Qui vous affure le fuffrage Du goût & de la vérité; La chanter, c'est être gouté. Ce n'est pas que j'ambitionne Le laurier dont on vous couronne, Le naïf, le badin Voltaire De Melpomene & de Thalie; En qui la nature affocie Tous les gouts & tous les talens, Croyez-moi les fuccès brillans Honorent plus que les ftatues, Les nuances du fentiment; Par vos beaux vers vous faites croire Ur la fin d'un hyver plus doux qu'à l'ordinaire L'enfant dans le berceau, la grande Sœur, la Mere, Ni régime ni prévoyance Ne purent empêcher que de l'astre pervers Il enrhuma tout l'Univers. Dans les Cités où l'on fe pique De varier les doux amusemens, Plus de concert, plus de mufique : Pour y parler tendreffe ou politique Plus on ne s'affembloit; ou fi, de temps en temps, Des cercles s'y formoient encore, C'étoit pitié de figurer: Propos entrecoupés qui ne pouvoient eclorre; Bruit à vous rendre fourd; on n'y pouvoit durer. L'Amant touffoit au nez de fa Maîtreffe, La femme au nez de fon mari; Il n'étoit égard, ni de tendreffe Qui contînt ce charivari. Thémis fut fur le point d'abandonner fon temple, Ses oracles prefque muets Articuloient a peine fes décrets. Chose inouie! à fon exemple, La chicane fe tut; pour foutenir fes droits, Le rhume pour jamais eut délivré la france. Quoiqu'il pût arriver, s'y tenoit clos & coi. Nul n'en mourut; hors ceux qui pleins d'impatience, A nos Purgons pour s'être confiés, Par de lourds quiproquo furent expédiés. Pardonnez, Enfans d'Efculappe, Si malgré moi, la vérité m'échappe. Au même instant, s'avifa de répandre Que du rhume public qui n'avoit point tâté, N'auroit rien perdu pour attendre: Sur la fin du prochain Eté, Brufqu'accident devoit le prendre, Le Ciel l'avoit ainfi dicté. Tel pronostic parut fi ridicule, Qu'aucun ne crut à ces difcours ; Une femme, ce fexe eft par fois trop crédule, Puis la fievre: on prélude, on décoche un clistere Qu'au bout de trois jours, la femelle Qui le plus fouvent les avance, |