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PLACE T

PRESENTÉ À M. D' AR G.

Pour le prier d'exempter un Domestique de la milice,

N jeune éleve d'Apollon,

UN

Eleve j'en conviens, de fort peu d'impor

tance;

Mais qui remplit un coin dans le facré vallon;
A ce titre fouyent, sûr de votre affistance,
Ofe à votre grandeur, en cette circonstance,
Préfenter un Plaçet qui ne fera pas long.

Mon poltron de laquais qui craint d'entrer en

lice,

Bon fujet, bon valet, mais très-mauvais guerrier;
Se trouve pour la milice,

Par le Dieu Mars compris dans fon papier terrier.
Onques il ne fut, dit-il, avide de l'auriers;
De plus il a tout lieu de croire

Que la France n'a pas besoin de fon appui;
Et que Louis & la victoire
Se pafferont fort bien de lui.
Il follicite donc la grace,

Le dirai-je ? d'être exempté

D'aller chez la Postérité,

Parmi nos Héros prendre place.

Car tel eft fon mépris pour toute vanité,

Qu'au renom des Céfars il porte peu

d'envie;

Et qu'à votre grandeur il demande la vie,
Au lieu de l'immortalité.

IMPROMPTU

DU MARQUIS DE S. AULAIRE,

Adreffé à Madame la Ducheffe DU MAINE, au fujet d'une fête où il devoit paroître déguisé en Apollon.

A Divinité qui s'amuse

LA mon

À pénétrer de mon cœur le fecret,

Si j'étois Apollon, ne feroit pas ma Muse;

Elle feroit Thetis, & le jour finiroit.

VERS

À MONSIEUR L.....

Sur la mort d'un Cannary:

U je plains votre fort, aimabe & tendre oifeau !

La parque d'un fatal ciseau,

A coupé de vos jours la trame fortunée:

Quel farouche & cruel bourreau

A tranché votre destinée ?

Le ventre d'un matou devint votre tombeau;
Vos couleurs, votre chant si varié, si beau,
Non, rien n'a pu fléchir fon ame forcenée.
Hélas! depuis plus d'une année

Votre Amante verse des pleurs ;

Au défespoir abandonnée,

Rien ne peut calmer ses douleurs.

Même après le trépas, fon cœur vous eft fidéle;

Auffi, quel n'étoit pas, cher oiseau, votre zèle

A fatisfaire fes defirs!

Quels épanchemens! quels plaifirs

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Ne goutiez-vous pas avec elle ! L'amour vous uniffoit par les plus doux liens, Lui feul faifoit & vos maux & vos biens.

Rien ne troubloit des feux qu'approuvoit l'inno

cence;

Au gré de vos defirs, l'amour comblant vos vœux; En préparoit la récompense.

Ha lorsqu'on aime, on est heureux :

Le bonheur n'eft-il donc qu'un temple de mémoire ?

Faut-il pour être heureux, voir fon nom dans l'hiftoire.

Paffer à nos derniers neveux ?

Une heure de plaifir vaut un fiécle de gloire;

L'homme defire en vain cette félicité

Qui des oiseaux eft le partage;

Quand il croît la tenir, il n'en tient que l'image 3

Ils en ont la réalité.

Oui, je ne fai fi la couronne
Malgré l'éclat qui l'environne,
Pourroit faire notre bonheur ;

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Le Trône croule par fon poids,

Il est environné de foucis & d'allarmes;

Le fimple Citoyen peut à l'ombre des loix,
De l'étude gouter les charmes;

Sur elle il peut régler ses mœurs,

Et fermant l'oreille aux flatteurs,
Prendre la vérité pour maître.
Il peut de l'amitié connoître la douceur,
Et préferer, plein de candeur,
D'être fage en effet, plutôt que le paroître.
Vous dont le Ciel comble les vœux,

Que vous faut-il de plus Licas pour être heureux ? Si jamais mortel peut l'être.

CHANSON,

PAR MONSIEUR LE C. DE....

E connois-tu, ma chere Eléonore,

Lc

Ce tendre enfant qui te fuit en tous lieux;

Ce foible enfant qui feroit tel encore,
Si tes regards n'en avoient fait un Dieu.
C'est par ta voix qu'il étend fon empire,

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