Du noir poifon de tes entrailles, Que vois - je? hélas ! quels incendies Vont changer nos Murs en Deferts. De leurs embrafemens horribles, Quel Art arrêtera le cours ; proyes Et contre leurs dards invifibles, Quels objets à mes yeux expofe Où les Victimes entaffées, Par tout s'opposent à mes pas ; Eft-ce la Difcorde barbare; Qui rend tous les cœurs ennemis La Sœur du Frére fe fépare, Le Pére fuit l'aspect du Fils. Amis, Parens, Epoux fidéles, Sont ce des haines mutuelles Qui rompent vos plus facrez nœuds ? La haine n'eft point fi puissante : Non, d'une frayeur plus preffante Naiffent vos divorces affreux. Dans ce trouble, où tout fe difperfe Je vois les Temples défertez; La Grandeur jadis adorée ; Cependant croiffent les ténèbres, Leurs flots épais, leurs poids funèbres, Mais d'où vient ce profond filence? Quoi nul ne pleure fes douleurs. Ah! les maux, par leur violence, Font ceffer les cris & les pleurs. Leur excès a changé les larmes ; En un stupide désespoir. Aux plus tumultueufes craintes, Trifte cité, quelles difgraces! Voit livrez aux chiens faméliques, Mais parmi ces images fombres, Quel Mortel à mes yeux reluit? L'Evêque de Marfeille. Son éclat balance les Ombres De cette ténébreufe nuit. De fa lumière favorable; Le rayon promt & fecourable; Suit de près la Mort en tous lieux. Son activité, fon courage, 1 Du Monftre aveugle & furieux. Arrête, Furie effrénée, Cède aux Vertus de ce Héros. Tu fuis; mais ta faux détournée; Pour l'écarter loin de vos Murs. Poft ignem ethereâ domo Subductum, macies, & nova febrium Terris incubuit cohors. Hor. Ode 3.Lib 1. |