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critiques fur les Eglogues de Virgile, fur la Troade de Séneque le Tragique. VI. Grammatica Græca. VII. Dionyfii Terra orbis Defcriptio cum notis. Ces ouvrages prouvent qu'il avoit hérité du favoir de fon pere.

1. URSULE, intendant des largeffes fous l'empereur Conflance, fut mis à mort au commencement du regne de Julien l'Apoftat en 325. Conftance, en envoyant Julien dans les Gaules, avoit expreffément recommandé qu'on lui ôtât le moyen de faire des largeffes aux troupes. Urfule, qui affectionnoit ce prince, avoit donné des ordres fecrets pour lui remettre autant d'argent qu'il voudroit; & par-là il lui avoit facilité l'ac compliffement de fes deffeins. Son fupplice exposa Julien à l'exécration publique. L'empereur, affectant une compaffion politique, fe défendit, en proteftant qu'Urfule avoit été exécuté à fon infu, & qu'on l'avoit immolé au reffentiment des foldats irrités de la hauteur avec laquelle ce miniftre les avoit traités au fiége d'Amide. Ammien avoue que l'apologie étoit frivole, & que l'empereur démentit, en cette occafion, ce caracere d'équité & de douceur qu'il avoit montré jufqu'alors.

II. URSULE, ( Ste.) fille d'un prince de la Grande Bretagne, fut couronnée de la palme du martyre par les Huns, auprès de Cologne fur le Rhin, avec plufieurs autres filles qui l'accompagnoient, vers l'an 384, felon la plus commune opinion. Plufieurs écrivains ont dit que les compagnes de Ste. Urfule étoient au nombre de onze mille, & les appellent les Onze mille Vierges. Mais Ufuard, qui vivoit au Ixe ficcle, dit feulement qu'elles étoient en grand nombre; & d'autres prétendent qu'elles n'étoient que onze en tout. Cette

opinion eft la plus probable; mais ce n'eft pas la plus fuivie par les auteurs des Légendes. On prétend que l'erreur des onze mille Vierges vient de l'équivoque du chiffre Romain XI. M. V. qu'on a mal interprété; ou du mot Undecimilla, compagne de Ste. Urfule. Quelques critiques ont même voulu prouver qu'il n'y avoit jamais eu de Ste. Urfule; mais l'autorité de l'Eglife, qui en fait la fête, doit convaincre tout efprit raisonnable. En vain nous oppofe-t-on le filence de Bede fur cette fainte martyre & fes compagnes; on fait que cet hiftorien a omis plufieurs faits importans, & qu'il faute quelquefois d'un fiecle à un autre, fans rien dire de ce qui s'eft fait dans un intervalle de cent ans. Il y a dans l'Eglife un ordre de Religieufes qui prennent le nom de cette Sainte. La bienheureuse Angele de Breffe établit cet Institut en Italie l'an 1537; & le pape Paul III le confirma en 1544. Voy. ANGELE-MERICI, & BUS.

URSUS, (Nicolas-Raymarus) mathématicien Danois, garda les pourceaux dans fa jeuneffe. Il ne commença d'apprendre à lire qu'à 18 ans; mais fes progrès furent rapides, & il devint, prefque fans maître, l'un des plus favans aftronomes & des plus habiles mathématiciens de fon temps. Il enfeigna les mathématiques à Strasbourg avec ré putation, & fut enfuite appelé par l'empereur pour enfeigner la même fcience à Prague, où il mourut vers l'an 1600. On a de lui quelques Ecrits mathématiques. Il avoit eu l'imprudence de lutter contre Ticho-Brahé, qui le réduifit au filence.

USPERG, (l'Abbé) Voyez CONRAD, n° III.

USSERIUS, ( Jacques) en anglois USHER, né à Dublin en 1580, d'une famille ancienne, apprit à lire, ou du moins à épeler, de deux

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tantes qui étoient aveugles. On l'envoya enfuite dans l'université de Dublin, établie par Henri de Ufher, fon oncle, archevêque d'Armach. La pénétration de fon efprit lui facilita l'étude de toutes les fciences. Langues, poéfie, éloquence, il n'oublia rien pour orner fon efprit. » Une certaine inclination qu'il fe » fentit pour les charmes de la poéfie, & la paffion du jeu qu'il contracta par le mauvais exemple » de fes camarades, le retira ( dit Niceron) pendant quelque temps, » de l'étude, & refroidir l'ardeur qu'il avoit pour elle. Mais il » revint bientôt de fon égarement. » La lecture de ces paroles de "CICERON: Nefcire quid anteà quàm » natus fis acciderit, id eft femper effe » puerum; & le livre de SLEIDAN, » De quatuor Imperiis, qu'il par» courut avec beaucoup de plaifir, » lui infpirerent une ardeur incroyable pour apprendre l'hiftoire. Dès l'âge de 14 ans, il faifoit des extraits des livres hiftoriques qu'il pouvoit trouver, qu'il rangeoit par ordre chronologique, afin de s'imprimer davantage les faits dans la mé"moire L'étude de l'Hiftoire ne lui faifoit point négliger celle de la religion. I embraffa l'état. eccléfiaftique, & il travailla comme théologien & comme controverfifte. En 1615, il dreffa, dans une affemblée du clergé d'Irlande, ·les articles touchant la religion & la difcipline eccléfiaftique; & ces articles furent approuvés par le roi Jacques, quoiqu'ils fuffent différens de ceux de l'Eglife Anglicane. Ce monarque, pénétré de fon mérite, lui donna l'évêché de Méath en 1620, puis l'archevêché d'Armach en 1626. Uferius paffa en Angleterre l'an 1640; & ne pouvant plus retourner en Irlande déchirée par les guerres civiles, il fit tranf

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porter fa bibliotheque à Londres. Tous fes biens lui furent enlevés dans ce flux & reflux de factions. L'univerfité de Leyde, instruite de fon état, lui offrit une penfion confidérable, avec le titre de profeffeur honoraire, s'il vouloit fe rendre en Hollande. Le cardinal de Richelieu lui envoya fa médaille, & ajouta à ce présent, des offres avantageufes s'il venoit en France, où il auroit la liberté de profeffer fa religion. Usserius aima mieux demeurer en Angleterre où il continua de mettre au jour plufieurs Ouvrages, qui ont fait un honneur infini à l'étendue de fɔn érudition & à la justesse de sa critique. Les principaux font: 1. Annales Veteris & Novi Teftamenti, à Geneve, 1722, en 2 vol. in-fol. ; dans lesquelles il concilie l'hiftoire facrée & profane, & raconte les principaux événemens de l'une & de l'autre, en fe fervant des propres termes des auteurs originaux. Ses calculs n'ont rien d'incroyable. Il fit paroître la chronologie des Affyriens fous une forme plus réguliere, en réduifant à cinq cents ans, avec Hérodote, la durée de leur empire, que la plu part des hiftoriens, trompés par Diodore de Sicile, faifoient aller à 1400. (Voyez 111. LUBIN.) II. Antiquitates Ecclefiarum Britannicarum Londres, 1687, in-folio. Il fait remonter la prédication de l'Evangile en Angleterre, au temps de la miffion des Apôtres ; mais les Actes qu'il produit pour appuyer cette prétention, font fort fufpects. III. Gotefchalci historia, Du blin, 1631, in-4°. C'est le premier livre latin imprimé en Irlande. IV. Une édition des Epitres de S. Ignace, de S. Barnabé, & de S. Polycarpe, avec des Notes pleines d'érudition, Oxford, 1644; & Londres, 1647,2. tom, en 1 vol, in-4.

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Ce Recueil eft auffi rare qu'eftimé. V. Un Traité de l'Edition des Septante, Londres, 1655, in-4°, en latin; dans lequel il a foutenu des opinions particulieres, que tout le monde n'adopte point. Ce prélat eut toutes les qualités d'un bon citoyen. Inviolablement attaché au roi Charles I, il tomba en défaillance au premier appareil du fupplice de ce monarque. Sa vertu fut refpectée par l'ufurpateur, qui avoit mis ce roi à mort en 1649: Cromwell le fit venir à fa cour, & lui promit de le dédommager d'une partie des pertes qu'il avoit faites en Irlande. Il l'affura auffi qu'on ne tourmenteroit plus le clergé épifcopal; mais il ne lui tint pas parole. Ufferius tomba malade bientôt après, & mourut d'une pleuréfie le 21 Mars 1655, âgé de 75 ans. Sa conduite fut toujours marquée au coin de la modération auffi les Anglicans fanatiques l'accuferent de pencher vers la religion Catholique. Le roi de Danemarck & le cardinal Mazarin voulurent acheter fa bibliotheque; mais Cromwell la fit vendre à un prix fort médiocre, pour en faire un préfent à l'univerfité de Dublin. Voyez fa Vie par Kichard Parr, à la tête de fes Lettres, Londres, 1686, in-fol.

USUARD, Bénédictin du Ix fiecle, eft auteur du Martyrologe qu'il dédia à Charles le Chauve. Cet Ouvrage eft fort célebre; mais on ignore les particularités de la vie de fon auteur. Les meilleures éditions font celles de Molanus, à Louvain, 1568, in-8°, & du P. Sollier Jéfuite, in-fol., Anvers, 1714, qui est très-curieufe & faite avec beaucoup de foin, Molanus a donné plufieurs éditions du même ouvrage; mais celle de 1568 eft la plus ample, parce que, dans les autres, fes cenfeurs l'obligerent de retrancher

beaucoup de Notes qui méritoient d'être confervées. Il y a une édition du même Martyrologe, à Paris, 1718, in-4°, par Dom Bow:llart, Bénédictin de Saint-Maur; mais elle eft moins recherchée que celle de Sollier.

USUM-CASSAN, die auffi OZUM-ASEMBEC, de la famille des Affambléens, étoit fils d'Alibec, & devint roi de Perfe. On affure qu'il defcendoit de Tamerlan, & qu'il fortoit de la branche nommée du Bélier blanc. Il étoit gou verneur de l'Arménie, lorfqu'il leva en 1467, l'étendard de la révolte contre le roi de Perfe Joancha. Après lui avoir ôté la vie ainfi qu'à fon fils Acen-Ali, il monta fur le trône, & fit la guerre aux Turcs, uni avec les Chrétiens,. mais fes exploits n'apporterent aucun avantage à ceux-ci. Ce prince mourut en 1478, à 78 ans, avec la réputation d'un homme remuant, ambitieux & cruel. Quoique Mahomégan, il avoit époufé la fille de l'empereur de Trébizonde, qui étoit Chrétienne.

UTENBOGAERT, (Jean) une des principales colonnes des Rémontrans, naquit à Utrecht en 1557, & mourut à la Haye en 1644.. Il n'eut pas l'étendue & la pénétration de génie d'Epifcopius, fon ami conftant; mais il le furpaffoit en netteté & en fimplicité de ftyle. Tous les ouvrages qu'il publia en grand nombre, font en hollandois. Les principaux font : I. Une Hif-. toire Eccléfiaftique, in-fol. II. L'Hiftoire de fa Vie, in-4°. Ceux qui vou dront de plus grands détails, pourront les y puifer, ou dans le Dic tionnaire de M. Chaufepié, qui a fait fur cet auteur un article fort curieux.

UTENHOVE, ( Charles) né à Gand en 1536, fut élevé avec foin, dans les belles-lettres & dans les

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sciences, par fon pere, homme diftingué par fa vertu & par fon éloquence, non moins que par l'ancienneté de fa famille. Envoyé à Paris pour y achever fes études, il s'y lia avec Turnebe qu'il fit précepteur des trois favantes filles de Jean Morel. De Paris, Utenhove paffa en Angleterre, où il écrivit en faveur de la reine Elifabeth, qui lui donna des marques de fa libéralité. Enfin, s'étant retiré à Cologne, il y mourut d'apoplexie en 1600. On a de lui des Poéfies latines, & d'autres Ouvrages; les principaux font : I. Epigrammata, Epitaphia, Epithalamia graca & latina. II. Xeniorum Liber, à Bâie, 1564, in-8°. III. Epiftolarum Centuria. IV. Mythologia fopica metro elegiaco, Steinfurt, 1607, in-8°. Tous ces ouvrages marquent un efprit orné; mais le latin n'en eft pas toujours affez pur ni affez élégant.

UXELLES, (Nicolas Châlon du Blé, marquis d') porta d'abord le petit collet; mais fon frere aîné étant mort en 1669, il fe confacra aux armes. Plufieurs belles actions

le diftinguerent; & il fe fignala fur-tout dans Mayence, dont il foutint le fiége pendant 56 jours. Lorfqu'il alla rendre compte au roi, de la capitulation, il craignoit les reproches de ce prince, & fe jeta à fes pieds: Relevez-vous, Monfieur le Marquis lui dit Louis XIV; vous avez défendu la place en homme de cœur, & capitulé en homme d'efprit. Propre à négocier comme à combattre, il fut plénipotentiaire à Gertruidemberg & à Utrecht, & il fit refpecter la France aux yeux des étrangers. Il mourut fans avoir été marié, en 1730, dans un âge avancé. Il avoit obtenu le bâton de maréchal de France en 1703, & avoit été en 1718 du confeil de régence, où il n'ouvrit que de bons avis, qui ne furent pas tous fuivis. C'étoit un homme froid, taciturne, mais plein de fens. Son efprit étoit plus fage qu'élevé & hardi. L'abbé de Saint-Pierre le peint comme un hommé de plaifir & un fin courtisan.

UZEDA, ( le Duc d') Voy. I GIRON & LERME,

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VACE, Voy. WACE (Robert). ciences. Le roi, touché de la géné

I. VACHET, (Jean-Antoinele) `prêtre, inftituteur des Soeurs de l'Union Chrétienne, & directeur des Dames Hofpitalieres de Saint-Gervais, étoit natif de Romans en Dauphiné, d'une famille noble. Après avoir diftribué fon bien aux pauvres, il fe retira à Saint-Sulpice, s'appliqua aux Miffions dans les villages, & vifita les Prisons & les Hôpitaux. Ses mortifications & fes travaux lui cauferent une maladie dont il mourut le 6 Février 1681, âgé de 78 ans. L'abbé Richard donna fa Vie en 1692. Nous avons de lui I. L'Exemplaire des Enfans de Dieu. II. La Voie de Jefus Chrift. III. L'Artisan Chrétien. IV. Réglemens pour les Filles & les Veuves qui vivent dans le Séminaire des Sœurs de l'Union Chrétienne. Ces ouvrages font écrits avec plus d'onction que de pureté.

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II. VACHET (Pierre-Jofeph de) prêtre de l'Oratoire, natif de Beaune & curé de SaintMartin de Sablon au diocefe de Bordeaux, mort vers 1655, laiffa des Poéfies latines, Saumur, 1664, in-12.

VACQUERIE ou VAQUERIE, (Jean de la) premier préfident du parlement de Paris, fous Louis XI, se fit admirer par fa probité, par fa fermeté, par fon zele à foutenir les intérêts des citoyens. Le roi avoit donné des édits, dont le peuple auroit été incommodé; la Vacquerie vint, à la tête du parlement, trouver Louis XI, & lui dit: SIRE, nous venons remettre nos Charges entre vos mains, & fouffrir tout ce qu'il vous plaira, plutôt que d'offenfer nos conf

reuse intrépidité de ce magistrat révoqua fes édits. La Vacqueriemourut en 1497. Le chancelier de l'Hôpital fait de ce préfident, cet éloge: Qu'il étoit beaucoup plus recommandable par fa pauvreté, que Rolin, chancelier du Duc de Bourgogne, par fes richesses.

VACQUETTE ou VAQUETTE, (Jean) écuyer, feigneur du Cardonnoy, né à Amiens en 1658, fut confeiller au préfidial de cette ville. On reconnut en lui une science profonde des lois, dirigée par une parfaite intégrité : double mérite, auquel il dut la mairie & lieutenancegénérale de police, que lui déférerent deux fois tous les fuffrages. Il remplit ces places avec autant de zele que d'intelligence. Il eut l'honneur de complimenter Jacques II, roi d'Angleterre, lorfqu'allant à Calais, il paffa par Amiens, le 29 Février 1696. Il fe forma dans cette ville, en 1700, une fociété de gens de lettres ; M. du Cardonnoy en conçut la premiere idée. Elle étoit compofée des amateurs de ce temps-là, dont fa maifon étoit le Lycée. Cette fociété ne fubfifta que jusqu'à 1720, & fut reffufcitée 30 ans après par cette Académie des Sciences, BellesLettres & Arts, établie à Amiens par lettres patentes de 1750, dont quelques membres fe font rendus célebres. M. du Cardonnoy faifoit particuliérement fes délices de la poéfie & de la mufique; il cultivoit les belles-lettres & la fcience des médailles antiques & modernes dont il avoit un cabinet curieux & riche. Ses Poéfies font quelques

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