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Confervera d'un Dieu l'idée ineffaçable.

Infenfez, pourquoi donc vous forger une

erreur >

Qu'en fecret, malgré vous, condamne votre

cœur ?

La raifon ne fçauroit admettre des Systèmes Qu'elle voit fe combattre, & fe détruire euxmêmes.

Comment par le concours des atomes errans, Auroient pû fe former tant de corps differens? Et ces corps feroient-ils d'éternelle durée ? Par leur commencement leur fin eft affûrée. Mais qui dans le revers nie un Etre éternel, Aux yeux de la raifon eft-il moins criminel? L'Homme fe plaindroit - il de fes propres mifèrcs?

Nous péchons aujourd'hui comme ont péché nos Péres.

Loin donc de vos efprits ces fentimens per

vers;

Et pour mieux voir un Dieu, contemplez l'Univers.

Voyez les vaftes Cieux ; quel plus fuperbe ou

vrage?

Pour inftruire la Terre, en faut il davantage? Tout prefente à nos yeux des traits d'un Créa

teur;

Et nous apprend fans ceffe à louer notre Au

teur.

Confiderez les corps, leur diverfe ftructure;

C'est par eux qu'on entend la voix de la Na

ture >

Qui pour parler au cœur, fe fait entendre aux yeux.

Ce langage pour vous eft-il mystérieux ?
Mais peut-on ne pas voir la Sageffe éternelle,
Que chaque Etre, à fon tour à chaque Ecre

revèle.

Voyez comme chacun fidéle à fon devoir
De la main qui le fit reconnoît le pouvoir :
Comment toûjours foumis à fa toute - puif-
fance,

Il read exactement une humble obéïffance

A l'ordre qu'il reçut, pour la première fois, Quand ce Dieu lui daigna faire entendre fa

voix.

Ainfi la Mer encor, dans les plus grands orages, Sçait refpecter un doigt gravé fur fes rivages;

Ainfi vient règlément le Soleil à nos yeux, Décrire chaque jour fon cercle radieux. Pourquoi donc, entêtez de vos foles maximes, Combattez-vous un Dieu, fes ordres legitimes?

Vous faut-il aujourd'hui, pour garans de fes

Loix,

Les prodiges divers que l'on vit autrefois ?

Quoi ! faut-il de nouveau, prodiguant les mi racles,

Accomplir à vos yeux les anciens Oracles?

Vous faire voir >

rain,

au gré d'un pouvoir fouve

Le feu tomber du Ciel, la Terre ouvrir fon

fein;

Les Aftres s'arréter au milieu de leur courfe;

Les Fleuves & les Mers remonter

fource; a

vers leur

Et la Nature entière, au décri de l'Erreur,
Par fes étonnemens parler pour fon Auteur ?

Quel effet dans vos cœurs produiroient ces. merveilles ?

a Mare vidit fugit: Jordanis converfus eft retrorfum, Pfal. 113.

Ingrats, vous rendez-vous à des preuves pa reilles ?

Qui règle les Saifons, les divers mouvemens? Et qui maintient la paix entre les Elemens ? Ou foudain, en cent lieux, pour effrayer la Terre,

Dans les airs embrafez fait gronder le tonnerre ? a

Inftruits inceffamment par tant d'effets divers; Reconnoiffez la main qui conduit l'Univers.

Signatum eft fuper nos vultus tui

mine. Pfal.4.

Dar

Cali enarrant gloriam Dei, & opera ma nuum ejus annuntiat firmamentum. Pfal. 18,

a Vox Dei in tometry.

LA GLOIRE,

Q

POEME,

UAND les heureux Mortels habitoient dans les Bois,

De la Nature feule ils écoutoient la voix.

La Paix fur tous les cœurs règnoit en fouveraine;

On ne connoiffoit point la Vangeance & la,

Haine :

Bientôt la vaine Gloire eut l'Empire fur eux;
Et les Mortels alors ceffèrent d'être heureux.
Ils ne fe plaifaient plus qu'aux funeftes alar-

mes:

A leurs cruelles mains Vulcain fournit des

armes;

Bellone de la Guerre alluma les flambeaux; Mars, l'œil enfanglanté, déploya fes drapeaux.

La Gloire conduifit les Humains à la Guerre; Pour elle de leur fang ils rougirent la Terre a

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