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LXXX. SOIRE'E. Fin de l'Hiftoire d'Abderaïm, racontée racontée par lui

même,

302

Hiftoire de la Princesse Zarat-Alriadh, racontée par Abderaïm,

303

LXXXI. SOIRE'E. Suite de la mê

me Hiftoire,

309

LXXXII. SOIRE'E. Suite de la

318

même Hiftoire, LXXXIII. SOIRE'E. Conclufion

de l'Hiftoire de la Princele Zarat-Alriadh, racontée par Abde

323

raïm, LXXXIV. ET DERNIERE SOIRE'E. Conclufion de l'Hiftoiré d'Oguz & des cing Sultanes,

329

Fin de la Table..

LES SULTANES

DE GUZARATE,

оч

LES

SONGES

DES HOMMES ÉVEILLÉS.

CONTES MOGOLS.

LI. SOIRE' E.

Suite des avantures de Katifé & de Margeon.

E jettai un cri perçant au difcours de l'esclave, je devins enfuite plus pâle

que la mort, & j'allois lui demander la cause d'une maladie fi fubite, & en témoigner mon affliction par les difcours les plus

Tome III.

A

touchans, lorfque me rappellant mes engagemens, & faifant attention que quelque mal que fut ma belle veuve, il pouvoit y avoir encore quelque lieu d'efpérer fa guérifon, je retins mes plaintes; mais le cri que j'avois fait ayant fait venir dans mon appartement ma mere & mes efclaves, en vain me demanda-t'on la caufe de cet évenement. Je fis figne que l'on ceffât de m'interroger, & fans perdre un inftant, je courus chez Margeon. Quel fut mon défefpoir! en voyant cette adorable perfonne fur un lit, dans un état où elle paroiffoit n'avoir plus que quelques momens à vivre. Pâle, défigurée, elle avoit la tête envelopée de plufieurs linges enfanglantés: Katifé, me dit-elle, d'une voix mourante, je vais ceffer de vivre, & ce qui augmente mon affliction, je mourrai fans avoir récompensé votre amour; notre

une

fouverain Prophete me punit fans doute de la dureté avec laquelle je vous ai traité, & d'avoir voulu renverfer l'ordre qu'il a établi dans notre Religion, en fortant de la dépendance où notre sexe doit être à l'égard du vôtre des colonnes de la gallerie qui entoure la platte-forme de cette maison, vient de me tomber fur la tête ; les premiers foins de mes esclaves ont été de m'ap porter un prompt foulagement; les miens, fitôt que j'ai eu de la connoiffance de mon état, ont été de vous envoyer chercher pour vous dire un éternel adieu; vous étiez digne, mon cher Ka tifé, d'un fort plus heureux; excufez mes caprices, & recevez mes derniers foupirs dans ces embraffemens.

Il n'eft pas poffible de bien comprendre l'état affreux dans lequel je me trouvai à un discours fi tou

chant, prononcé d'une voix des plus foible & entrecoupée de fanglots; je regardai fixement Margeon, j'arrofai mille fois fes belles mains de mes larmes, & ma douleur fut fi violente, qu'y fuccombant, je perdis entierement connoiffance entre fes bras; je ne puis dire combien dura mon évanouiffement, qu'il y a apparence qui fut très-long; mais je fçais feulement, que quand j'eus repris l'ufage de mes fens, je me trouvai dans un autre appartement, fur un lit de fatin noir entouré de tous les efclaves de nia maîtreffe; leur morne trifteffe, & les larmes que je leur vis répandre, m'annoncerent fa perte; je les regardois avec des yeux égarés, & je femblois leur en demander des nouvelles, lorfque F'un d'eux prit la parole: Elle ne vit plus, Seigneur, me dit-il, nous venons de perdre la meil

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