fe réduire par la fermentation en particules déliées, dont l'attraction augmente à mesure que leur groffeur diminue, ce foufre abforbe alors beaucoup d'air, comme on peut le voir dans l'Expérience XCV.

Le minéral de Walton, qui contient beaucoup de foufre, fermentoit avec l'eau-forte dans l'Expérience XCVI, & abforboit une bonne quantité d'air élastique: lorfque j'ajoutois à un femblable mélange autant d'eau commune que d'eauforte, la fermentation augmentoit beaucoup; mais, au lieu d'abforber 85 pouces cubiques d'air, ce mélange en produifoit 80: d'où l'on voit que les matières qui fermentent ensemble, & qui contiennent du foufre, n'abforbent pas toujours de l'air, mais qu'elles en produisent même quelquefois. Voici la raifon de cette différence. II ne faut pas croire que, dans le premier cas, où l'air eft abforbé, il n'y en eût point de produit d'abord le mouvement inteftin du mélange produit, en fermentant, une bonne quantité d'air

élaftique; mais, comme il s'élève en même temps des fumées épaiffes, acides & fulfureufes, elles absorbent une plus grande quantité d'air que le mouvement de la fermentation n'en produit. Ceci s'accorde avec l'Expérience CIII, où l'on voit que les particules fulfureufes qui s'élèvent dans l'air, en détruisent l'élasticité par leur attraction; car, dans l'inflammation du foufre, qui fait perdre à l'air une fi grande partie de fon élafticité, l'on ne peut attribuer cet effet qu'à la flamme & aux fumées; parce que le foufre eft en quelque façon, abfolument détruit par le feu, n'y reftant après fa déflagration qu'un tant foit peu de terre sèche, qui ne contient sûrement pas l'air abforbé : il n'a donc pu l'être que par les fumées, qui l'auront faifi auffitôt que leurs particules feront devenues affez petites, par la divifion, pour attirer avec force celles de l'air élastique. L'on fait affez qu'une chandelle en brûlant se consume toute en flamme & en fumée; ainfi l'on doit conclure de même, e, que ce n'eft que par fes fumées qu'elle abforbe l'air.

EXPÉRIENCE CXXI.

J'AI trouvé de plus, que ces fumées détruifent l'élafticité de l'air, non-feulement dans le temps qu'elles s'élèvent, mais même plusieurs heures après avoir ôté de deffous le vaiffeau aa (Pl. XV. figure 35.) la mèche foufrée qui les avoit produites; car je faifois d'abord refroidir ces fumées en plongeant ce vaiffeau, avec fa cuvette xx, (ou feulement une bouteille à vin pleine de ces fumées) dans l'eau froide, & le retenant au deffous de cette eau pendant quel

que temps enfuite je marquois la furface de l'eau, & je plongeois de nouveau le vaiffeau dans l'eau tiède; & laiffant tout refroidir, je trouvois le jour fuivant qu'une bonne partie de l'air avoit perdu fon élasticité, car l'eau étoit élevée au deffus de zz. Je répétai fouvent cette expérience: l'évènement fut toujours le même.

Mais, au lieu de remplir la bouteille des fumées de foufre enflammé, fi je la rempliffois de celles de bois dont la flamme venoit de s'éteindre, ces fumées abforboient la moitié moins d'air que les fumées de foufre, parce que les fumées du bois fe trouvoient comme délayées dans les vapeurs aqueufes qui s'élevoient avec elles ; & c'eft pourquoi la fumée du bois incommode feulement les poumons, fans caufer de fuffocation comme celle du charbon de terre, qui contient plus de particules fulfureufes, & moins de vapeurs aqueufes.

J'ai trouvé que l'air nouvellement produit eft abforbé par ces fumées ; car, en enflammant une mèche foufrée avec un verre ardent, par le moyen d'un affez grand morceau de papier trempé d'abord dans une forte folution de nitre, & enfuite féché, ce nitre détonna en s'enflammant, & il en fortit deux pintes d'air qui furent abforbées, & au-delà, lorsque le foufre brûla. Les 85 pouces cubiques d'air qui furent abfor

bés par le minéral de Walton & l'eau-forte, dans l'Expérience XCVI, font donc l'excès de l'air abforbé par ces fumées, fur celui qui étoit produit par la fermentation.

Et l'on doit dire la même chofe de l'Expérience XCIV, dans laquelle la limaille de fer, mêlée avec l'efprit de nitre & l'eau, ou même la li

maille de fer & l'efprit de nitre feulement, abforbent plus d'air qu'ils n'en produifent : nous voyons même la raifon pourquoi la limaille de fer & l'eau-forte, dans cette même Expérience XCIV, absorbent plus d'air lorsqu'on y ajoute de l'eau, & que ce même mélange produit quelquefois de l'air après l'avoir abforbé, & enfuite le reprend & l'absorbe de nouveau; ce que font auffi l'huile de vitriol, la limaille de fer & l'eau, & le charbon de Newcastle avec l'eau-forte, & encore d'autres mélanges; car, lorsque la fermentation eft violente, les fumées abforbantes s'élèvent très-vîte, & dès-lors il s'absorbe plus d'air qu'il ne s'en produit; mais, lorfque la fermentation diminue jufqu'au point de ne plus produire affez de fumées pour abforber tout l'air qui en fort en même temps, alors il s'en produit plus qu'il ne s'en absorbe.

L'Expérience x CV nous montre que plufieurs autres mélanges abforbent de l'air en bien plus petite quantité: par exemple, les efprits de corne de cerf avec la limaille de fer ou de cuivre, l'efprit de fel ammoniac avec la limaille de fer ou de cuivre & l'eau, le caillou pulvérisé, ou le caillou de Bristol, auffi pulvérisé, avec l'eauforte, n'absorbent qu'une très - petite quantité d'air.

L'on a vu, par les Expériences CIII & CVI, que plus les vapeurs fuligineufes font épaiffes, plus promptement elles abforbent l'air; ainfi il eft à croire que fi les mélanges dont nous venons de parler euffent fermenté en plein air, & non pas dans des vaiffeaux fermés, ces vapeurs auroient été moins denfes, & auroient par çonféquent absorbé moins d'air, & peut-être même

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