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De fiécle en fiécle & vigoureux & fains;
Mets raffinés, lais, ni Médecins,

Coupable engeance, en ces temps ignorée;
De leurs beaux jours n'abrégeoient la durée.
Or maintenant, notre ami du bel air,
Qui vous moquez impunément du monde,
Vantez-nous bien votre fiécle de fer?
Vantez-nous bien votre cœur très-immonde ?
Ofez fronder l'illuftre Fenelon?

Déprifez-nous les accords de fa Lyre,
Ce beau Roman le feul utile à lire?
Vous; toutefois, dont le rare Apollon,
Et les écrits ne vont pas au talon

De ce Prélat; vous dont le chaud délire
Vous fait choquer trop fouvent le bons fens:
Vous, dis je encor, qui placez dans un Temple
D'un bout à l'autre ouvrage original,

Fille de joye, auprès d'un Cardinal,

Vous, dis-je enfin, qui, pour dernier exemple, Venez de faire affemblage nouveau,

Et comme on dit une Galimaffrée,

D'Eye, d'Adam, de Saturne & de Rhée

Affortiment digne d'un tel cerveau,

Plaçant le Bien de la nature humaine
Dans un bouchon qui frape au foliveau,
Ou bien à voir une tête de veau
Qui dans un char mollement fe promene,
Or maintenant ce féjour enchanté,
Ce paradis terrestre si vanté;

Cher Calotin de la premiere claffe,
De bonne foi convenez, entre nous,
Que pour favoir où peut être fa place,
On auroit tort de s'adreffer à vous.

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JA

D'un air trifte & penfif, en relevant fes charmes,

Sans fléches, fans carquois s'envoler vers les Cieux. Cithérée à l'inftant, les yeux baignés de larmes

De le voir venir fans fes traits;

Que vois-je ? eft-ce l'amour ? mon fils, où font ces ailes

Qui font vos plus charmans attraits?

N'en foyez point furprise, & calmez vos allarmes, Dit ce Dieu, c'étoit fait de l'empire amoureux; L'amour, le tendre amour étoit près de fa perte, Sans une heureufe découverte

Qui m'a fait éviter un fort fi malheureux.

Tantôt, en quittant l'Idalie,

Après maints tours, détours, par hazard j'ai paru

Dans un de ces endroits où préfide Thalie;

M'étant moi-même reconnu

Aux traits avec lesquels Gauffin peignoit ma flâme,
Et voyant les Mortels s'attendrir à fa voix ;
Pour être de moitié dans les cœurs qu'elle enflâme,
De fes yeux j'ai fait mon carquois:
De tous mes traits dépofitaires,

Les cœurs les moins remplis d'ardeur,
Vont devenir leurs tributaires;

Mais j'en partagerai l'honneur.

En afsûrant vos droits, lui répond l'immortelle,
Puifqu'à l'amour Gauffin doit la beauté;

Je me contenterai de n'avoir de plus qu'elle,
Que la feule immortalité.

NR

QUATRAIN,

À LA MÊ ME.

E nous étonnons pas, files attraits vainqueurs
De cette actrice inimitable

Ont des droits fi puiffans pour foumettre nos cœurs;

Le danger eft inévitable.

L'ESPRIT ET LA FOLIE,

L

FABL E.

'ESPRIT un jour entreprit un voyage,

Nul n'eft, dit-on, Prophéte en fon logis,

Il avoit lu quelque part cet adage;

Le voilà donc à courrir le Pays.

Efprit s'en va de Province en Province,
Trouvant les cœurs de fes talens épris,
Faifant gratis la figure d'un Prince;
Bien m'en irois voyager à tel prix.

'Avint pourtant qu'en certaine contrée,

Notre Héros mit fin à fon bonheur

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Beaux jours, hélas, courte eft votre durée !
Il n'est ainfi de nos jours de malheur,
De fol amour il fe laissa surprendre ;
Or devinez l'objet d'un soin si tendre?
C'eft la folie, en propre original.
La bonne Dame auffi faifoit voyage
Avec Momus & fon cher Carnaval:
Voir notre Belle une nuit dans un Bal,

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