grace qu'implore l'héroïque victime, c'est le pardon de l'offense et la vie du vieux duc de Caumont. Ainsi se termine ce petit drame, d'une facture assez habile, mais terne et froid, malgré les évènemens qui s'y précipitent. Dans la même soirée, les acteurs du théâtre de l'Odéon ont joué Tartufe, et nous leur devons la justice de reconnaître que le chef-d'œuvre de Molière n'est pas plus mal représenté au second Théâtre-Français qu'il ne l'est généralement aux théâtres de Lyon, de Bordeaux et de Marseille. Pour assister non sans quelque charme aux représentations de l'Odéon, il est une excellente recette que nous offrons aux amis de l'art dramatique outre-Seine. Qu'ils tâchent de s'imaginer qu'arrivés le matin, par les messageries royales, à Carpentras, à Nîmes ou à Montpellier, et ne sachant que faire de leur soirée, ils ont pris le parti de l'aller passer au théâtre. A l'aide de cette illusion, nous leur promettons quelques heures fort agréables: ils applaudiront plus d'une fois le jeu des acteurs et le luxe de la mise en scène; ils se diront, en rentrant au logis, qu'on a tort de tant désespérer des destinées de l'art dramatique en province. - Au théâtre des Variétés, les Abeilles nous ont offert un essaim de brunes et blondes jeunes filles, qui ont si bien fait de leurs pieds, de leurs jambes et de leurs épaules, que le nom des auteurs a été proclamé au milieu des applaudissemens du parterre. - - Au théâtre de l'Ambigu-Comique, Paul et Virginie. Cette nouveauté est tirée d'un petit roman, peu connu, d'un certain Bernardin de SaintPierre, que MM. Boulé et Cormon ont eu le bonheur de déterrer dans une vieille bibliothèque. Un de nos collaborateurs, M. A. de Lavergne, a récemment publié deux nouveaux volumes: la Pension Bourgeoise et la Marquise de Contades (1). Il y a dans le premier de ces romans une vérité d'observation qui arrive souvent à des effets d'un franc comique. Malgré le dénouement un peu paradoxal, il y a assez de gaieté et même d'originalité spirituelle dans ce court récit pour en assurer le succès. La Marquise de Contades est d'un genre tout différent. La donnée de ce petit roman, empruntée aux mémoires de SaintSimon, se distingue par un intérêt pathétique, et la grande figure de Louis XIV sur son déclin y est habilement encadrée. A la Marquise de Contades l'auteur a joint une piquante nouvelle, le Château de La Brosse Saint-Ouen, que les lecteurs de cette Revue n'auront pas oubliée. Il y a, on le voit, les élémens d'un succès réel dans les deux romans que vient de publier M. A. de Lavergne. (1) Chez Dumont, Palais-Royal. ΤΙ F. BONNAIRE. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TRENTE-CINQUIÈME VOLUME (IIIC SÉRIE ) Le Spéronare. XI. - La Chapelle gothique, par M. ALEX. DUMAS. Une commission militaire, par M. ÉDOUARD OURLIAC. Mme de Montolieu, par M. DESSALLES-RÉGIS. Les Fueros des provinces Basques, par M. le baron CHARLES Dem- Le Spéronare. XIII. Le Souterrain, par M. ALEX. Dumas. Parler ou se taire, par M. E. D. FORGUES. Un roman sur les bords du Lignon, par M. ARSÈNE HOUSSAYE. librairie au-delà des Alpes.- La Vigna de Silvio Pellico.-L'Arche- - |