Richeffes fans libertinage, Charges, Nobleffe fans fierté; Mon choix eft fait, ce voifinage Détermine ma volonté: Bienfaifante divinité Ajoutez-y votre fuffrage, Je viens faire dans ce Village, D'une tardive obscurité. Auffi bien de mon plus bel âge, J'apperçois l'inftabilité; J'ai déjà de compte arrêté, Du Printemps j'ai mal profité, Je veux faite un meilleur usage. J'apporte dans mon Hermitage Un cœur dès-longtemps rebuté Du prompt & funefte esclavage Où met la folle vanité. Payfan fans rufticité, Hermite fans Patelinage, Mon but eft la tranquilité; La paix d'un cœur qui fe dégage L'incorruptible probité De mes aïeux noble appanage, Refte d'un utile naufrage, Un repas fans art apprêté, La belle humeur, le bon ménage, C'est dans ce Port qu'en sûreté, Ma Barque ne craint point l'orage; Qu'un autre à fon tour emporté Sur le fein de l'humide Plage, Je ris de fa témérité, Et lui fouhaite un bon voyage, Je réserve ma fermeté Pour un plus important paffage; Et je m'approche, avec courage, Des portes de l'éternité. Je fai que la mortalité Du Genre-humain est le partage; De fon cours la rapidité Loin de m'allarmer, me foulage : Ne peut ébranler mon courage, Il n'en périt que l'embalage; EPITRE D'UN PRIEUR, A MADEMOISELLE DE... Du plus amoureux des hommes! O mon aimable Daphné! Que n'êtes-vous où nous fommes ? Jamais plus juste défir N'anima mon cœur fincere; Les Belles faites pour plaire, Sont faites pour le plaifir. De ces plaifirs tant vantés, Dans ce Prieuré tranquile; Hier il en étoit plein, J'en vois naître aujourd'hui mille; Mille y renaîtront demain. Je n'y reffens qu'un chagrin, D4 D 4. Qui nous conduit à la Ville. Décrirai-je ces plaifirs Que ramene chaque aurore, Quand ils vont careffer Flore> Pourquoi les décrire hélas? Ces lieux où vous n'étiés pas. Y puiffé-je réuffir, De maniere à vous contraindre A venir vous éclaircir Par le propre témoignage Des yeux qu'on y désira, Des plaifirs en ce cas-là, |