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Dont Hypolite accable fa Maratre:

Quand Eriphile avec fes pleurs,

Peint fa flamme jaloufe, & fes vives douleurs

Surpris que mon Héros ne l'ait pas confolée,
Je m'intéreffe à ses malheurs;

Et j'accufe Calchas de l'avoir immolée.
Tandis qu'à ces récits tout l'Olympe eft charmé,
Ici bas le Rival d'Homere & de Corneille,

Au bruit de tes fuccès qui frappent fon oreille,
Sent d'an feu créateur fon génie enflammé:
Tu l'inspires toi feule; il croit voir ton image;
Et pour te rendre un digne hommage,
Son pinceau rajeuni fait encor Idamé.
De ce Titon nouvelle Aurore,

Pour ta gloire, & pour fes fuccès,
Puiffe-t-il ne mourir jamais;

Et rajeunit cent fois encore.

Ton talent déformais en regle eft érigé,

De la Scene, à ton gré, réforme les usages:
Ton exemple fait lor; tous les rangs, tous les âges,
Et le nouveau caprice & le vieux préjugé,
Et Paris & la Cour, & le Peuple & les Sages;

DES MUSES

Musis

De ton parti tout eft rangé.

Le chemin qui conduit au Temple de mémoire,
Ce chemin fi pénible eft applani pour toi;
Le Ciel en ta faveur semble changer la lời

Qui vend cher aux talens une tardive gloire.

EPITRE

DE MONSIEUR DE V.

À MADAME LA COMTESSE DE

3

Auteur d'un petit Roman intitulé LA COMTESSE

DE SAVOTE.

A Fayette & Segrais couple fublime & tendre

Li

Le modele avant vous de nos galans écrits
Vinrent l'autre jour dans Paris

Des Champs Elifiens fur les aîles des Ris:

D'où ne viendroit-on point, Sapho, pour vous entendre

À vos genoux tous deux humiliés

Tous deux vaincus, & pourtant pleins de joie, Ils mirent leur Zaide aux pieds

De la Comteffe de Savoye:

Ils avoient bien raifon. Quel Dieu, charmant Auteur,

Quel Dieu, vous a donné ce langage enchanteur?

La force, la délicateffe,

La fimplicité, la noblesse

Que Fenelon feul avoit joint?

Ce naturel charmant dont l'art n'approche point?
Sapho, qui ne croiroit que l'amour vous infpire?
Mais vous vous contentez de vanter fon Empire;
Vous nous peignez Mendoze en feu,
Et la vertueufe foibleffe

De fa chancelante Maîtreffe,

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Qui lui fait, en fuyant, un fi charmant aveu.
Ah! pouvez-vous donner ces leçons de tendreffe,
Vous qui les pratiquez si peu ?

C'eft ainfi que Marot fur fa lyre incrédule,
Du Dieu qu'il méconnut prouva la fainteté :
Vous avez pour l'amour auffi peu de fcrupule;
Vous ne le servez point, & vous l'avez chanté.
Adieu; malgré mes épilogues,

Puiffiez-vous pourtant tous les ans,

Me lire deux ou trois Romans;

Et taxer quatre Synagogues. *

* Cette Dame étoit fille du Commandant de Metz, auquel les Juifs faifoient une groffe pension pour avon favorisé l'établissement de leurs Synagogues.

EPITRE

DE MONSIEUR DES M...

E

À MONSIEUR * * *

ST-il vrai, comme on le publie,
Que dans la saison des amours,
Dans l'âge heureux de la folie,
Vous laiffez obscurcir des jours
Par l'oifive mélancolie?

Eft-il vrai, que loin des fermens,
Ou des trahisons de nos Belles;
Loin de leurs jaloufes querelles,
Et de tant d'autres bagatelles

Autrefois vos amusemens;
Fatigué des tracafferies,

Glacé par les plaifanteries,

Attristé même par les ris,
Solitaire au fein de Paris,

Tranquile au milieu de l'yvreffe,

Sobre devant les meilleurs mets;

Vous voulez vivre désormais,

Sans Créanciers, & fans Maîtreffe?

Qu'eft devenu cet heureux temps,
Où plus avare des inftans;

De l'amour n'ayant que les îles,
Vous portiez vos vœux inconftans
À tant d'aimables infideles;
Et faifiez tant de mécontens?

Alors, toujours gai fans étude

Endetté fans inquiétude

,

Jamais ftérile en jeux de mots;
Vous faviez railler fans déplaire
Etre indifcret avec myftere.

Et déraisonner à propos.
De l'Epigramme à l'Elégie,

Qui peut vous avoir fait paffer 2
Et quelle funefte magie

Vous fait prendre une léthargie
Pour l'art de vivre & de penser ?
Qu'Erafte dont l'orgueil fe fonde
Sur un grand nom, son seul appui
Qui jamais ne rit, toujours fronde
Et n'a d'eftime que pour lui;

:་་;་་ ་་

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