Source de fens, heureux fecours, Métaphore, qui fais voir un objet dans l'autre, C'est à vous que j'aurai recours. De mors efféminez préfervons notre Stile Qu'il foit doux & nerveux, tel qu'on dépeint Orné d'une mâle beauté. Si j'ofe dans mes Vers employer la Morale, Loin de la présenter nuëment, Je veux qu'on la devine, & non qu'elle s'étale : Point de leçons; tout fentiment. Horace, pour prêcher les vertus à la Ville, Ne prend point un ton de Docteur; Mais de loin, en peignant de fon champêtre Azile, La Paix, le Repos enchanteur. Aux Romains amollis, pour rendre le courage, Sous quels traits fçait il fe voiler! C'est Romulus, qui fort du célefte nuage; Le Moderne choifit les pièces nécessaires, Chaque genre à fon Stile: à l'Eglogue s'attache Le Stile élégant; mais naïf. Que le Berger fe montre, & que l'Auteur fe cache: Dans l'Ode je fuis moins captif. L'Entouziafme a-t-il des écarts fans mefure; Non Un faut de propos en propos? c'eft de traits divers cacher bien la tiffure ; Coudre des fens, & non des mots. Mais moi fier des leçons d'Ariftote & d'Ho race, Suisje fûr de les pratiquer? On ne les fçait qu'en gros : le détail embarrasse, Et l'Inftant de les appliquer. Quid deceat, quid non. MALT E, O D E. LOIN d'ici, Héros de la Fable, Idoles de la vanité, Dont le nom fut fi refpectable Dans la prophane Antiquité. C'est à vous que j'offre mes Rimes: Dicte moi des traits immortels. Quel eft ce Monftre* du Ténarc, Qu'enfenta la noire Fureur, Sa bouche s'exhale en blafphèmes : * Mahomet, L'Injustice aiguife son fer: L Univers tremble à fon paffage : Chaque jour un nouveau carnage Souffre - tu, grand Dieu, que l'Impie, Jufqu'aux Lieux que tu rendis faints ? S'il arrive au comble des crimes, Où le Chrétien eft fans refuge: Le Ciel écoute ma prière : Déja le Barbare étonné, Il a fentiles bras terribles De mille Héros invincibles, |