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Choififfez, pendant qu'on vous laiffe

Le

temps

de choifir vos amours;

Et fongez que dans la jeuneffe,

Les bonnes nuits font les beaux jours.

VERS

DE M. DE STE. HYACINTHE,
Sur quelques Savans.

Voiture, à ton badinage

Tu fis les graces & les ris;
Du faux fi tes jeux font ufage,
Moliere eût le même avantage,
Lorsque pour les fots de Paris
Il outra les faits & les dits
D'un ridicule perfonnnage:

Car de tant de raifons il fit fon appanage,

Et de tant d'agrémens fema tous les écrits;
Que fes défauts font embellis

Par la fageffe de l'ouvrage.

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L'AMI DES MUSES.

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A LA FONTAINE

Toi, dont le naïf & fublime langage,
De lions & de rats, de chats & de fouris
Compofa un Aréopage :

Toi chez qui le libertinage
Couvert de roses & de lys,

Des vices offre moins l'image,

Qu'il ne montre avec art les fentimens d'un fago Sur les manœuvres de Cypris.

Envain, cher La Fontaine, un Poëte t'outrages
Avec un hypocrite hommage;

Son audace à tes vers veut enlever le prix;
Mais de lui-même en vain épris,

Malgré fon attentat, la gloire eft ton partage
Et de fes traits forcés le pompeux étalage
Eft payé d'un jufte mépris.

PORTRAIT

DE LA BRUTERE,

Par le même.

Es ridicules & des vices

Dus les

Il découvre les artifices;

Là, des traits d'un favant pinceau
L'art, l'élégance, la richeffe,
La force, la délicateffe,

Font le Vrai compagnon du Beau.
Engageant Traité de morale,
Notre âge, ni l'antiquité

N'ont encor rien vu qui l'égale ;
La pure raison l'a dicté.

La Bruyere enfeigne à connoître

Ce qu'on eft, & ce qu'on doit être ;
Et cet ingénieux Auteur,

Pour porter l'homme à la fageffe,

Se fert d'abord avec adreffe

De la malignité du cœur.

MADRIGAL.

N quel état me trouvé-je réduite ?

Ε EN que me

Pour obéir aux loix de mon devoir,

Je fuis Thircis; mais à quoi fert ma fuite?

Qu'à m'ôter feulement le plaifir de le voir:
Que me fert-il de ne le pas entendre ?
Je devine tous fes difcours;

Et mon cœur me redit mille fois tous les jours,
Ce qu'une fois il m'avoit dit de tendre.
Je m'imagine à tous momens,
L'entendre m'exprimer fes plus doux fentimens ;
Et peut être hélas! qu'à ma honte,
Quand de fon entretien j'évite les appas;
Je m'engage à lui tenir compte

De cent mille douceurs qu'il ne me diroit pas,

F

PORTRAIT

Igurez-vous une mortelle

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D'IRIS.

Fille de la raifon, vivant fous fa Tulette; Un efprit jufte au sein de la vivacité, Goût exquis, rayon pur, infaillible clarté; Joignez-y le favoir, l'immuable fageffe,

Un air & noble & fier, le Port d'une Déesse;

Cent vertus vrais tréfors dont fon cœur est épris, Cent autre qu'il tient en réserve;

De tous ces traits d'un fi haut prix,

La fable auroit formé le Portrait de Minerve;
La vérité fidele en fait celui d'Iris.

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A

НА В Т.

H! mon habit, que je vous remercie !

Que je valus hier, grace à votre valeur !
Je me connois, & plus je m'aprécie;
Plus j'entrevois qu'il faut que mon Tailleur,
Par une fecrette magie,

Ait caché dans vos plis un Talisman vainqueur
Capable de gagner & l'efprit & le cœur.
Dans ce cercle nombreux de bonne compagnie,
Quels honneurs je reçus ! quels égards! quel accueil!
Auprès de la Maîtreffe, & dans un grand fauteuil,
Je ne vis que des yeux toujours prets à fourire;
J'eus le droit d'y parler, & parler fans rien dire.
Cette femme à grands falbalas,

Me confulta fur l'air de fon vifage;
Un Blondin fur un mot d'usage,

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