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mun dans ces Etats que les autres métaux; puifque, felon Pollux, quand on parloit de certaines Monnoyes de ce Royaume, on devoit entendre toûjours que c'étoit des pieces d'or. * Si quelqu'un parle, dit-il, d'une Darique, il fous-entend toûjours une piéce d'or. Il y a bien plus d'apparence que nôtre Hiftorien a voulu parler des Gots que Beliffaire avoit vaincus plufieurs fois, & dont il avoit mené mêWitiges. me un de leurs Rois à Conftantinople. L'Empereur fans doute a pû faire un traité avec eux, par lequel ils ne pourroient graver l'Image de leurs Princes fur la monnoye d'or. Car il eft de fait que ces peuples avec leur Prince Witiges, s'étoient déja rendus à Beliffaire, lorfque Procope parle de cette circonstance; & il paroît par le même livre un peu auparavant, que l'Empereur étoit tout difpofé à accorder à leurs Rois une partie des avantages de la Roïauté avec les Provin ces de l'Empire fituées au delà du

Pau.

J'ai beaucoup de Monnoyes d'argent de Juftinien, au revers defquel

les:

* εἰ δὲ καὶ δαρικόν τις εἶπεν ὁ χρυσους προσε μκνετο.

les font gravez les noms des Rois Gots, ce qui peut en quelque façon fervir pour confirmer ma remarque, puifqu'il paroît que ces Princes ne mettoient prefque pas même leur ima ge fur l'argent. Au-refte je n'en ai point vûd or ; & Monfieur Morel m'a affùré qu'il n'y en a point, encore ne s'en trouve-t-il deffus le cuivre que de Theodahatus & de Baduela; mais en argent, on n'en a point encore vû, ni en or. Cependant Olaus Magnus le dit; mais cela ne change rien à ma propofition, puifque des Tribu taires qui fe rebellent, & qui font des chofes contre la foi des traitez, n'acquierent pas pour cela de titre, & qu'un Hiftorien a toûjours lieu de dire qu'ils n'en ont pas le droit, quoiq qu'ils l'ufurpent & fe l'attribuent.

Voilà les raifons qui m'ont fait croire que le paffage de Procope étoit corrompu: & je vous avoue, Monfieur, que je les donne avec d'autant plus de confiance qu'elles n'ont pas été defaprouvées de plufieurs de mes amis & qu'elles ont plû entr'autres, à l'illuftre Monfieur Menage. On ne m'ac cufera pas ici de prendre un garant mediocre, puifque le merite & les lu mieres de ce fçavant homme; font

tant

LES

BARES.

tant d'honneur à la Republique des lettres, & contribuent depuis fi longtems à fa gloire.

Je vous ai dit, Monfieur, qu'on pouBAR- voit faire une categorie des Médailles Barbares, & je crois que cela ne feroit pas mal à propos. Je comprens donc fous ce genre de Médailles, toutes celles dont les Tipes font bruts, qui n'ont point d'inscription, ou qui ne fçauroient entrer dans l'Hiftoire Grecque ni Romaine, ou qui n'y peuvent entrer jufqu'à present, parce qu'elles ne font point connues. La plûpart de celles des Gaules, de Bretagne, des Peuples d'Allemagne, de ces Médailles qu'Urfinus & les autres Curieux mettent parmi la fuite des Confulaires fous la famille Afrania & dont les caracteres de la legende reffemblent affez aux caracteres Hetrufques, font de ce genre. Celles des Gots, des Huns, des Vandales, des Lombards & enfin des Sarrazins doivent y entrer. Boutrouë nous a donné quelque chofe des premieres. Nous aurons bien-tôt un Ouvrage fur ce fujet, & plus fûr & plus exact, de Monfieur le Blanc & je puis vous affûrer par avance qu'il n'y a rien de plus curieux & de plus recherché que

ce

ee que j'en ai déja vû. Cambdenus a donné quelque chofe des fecondes : perfonne n'a travaillé fur celles qui fuivent, ou n'en a fait de recherche. On 1çait pourtant que quelques-unes de ces Monnoyes avoient une scie & un char au revers attelé de deux chevaux. Il fe trouve quelques-unes des autres dans les livres d'antiquitez & de Médailles.

A l'égard des Sarrazines, perfonne n'en a encore jamais écrit. Les Reverends Peres de la Chaife & du Moulinet en ont fait un amas & prefque une fuite confiderable. Monfieur Morel en a donné quelques-unes dans fon Specimen univerfa rernummaria. J'ai vû beaucoup de toutes celles dont je viens de parler dans fes deffeins qu'il a recueillis chez le Roy, aux Jefuites, chez Monfieur le Procureur General, & ailleurs dans fes voyages. Il y en a auffi quelques-unes des miennes qu'il a bien voulu mettre au rang de celles qu'il donnera dans fon grand Ouvrage. On en trouve de tous métaux, comme des autres qui font fouvent très-alterez. Olaus Magnus dit que de fon tems on voyoit en Suede beaucoup de Monnoyes d'or des Rois Gots, Theodoric, Alaric, Theo.

&

Theodatus, Totila, Witiges & Tejaš que les grands Seigneurs du païs fe plaifoient fort à les voir & à les amaffer. On trouve, dit-il, encore dans ce Royaume beaucoup de monnoye d'or des Anciens Rois Gots, comme de Theodoric, d'Alaric, de Theodatus, de Totila, de Witiges & de Tejas. Les plus grands Seigneurs du pais fe plaifent extremément à les voir, & à connoître par-là le vifage & les caracteres de ceux qui ont fondé cette Monarchie.

J'ai vu chez nos Curieux, beaucoup de Médaillons d'argent de ce genre, un peu plus larges qu'une piece de quinze fols, & plus gros fouvent qu'u

'une de trente. Celles de cuivre font communes; on n'en a point fait encore de fuite, parce qu'on les a négligées jufqu'à prefent. Je penfe néanmoins que ce que j'en dis, & les tipes que Monfieur Morel en donnera, feront faire quelques réflexions aux Antiquaires, & leur feront naître l'envie d'en avoir; ce qui ne peut apporter

que

Rurfus veterum Gothorum Regum Theodorici, Alarici, Theodati, Totila, Witiges & Teiz monetæ aureæ regno inferuntur. Maximè delectantur infigniores personæ, magnatum figna faciefque contemplantes.

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