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mais on oublie facilement ce défaut en faveur des beautés touchantes de l'ouvrage. Pequet l'a traduit en profe françoife en 1734. IV. Les Sept Journées de la Création du Monde, 1607, in-8°. V. La Tragédie de Torifmond, 1587, in-8°; mauvais ouvrage, indigne de l'auteur. Les productions du Tafse ont été imprimées en 6 vol. in-fol. à Florence en 1724, avec les Ecrits faits pour & contre fa Jérufalem délivrée. La conteftation qui s'étoit émue, fur la fin du xvie fiecle & au commencement du XVII, entre les partifans du Taffe & ceux de l'Ariofte, touchant la préférence fur le Parnaffe Italien, femble être entiérement finie. Malgré le jugement des académiciens de la Crufca, & de quelques rimailleurs jaloux & inquiets, le Taffe eft aujourd'hui en poffeffion du premier rang fur tous les poëtes de fa langue. On peut voir l'histoire de la difpute dont nous parlons, dans le 4o volume des Querelles littéraires. Les éditions les plus recherchées de la Jérusalem, font: Celle de Gênes, 1590, in-4o, avec les figures de Bernard Caftelli, & les Notes de divers auteurs; celle de l'Imprimerie royale à Paris, 1644, grand in-folio, avec les planches de Tempefta; celle de Londres, 1724, 2 vol. in-4o, avec les Notes de plufieurs littérateurs Italiens; celle de Venife 1745, in-folio, avec figures; & enfin l'édition portative & élégante des Elzevirs, 1678, 2 vol. in-32, avec les figures de Sébastien le Clerc. L'Aminte a été donnée par les mêmes, 1678, in-24. La Vie de ce grand poëte a été écrite en italien par le marquis Manzo, & publiée à Venise en 1621. Nous en avons une en françois, par de Charnes, à Paris en 1690, in-12.

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11. TASSE, (Le) Bernardo TASSO, pere de Torquato, fe fit

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auffi beaucoup de réputation par · fes ouvrages poétiques : le plus connu & le plus recherché eft l'Amadis, poëme en 100 chants, dont la premiere édition, faite à Venife par Giolito en 1560, in-4o, eft très-eftimée, & peu commune. Les Italiens font auffi beaucoup de cas du recueil de fes Lettres, imprimées à Venife en 1574, in-8°. L'édition la plus complete eft celle de Padoue, 1733, en 3 vol. in-8°. On y a joint fa Vie par Leghezzi. Bern. Taffo mourut à Rome en 1575, au couvent de Saint-Onuphre, où il s'étoit retiré sur la fin de fes jours. On a encore de lui: Il Floridante, 1560, in-12.

III. TASSE, (Auguftin) peintre Bolonois du XVIIe fiecle, réuffit dans le Payfage, dans les Perfpectives & dans les Tempêtes.

TASSIN, ( René- Profper ) Bénédictin de la Congrégation de Saint-Maur, né en 1697 à Lonlai, bourg du diocese du Mans, mourut à Paris en 1777. Ce religieux, auffi recommandable par fa piété que par fon érudition, continua la Nou velle Diplomatique de Dom Toustain fon ami. [Voyez TOUSTAIN. ] On a encore de lui, l'Hiftoire Littéraire de la Congrégation de Saint-Maur Bruxelles, 1770, in-4°. Ce livre, beaucoup plus exact & plus étendu que la bibliotheque de Dom le Cerf, eft un monument de l'attachement de Dom Taffin pour la fociété dont il étoit membre. On y trouve la vie & les travaux des auteurs qu'elle a produits depuis fon origine en 1618, jufqu'à nos jours. On y détaille avec foin les titres & les différentes éditions de leurs livres, & les jugemens que les favans en ont portés. On y voit en même temps la notice de beaucoup d'ouvrages manufcrits, compofés par des Bénédictins du même corps. Il feroit à fouhaiter que toutes les

Hiftoires littéraires fuffent faites fur ce modele & avec la même exactitude.

TASSONI, ( Alexandre) né à Modene en 1565, membre de l'académie des Humoriftes, fuivit en Espagne, l'an 1600, le cardinal Afcagne Colonne, en qualité de pre mier fecrétaire; mais fes traits fatiriques contre les Efpagnols, lui firent perdre fa place. Il fe retira à Rome, où il partagea fon temps entre la culture des fleurs de fon jardin & des fruits du Parnaffe. François I, duc de Modene, l'appela à fon service & l'honora des titres de gentilhomme ordinaire & du confeiller d'état Taffoni brilloit dans cette cour, lorfqu'il mourut en 1635, à 71 ans. Ce poëte avoit un caractere enjoué & un efprit aimable; mais il étoit trop porté à la fatire. Ce fut pour imiter fon génie cauftique, autant que pour rendre hommage à la vérité, qu'on le repréfenta après la mort figue à la main, avec ce diftique au bas de fon portrait :

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une

Dextera cur ficum quæris mea gefiet inanem ?

Longi operis merces hæc fuit: aula dedit.

De Taffoni pourquoi la main honteufe

Tient-elle ce fruit enfantin? C'eft le digne préfent, qu'une Cour généreuse,

Pour prix d'un long travail, lui fit

un beau matin.

On le regardoit comme un des premiers favans de fon fiecle, & le favoir (dit M. Grofley) étoit fon moindre mérite. On a de lui quelques ouvrages. Les principaux font: I. Un Poëme Héroï-Comique, fur la guerre entre les Modénois & les Bolonois, au fujet d'un Sceau qui avoit été pris, & qu'il intitula : La Secchia rapita. L'édition la plus recherchée eft celle de Ronciglione

1624; & la plus récente, celle de 1678, in-12. Ce Poëme a été traduit en françois par Pierre Perrault, 1678,2 vol. in-12; & par M. de Cedors, 1759, 3 vol. in-12. L'une & l'autre verfion font avec le texte Italien. Ce Poëme est un agréable mélange de comique, d'héroïque & de fatirique; mais la décence n'y eft pas toujours observée. II. Des Obfervations fur Pétrarque, dont quelques-unes font curieufes. III. Une Hiftoire Eccléfiaftique, dans laquelle il contredit fouvent Baronius. IV. Son Teftam.nt. C'est une piece pleine de fel & d'enjouement; en voici un échantillon. »

Je fouffigné, dit-il, fain de corps » & d'efprit, fi l'on excepte la » fievre commune de l'ambition

humaine qui porte fes vues au"delà du trépas, voulant déclarer "ma derniere volonté : I. Je laiffe "mon Ame au Principe qui l'a » créée. Pour mon Corps, il re " feroit bon qu'à être brûlé; mais "comme l'ufage de la Religion » dans laquelle je fuis né, ne le " permet pas, je prie les maîtres de » la maifon où je mourrai, ( n'en » ayant aucune à moi); ou fi je "mourois en plein air, je prie les » voifins ou les paffans, de me » faire enterrer en lieu faint, dé"clarant que pour tout appareil » d'enterrement, je ferai content » d'un fac, d'un porte-faix, d'un prêtre, d'une Croix & d'une » chandelle. II. Je laiffe à l'Eglife

»

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où je ferai inhumé, 12 écus d'or, » fans exiger ni obligation, ni "reconnoiffance pour une fi pe"tite fomme, que je ne laifferai d'ailleurs de même que tout mon bien, que parce que je ne pourrai pas l'emporter. III. Je laiffe à Marzio, mon fils naturel, né de Lucie Grafaguina » cent écus en carlins, afin qu'il puiffe s'en faire honneur au cas

"

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"baret, &c. Ce fils naturel du Taffoni étoit un libertin, qui lui donna beaucoup de chagrin, & qui le voloit de temps en temps. La Vie de ce poëte a été écrite par le favant Muratori.

TASTE, (Dom Louis la ) fameux Bénédictin, né à Bordeaux de parens obscurs, fut élevé comme domeftique dans le monaftere des Bénédictins de Sainte-Croix de la même ville. On lui trouva de l'efprit & on le revêtit de l'habit de Saint-Benoît. Devenu prieur des Blancs-Manteaux à Paris, il écrivit contre les fameufes convulfions & contre les miracles attribués à Paris. Ceux de fes confreres qui refpectoient la mémoire de ce pieux diacre, fe préparoient à faire flétrir fon ennemi, lorfqu'il fut élevé à l'évêché de Bethlehem en 1738.On le nomma, environ dix ans après, vifiteur général des Carmélites. Sa conduite, tour-à-tour artificieufe & violente envers les divers monafteres de cet Ordre, fouleva (diton) plufieurs perfonnes contre lui: On le regardoit comme un homme faux, qui avoit fait fervir la religion à fa fortune; comme un carattere tortueux, qui favoit plier fa façon de penfer fuivant le temps & les circonftances. Nous n'avons pas affez connu Dom la Tate, pour décider fi ce portrait n'eft pas trop chargé. Il y a apparence que les couleurs ont été fournies par ceux que ce prélat Bénédictin combattit, & dès-lors on doit fe, méfier de la reffemblance. D. la Tafle mourut à Saint-Denis en 1754, à 69 ans. Ses ouvrages font: I. Lettres Théologiques contre les convulfions & les miracles attribués à Paris, in-4°, 2 vol. Cet ouvrage contient XXI Lettres; on y trouve des faits curieux, mais peu de critique pour démêler les vrais d'avec les faux, & point de faine théologie fur l'ar

ticle des miracles. Dom la Tafte y foutient que les Diables peuvent faire des miracles bienfaifans & des guérifons miraculeufes, pour introduire ou autorifer l'erreur ou la vice: fentiment contraire à la reli→ gion & au bon fens. L'abbé de Prades l'ayant adopté dans fa fameufe thefe, elle fut cenfurée par la Sorbonne. La 19° Lettre de la Tafte contre le livre de Montgeron fut fupprimée par Arrêt du parlement. Les 18 premieres furent attaquées par les Anti - Conftitutionnaires, qui dans leurs Ecrits appellent honnêtement l'auteur: Bête de l'Apocalypfe, Blafphémateur, Diffamateur mauvaife Bête de l'ifle de Crete; Moine impudent, bouffi d'orgueil; Ecrivain forcené; Auteur abominable d'impoftures atroces & d'ouvrages monstrueux voilà le fel délicat qu'on a répandu sur les productions de l'Anti-Convulfionnaire. II. Des Lettres contre les Carmélites de Saint-Jacques à Paris. III. Une Réfutation des fameufes Lettres Pacifiques.

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les préceptes qu'ils donnent,
» font admirables, & ils établiffent
» un feul Maître de toutes chofes;
" & cette doctrine nous délivre
» d'un grand nombre de maîtres &
"de tyrans, auxquels nous étions
affujettis". C'étoit donc en quel-
que forte par laffitude, & non pas
par conviction forte, que Tatien
avoit embraffé le Chriftianifme; il
reftoit encore au fond de fon ef-
prit des idées Platoniciennes. Après
avoir utilement fervi l'Eglife, il
enfeigna des erreurs dangereufes.
Il admit avec Marcion deux Dieux
différeas, dont le créateur étoit le
second. Il attribuoit l'ancien & le
nouveau Testament à ces deux Etres
divers, & rejetoit quelques-unes
des Epîtres de S. Paul. Il devint
le chef de la fete des Encratites ou
Continens. Il condamnoit l'ufage du
vin, défendoit le mariage, & don-
noit encore dans d'autres excès.
C'étoit un homme très-favant, &
qui écrivoit aifément. Ses talens,
joints à l'austérité de fes maximes,
donnerent à fon école beaucoup de
réputation. De Mésopotamie elle fe
répandit à Antioche, dans la Cili-
cie, dans l'Afie-Mineure & même
en Occident. Tatien étoit auteur
d'une Harmonie des IV Evangéliftes,
& d'un grand nombre d'autres ou-
vrages; mais il ne nous refte que
fon Difcours contre les Gentils en
faveur des Chrétiens; car la Con-
corde qui porte fon nom, n'eft point
de lui, non plus que les autres
Ecrits qu'on lui attribue. L'édition
la plus eftimée de fon Apologie eft
celle d'Oxford, 1700 in-8°.
Voyez la differtation du favant abbé
de Longuerue, fur cet écrivain.

xvi fiecle; il en a péri une partie
dans un incendie. Ce qui eft im-
primé ne s'étend pas bien avant
dans le x11 ficcle, & forme
3 vol. in-4°.

I. TATIUS, roi des Sabins, fit
la guerre à Romulus, pour venger
l'enlèvement des Sabines. Dans un
combat où Romulus étoit près de
fuccomber, ces femmes fe jetant
au milieu des combattans, qui
étoient leurs peres ou leurs freres
& leurs époux, vinrent à bout de
les féparer. La paix fut conclue l'an
750 avant J. C., à condition qu'il
partageroit le trône de Rome avec
le fondateur de cette ville, qui,
fàché de ce partage, fit tuer Tatius
fix ans après. Sa fille TATIA fut
mariée à Numa Pompilius.

II. TATIUS, (Achilles) d'A-
lexandrie, renonça au Paganisme
& devint Chrétien & évêque. Nous
avons de lui deux ouvrages fur les
Phénomenes d'Aratus, traduits par
le P. Petau, & imprimés en grec
& en latin dans l'Uranologium. On
attribue encore à Tatius le Roman
grec des Amours de Leucippe & de
Clitophon, dont Saumaife a donné
une belle édition en grec & en
latin, avec des notes Leyde
1540, in-12, que Baudoin a pla-
tement traduit en françois en 1635,
in-8°, & qui l'a été beaucoup
mieux par du Perron de Caftera,
1733, in-12. Cet ouvrage est écrit
d'un ftyle peu naturel. Il y regne.
une morale licencieufe, & en gé-
néral c'eft une production mé-
diocre.

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TATTEMBACH. Voyez NA-
DASTI, no II.

I. TAVANES, ( Gafpar de
TATISTCHEF, Ruffe, confeiller Saulx de ) né en mars 1509,
fut
privé fous le regne de l'impéra- appelé Tavanes, du nom de Jean
trice Anne, au commencement du de Tavanes, fon oncle maternel 1
XVIIIe fiecle, a travaillé pendant qui avoit rendu à l'Etat des fervices
30 ans à l'Hiftoire de fa nation ,fignalés. Il fut élevé à la cour en
qu'il avoit pouffée jufqu'à la fin du. qualité de page du roi ; & fait

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prifonnier avec François I à la malheureuse journée de Pavie. Devenu guidon de la compagnie du grand-écuyer de France, il servit dans les guerres de Piémont où il fe diftingua. Le duc d'Orléans fecond fils de François 1, charmé des agrémens de fon caractere, le nomma lieutenant de fa compagnie, & fe l'attacha particuliérement. Comme ils étoient l'un & l'autre vifs, hardis & entreprenans, ils fe livrerent à toute l'impétuofité de leur âge, & firent différentes folies, dans lesquelles ils couroient ordinairement rifque de la vie. Ils paffoient à cheval à travers des bûchers ardens; ils fe promenoient fur les toits des maifons, & fautoient quelquefois d'un côté de la rue à l'autre. Une fois, on dit que Tavanes, en préfence de la cour qui étoit alors à Fontainebleau, fauta à cheval d'un rocher à un autre, qui en étoit diftant de trente pieds. Tels étoient les amusemens de Tavanes, &, en général, des jeunes gens de qualité qui étoient attachés au duc d'Orléans. La guerre mit fin à ces extravagances, dignes des héros des fiecles barbares. Tavanes fe fignala par des actions plus nobles. Il fut envoyé à la Rochelle, qui s'étoit révoltée en 1542, à l'occafion de la Gabelle; & il ramena les rebelles à leur devoir. En 1544, il eut beaucoup de part au gain de la bataille de Cérifoles. Le duc d'Orléans étant mort l'année fuivante, le roi donna à Tavanes la moitié de la compagnie de ce prince, & le fit fon chambellan. Henri II, héritier des fentimens de François 1 pour Tavanes, le nomma en 1552 maréchal de camp place d'autant plus honorable, qu'alors il n'y en avoit que deux dans une armée, Notre héros fe montra digne de fon emploi dans les différentes guerres

qu'eut le roi avec l'empereur Char les- Quint, fur-tout à la bataille do Renti en 1554. Le comte de Vulenfurt, qui commandoit le corps des Reîtres, appelés les Diables-Noirs à caufe de leur intrépidité, s'étoit vanté qu'avec ce feul corps il déferoit entiérement toute la gendar→ merie Françoife. Il en étoit fi perfuadé, qu'il avoit fait peindre fur fon enfeigne, un Renard dévorant un Coq figure allégorique, qui défignoit que les Allemands tailleroient en pieces les François, repréfentés fous la figure du Coq, par une allufion au mot Gallus. Tavanes, qui portoit un Coq dans les armes de fa mere, s'imagine qu'il eft perfonnellement intéreffé à enlever aux Impériaux un monument qui paroît bleffer fa gloire. Cette idée finguliere femble ajouter à la bravoure qui lui étoit naturelle; & il fit des efforts prodigieux, qui déciderent la défaite des Reitres, & enfuite de toute l'armée. Quoique Tavanes ne commandât qu'une compagnie de cent hommes d'armes, il s'attribua avec raifon tou: l'honneur de cette journée. Il le fit bien fentir au duc de Guife, lorfque ce général lui dit : Monfieur de Tavanes, nous avons fait la plus belle charge qui fut jamais.-Monfi ur, lui répliqua Tavanes, vous m'avez fort bien foutenu. Le roi le voyant venir tout couvert de fang & de pouffiere à la fin de cette bataille. arracha le collier de Saint-Michel qu'il portoit à fon cou, & le jeta fur celui de Tavanes, après l'avoir embraffe. Il fe trouva, en 1558, au fiége & à la prise de Calais & de Thionville. Pendant les regnes orageux de François 11 & de Charles IX, Tavanes appaifa les troubles du Dauphiné & de la Bourgogne, & montra en toute occasion beaucoup d'averfion pour les Proteftans. Il forma même contre eux,

en

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