Qu'a fufcitez la piété. Jamais l'Eglife gémiffante; Ne vit renaître fa clarté. Mais quelle main met tout en poudre ? Belgrade en fang, Rhodes aux fers. Déja l'Europe entend le foudre, Qui perce le fein de fes Mers. Il s'avance, il vole: la Flote A de Malte invefti la Côte. Tel que jadis en Paleftine, On vit l'Homme prodigieux, Dont la Nation Philistine Sentit le bras victorieux: Bras, l'effroi de la Renommée, a Soliman fecond. Samfon. Qui défit lui feul une Armée; Seul dompta des Peuples altiers : Les Lions, les Liens, les Portes Un Temple, & fes Colomnes fortes, Tels les Vangeurs de nos faints Temples, Combattans leurs fiers Ennemis, Se tracent d'inoüis exemples, Où le commun n'eft point admis. Et leur bras tient lieu de Soldats. Dieu, pour faire éclater leur zèle, Maître de cette il'uftre proye *Caravanes. Que Que le Ciel lui-même t'envoye, Immole la grande Victime Qui te brave dans les liens. Vole, Ame fainte & magnanime, Dans le fein du Dieu des Chrétiens? Ta main cent fois victorieufe, Fut à la Loi moins glorieuse Que ta foi, tes derniers foûpirs. Incapable d'une foibleffe, Malte éxige de fa Nobleffe; Ou des Vainqueurs, ou des Martyrs. Vincere, aus mori, J E LES BELLES LETTRES FLORISSANTES EN FRANCE, ODE AUX MUSES. Où fuis-je ? & quel objet m'enchante ? Muses, vous devez m'inspirer; C'eft la France, & vous, que je chante ; Ainfi qu'autrefois dans la Grèce Vous abandonnâtes Athènes, Séjour fi doux & fi vanté, Quand, par la voix des Demofthènes, Mais quoi! la Maîtreffe du Monde, Rome, en merveilles fi féconde, Bientôt pour vous n'eut plus d'attraits, Ah! vous cherchiez l'heureufe France Formidables Foudres de guerre, On voit nos Héros 4 avec vous, Paffer leurs momens les plus doux. Plus d'une Couronne immortelle Brille fur leur augufte front. Que d'éclat & de grace donne Au laurier des Champs de Bellonne, Le laurier du célèbre Mont! Le Sèxe à qui, pour fon partage, Les Dieux donnèrent là beauté, a M. le Regent. M. le Duc de Villars; & auparavant le grand Condé & autres. |