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en 1696. Après avoir paffé par différens emplois, où il prouva fon exactitude & fon intelligence, il fut nommé lieutenant - général de police, & chef du confeil du duc d'Orléans, régent. (Voy. II. CORBINELLI.) Les occupations de cette derniere charge l'obligerent de se démettre de la premiere; & le roi, en acceptant la démiffion, le nomma en 1724, confeiller d'état. Le chancelier d'Agueffcau travailloit alors à la rédaction des Ordonnances & des Lois, avec plufieurs magiftrats diftingués, au nombre defquels il admit M. d'Argenfon. L'administration de la Librairie lui fut confiée peu de temps après; & dans cette place il travailla en même temps à fa propre gloire & à celle des lettres. Il paffa enfuite au miniftere ; il eut le département de la Guerre, la furintendance des Poftes. La fameufe campagne de Bohême avoit anéanti, pour ainfi dire, l'armée Françoise. Le nouveau miniftre remédia, par fes foins & par son activité, à tous les maux que les troupes avoient éprouvés. Il compléta les régimens, il en augmenta le nombre, il forma les Grenadiers royaux; enfin, il établit l'Ecole militaire. Disgracié en 1757, par les intrigues de Madame de Pompadour, il donna la démiffion de fa place de fecrétaire d'état & de la furintendance des Poftes. Il fe retira à fa terre des Ormes, où il oublia, dans le fein de la philofophie, les honneurs & les dignités qu'il avoit perdus. Il y mourut en 1764. Plufieurs gens de lettres le vifiterent dans fa retraite. Il les recevoit avec une honnêteté qui étoit encore moins celle d'un homme du grand monde, que d'un homme naturellement bon. Sans avoir une vafte littérature, il avoit l'efprit orné & une heureufe facilité de parler. On a rapporté quelques

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unès de fes faillies. Lorfque Moncrif, auteur de l'Hiftoire des Chats, voulut l'engager à demander, après la retraite de Voltaire en Pruffe`, sa place d'Hiftoriographe; Hiftoriographe, lui dit le miniftre en plaifantant, Vous voulez dire: Hiftoriogriphe. Son frere René-Louis, marquis D'ARGENSON, miniftre des affaires étrangeres, étoit mort en 1756. Celui-ci étoit un bon politique & un excellent citoyen. II avoit un efprit agréable, qu'il avoit perfectionné par la lecture. Comme il avoit la fageffe de ne pas le prodiguer aux yeux de quelques courtifans, ils l'appeloient, auffi fottement qu'injuftement, d'Argenfon la Bête. Nous avons de lui des Con fidérations fur le Gouvernement, 1765 in-8° & in-12, qui font d'un philofophe éclairé & d'un miniftre humain.

VRAC DU BUISSON, (Jean) né à Paris en 1704, d'une famille originaire d'Alface, étudia d'abord les mathématiques dans la vue d'entrer dans le Corps du Génie mais il s'attacha enfuite à l'archi tecture, par le confeil de Boffrand, premier ingénieur des Ponts & Chauffées de France. Affuré de la capacité & des talens de fon éleve, cet habile maître lui confia la conduite du fameux Puits de Bicêtre; il fut fi content de fon coup d'effai, qu'il le fit nommer à la place d'infpecteur, & peu de temps après à celle d'entrepreneur des bâtimens des Hôpitaux. Vrac du Buiffon eut alors lieu de travailler d'après lui-même. Parmi les opérations de ce génie inventif, on ne doit pas oublier la Citerne de Port-royal, qu'on regarde comme un chef - d'oeuvre en fon genre, par la facilité que l'architete a donnée aux eaux du ciet de s'y rendre, malgré les inégalités du terrain: fecours d'autant

plus important, qu'il feroit trèsdifpendieux de creufer des puits dans cet endroit le plus élevé de la capitale, & plus difficile encore d'en tirer de l'eau pour les befoins de cette abbaye & de fes jardins. Il fe diftingua fur-tout par la folidité de fa bâtiffe & par fon économie, deux parties effentielles dans l'architecture. La solidité de fa bâtiffe fe fait remarquer dans les vaftes édifices ajoutés à l'Hôpital général, dans ceux des Enfans-Trouvés, au Parvis Notre-Dame & au faubourg Saint Antoine, Le goût pour l'économie dominoit en lui au point, qu'avant de produire au grand jour quelquesunes de fes nouvelles inventions, il en faifoit exécuter les modeles à fes frais. C'eft d'après des effais ainfi répétés, qu'il fit conftruire, dans une forme nouvelle & plus avantageufe, les Fours à cuire le pain des Pauvres, dans la Maifon de Scipion du faubourg SaintMarceau, & les Moulins de l'Hôpital général. Cet habile architecte jouiffoit de la plus brillante réputation parmi les grands maîtres de l'art, lorfque la mort l'enleva en 1762, après une faignée légére ment demandée.

VRIEMOET (Emo-Lucius) Proteftant, né à Embden dans la Frife, en 1699, fut miniftre, puis profeffeur des langues orientales & des antiquités hébraïques, à Franeker, où il mourut en 1764. Ses principales productions font: 1. Un Recueil d'Obfervations Philofophiques & Théologiques, en latin, Leuvarde, 1740, in-4°. II. Arabifmus, exhibens Grammaticam arabicam. Acceffere monumenta arabica, &c. Franeker, 1733, in-4°. III. Tirocinium Hebraifmi, Franeker, 1542, in-12. IV. Athenarum Frifiacarum libri duo, Leuvarde, 1758, in-4°. C'est l'hiftoire de l'univerfité de

Franeker, & de 136 profeffeurs qu'elle a eus depuis fon établissement jufqu'à l'an 1758.

VULCAIN, ou MULCIBER, Dieu du Feu, fils de Jupiter & de Junon. Comme il étoit extrêmement laid & mal-fait, auffi-tôt qu'il fut né, Jupiter lui donna un coup de pied, & le jeta du haut en bas du ciel. Vulcain se cassa la jambe en tombant. Cet accident le rendit boîteux; mais il ne l'empêcha pas d'époufer Vénus, qui ne lui fut guere fidelle. Vulcain fut le forgeron des Dieux : il fourniffoit des foudres à Jupiter, des armes à Mars, & tenoit fes forges dans les ifles de Lypare, de Lemnos, & au fond du Mont-Etna. Les Cyclopes, les forgerons qui n'avoient qu'un œil au milieu du front, travailloient continuellement fous lui. On lui donna le nom de Mulciber, parce qu'il amolliffoit le fer dans le feu. Les Vulcanales étoient des fêtes en fon honneur, pendant lefquelles on couroit dans les rues avec des torches aliumées, & l'on faifoit dans les places publiques, de grands feux où l'on jetoit des animaux vivans, pour fe rendre ce Dieu favorable. Voy, MARS, VÉNUS & JUNON.

VULCANIUS, (Bonaventure) né à Bruges, & mort en 1614, âgé de 77 ans, à Leyde où il étoit profeffeur de grec, fut un affez bon littérateur pour fon temps. Il se laiffa entraîner par les erreurs du Luthéranifme, & il employa quelquefois fa plume contre l'Eglife Catholique. Ses principaux Ouvrages font: I. Une Verfion médiocre de Callimaque, de Mofchus & de Bion, in-12. II. Une bonne édition d'Arrien, qui a été enfuite corrigée & augmentée par Nicolas Blanchard; c'eft celle qui eft connue fous le nom de Variorum. III. Une édition d'Agathias le Sce:

laftique, fur le regne & la vie de Juftinien, avec un bon Commentaire : elle a été imprimée au Louvre en 1660, in-fol.

VULSON, (Marc de) fieur de la Colombiere, de la religion Prétendue-Réformée, & gentilhomme de la chambre du roi, mourut en 1658. Ayant un jour furpris fa femme en adultere, il la tua, elle &fon galant; puis il vint en pofteà Paris folliciter fa grace, qu'il obtint. Cet événement arriva à Grenoble en 1618. Depuis, on menaçoit dans cette ville les femmes coquettes, de la Vulfonade, Ses Ouvrages font: I. La Science héroïque, traitant de la Nobleffe, de l'origine des Armes, &c. in-fol., Paris, chez Cramoify, 1644. Cet ouvrage fut augmenté & réimprimé dans la même ville en 1669. C'eft la plus belle & la meilleure édition de ce

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livre, l'un des plus favans que nous ayons pour la fcience du Blason. II. Recueil de plufieurs Pieces & figures d'Armoiries, in-fol., Paris, 1689. III. Le Théâtre d'honneur & de Cavalerie, ou le Miroir historique de la Nobleffe, contenant les combats, les triomphes, les tournois, les joûtes, les armes, les. carroufels, les courfes de bagues, les gages des batailles, les cartels, les duels, les dégradations de Noblesse, &c. Paris, 1648, 2 vol. in-folio: ouvrage curieux & très-utile pour connoître le cérémonial de l'ancienne Chevalerie, & pour l'intelligence de nos vieux Romans.

VULTURNE, Vent qu'ou croit être le même qu'Eras. C'étoit auffi le nom d'un Dieu adoré à Rome, en l'honneur duquel il y avoit des fêtes qu'on nemmoit Vul turnales.

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WACE ou WAICE, (Robert) 1650, in-fol., parmi lesquels on

poëte François, de l'ifle de Jersey, fut clerc de la chapelle d'Henri İl, roi d'Angleterre, & chanoine de Bayeux. Il vivoit vers le milieu du douzieme fiecle. Il eft auteur du Roman de Rhou & des Ducs de Normandie, écrit en vers françois. Ce livre eft utile pour connoître les ufages, la propriété & la fignification de beaucoup de termes ; enfin, pour certains faits hiftoriques de fon temps. Il eft manufcrit dans la Bibliotheque du roi de France, fous le titre ci-deffus défigné; & dans celle du roi de la GrandeBretagne, fous le titre de Roman des Rois d'Angleterre. ( Voyez Bibliotheca Bibliothec. M. de Dom de Montfaucon, tom. 1. pag. 627.) I. WADING, (Pierre) naquit à Waterford en Irlande, l'an 1586, & se fit Jéfuite à Tournai en 1601. Il enfeigna la théologie, partie à Prague, partie à Louvain, pendant 16 ans ; & fut chancelier des Univerfités de Prague & de Gratz en Stirie. Il vécut long-temps en Bohême, & dans d'autres lieux des pays héréditaires de l'empereur; & par-tout fon favoir & fa piété lui attirerent une vénération finguliere. Il mourut à Gratz en 1644, Jaiffant divers ouvrages en latin.

II. WADING, (Luc de) Cordelier Irlandois, fe fixa à Rome, s'y fit eftimer par fa probité, & mourut dans cette ville vers l'an 1655. Il eft auteur: I. Des Annales de fon Ordre, dont la meil leure édition eft celle de Rome, 1731, & années fuivantes, en 17 vol. in-fol. II. De la Bibliotheque des Ecrivains qui ont été Cordeliers,

en trouve plufieurs qui n'ont pas porté l'habit de Saint - François. Cet Ouvrage eft cependant utile ainfi que fes Annales, quoiqu'on reproche quelques fautes à l'auteur. L'enthoufiafme pour fon Ordre lui a fait répéter plufieurs fables, dignes des fiecles d'ignorance. Il avoit plus de piété que de critique. Le Pere Caftel, Récollet, a donné un affez bon Abrégé des Annales, en 4 vol. Le Pere François Harold, Cordelier, avoit déjà donné une Continuation & un Abrégé de cet Ouvrage, en 2 vol. in-folio. Le même écrivain a continué & corrigé la Bibliotheque de Wading.

en

WAERBEK, Voyez PERKINS. WAGENSEIL, (Jean - Chriftophe) né à Nuremberg le 26 Novembre 1633, fut choifi pour gouverneur de quelques gentilshommes. 11 voyagea avec eux en France, en Efpagne, dans les Pays-Bas, Angleterre & en Allemagne, & par-tout il fe fit des amis zélés. Louis XIV lui donna, en diverfes occafions des > marques de fon eftime, & lui fit trois préfens confidérables. De retour en Allemagne, il devint profeffeur en histoire, en droit & en langues orientales, à Altorf, & bibliothécaire de l'univerfité de cette ville. On a fa Vie, imprimée à Nuremberg , 1719 in-4°. Ses principaux Ouvrages font: I. Un Traité plein de recherches: De Urbe Noriberga, in- 4o. II. Pera Librorum juvenilium, in-12: c'eft un Cours d'Etude pour fles Enfans. III. Tela ignea Satana Amfterdam, 1681, en 2 vol. in-4°. C'est un recueil des Ouvrages des

Juifs contre le Chriftianifme, avec la réfutation; il eft curieux & utile. Ce favant mourut le 9 Octobre 1705, à 72 ans.

de lui: Compendium Ethicæ Ariflotelica, Leyde, 1636, in-12. Y WALDEMAR, (Marguerite de ) Poyer MARGUERITE, no II. WALDENSIS, (Thomas) Voye

NETTER. fut

WAGNER, (Jean - Jacques ) médecin Suiffe, né en 1641, bibliothécaire de la ville de Zurich, & membre de l'académie des Curieux de la Nature, à laquelle il communiqua beaucoup de Mémoires. Il mourut en 1695, après avoir publié Hiftoria Naturalis Helvetia curiofa, Zurich, 1680, in-12. Ray en a profité dans quelques-uns de

fes Ecrits.

WAGSTAFFE, (Thomas) chancelier de l'Eglife cathédrale de Lichfield, & habile médecin Anglois, né en 1645, mort en 1712, devint fuffragant d'Ipfwich. On a de lui plufieurs Ouvrages, eftimés des Anglois.

WAICE, Voyez Wace.

WAKE, (Guillaume) archevêque de Cantorberi, né en 1657, & mort à Lambeth en 1737, eft connu par divers Sermons, & par plufieurs Ecrits de controverfe con tre Boffuet, Cet auteur avoit du favoir & du zele.

WALEUS, (Antoine) né à Gand le 3 Octobre 1573, d'une famille illuftre dans la magiftrature, mort le 6 Juillet 1639, parcourut les principales villes de France, de Suiffe & d'Allemagne. De retour en Hollande, il y fut pafteur en divers lieux. Il fe déclara en faveur des Contre - Remontrans, & obtint une chaire de profeffeur de théologie à Leyde. On a de lui plufieurs Ouvrages de théologie & de controverfe. C'eft lui qui a fait la plus grande partie de la Traduction flamande de la Bible, qui fut entreprise par ordre des Etats, & qui parut pour la re fois en 1637. Prefque tout le Nouveau Teftament eft de la traduction de Walaus, On a encore

WALEF, (Blaife - Henri de Corte, baron de ) lieutenant général au fervice d'Angleterre en 1714; & quelque temps après colonel des. Dragons en Hollande, né probablement à Liége en 1652, commne il l'infinue dans un de fes Ouvrages, & mort dans cette ville le 22 Juillet 1734, avoit de grandes difpofitions pour la poéfie; mais il manquoit d'un ami ou d'un maître rigide, pour régler les écarts d'une imagination féconde & presque tous jours gigantefque. Il voulut em braffer tous les genres de poéfie, & ne réuffit dans aucun; on trouve cependant dans fes Ouvrages, de très-beaux vers; mais il ne fe fou tient pas ; & la feule de fes poéfies qu'on puiffe lire entiérement, eft une Satire contre fa femme; encore faut-il la lire dans le Recueil de fes Euvres choifies: l'éditeur de ce Recueil l'a élaguée de quantité de vers qui la déparoient. Le baron de Walef favoit prefque toutes les langues vivantes: le latin, le grec ne lui étoiem pas auffi inconnus. Il avoit voyagé dans prefque toute l'Europe. Ses Ouvrages ont été imprimes à Liége en 1731, en 5 vol. in-8°; édition très-fautive. A ces 5 vol. il faut en ajouter deux autres in-8°, impriniés quelque temps auparavant: ces 2 vol. contiennent les Poëmes des Titans & des Gémeaux. On a encore de lui un Recueil de Satires. qu'il fit imprimer féparément à Cologne, fous ce titre bizarre : Catholicon de la baffe Germanie, M. de Villenfagne, chanoine, a donné au public fes @uvres choifies, avec un Abrégé de la Vie de l'auteur, Liége, 1779, in-12.

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