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driers Romains. Au commencement de fon regne, les Barbares fe jeterent, lorfqu'on y penfoit le moins, fur les terres de l'empire; mais ils en fortirent très-promptement, foit qu'ils y fuffent forcés, foit qu'ils euffent été payés pour s'en retirer. Le 4 ou le 5 mois de l'avénement de Tacite au trône impérial, il entreprit de porter la guerre chez les Perfes & chez les Scythes Afiatiques; & il étoit déjà à Tarfe en Cilicie, quand il fut attaqué de la fievre, ou plutôt par fes foldats qui lui ôterent la vie. Plufieurs hiftoriens ne lui donnent

eft à croire que le Sénat a un meilleur choix à faire. Il ne voulut jamais permettre à l'impératrice de fe parer de pierreries, & il défendit à qui que ce fût de porter des habits brodés d'or. Il donna le premier l'exemple de la modeftie. Avec cette fimplicité pour luimême, il montra de la libéralité & de la magnificence dans les dépenfes publiques. Il préféroit néanmoins les bienfaits durables aux largeffes paffageres ; car pendant fix mois qu'il régna, à peine put-on citer de lui une feule de ces diftributions de vin & de viande ufitées chez les Romains. Mais il fit abattre - qu'environ fix mois de regne. Crefa maifon, pour conftruire en la vier lui fait tenir le fceptre implace à fes frais, des bains à l'usage périal deux cents jours. Voy. I. TAdes citoyens. Il céda au temple du CITE. Capitole, pour l'entretien & la réparation des bâtimens, les biens qu'il poffédoit en Mauritanie. Il confacra aux repas de religion qui fe célébroient dans les Temples, tout ce qu'il avoit d'argenterie dans fon buffet, tandis qu'il étoit particulier. Il employa à payer ce qui étoit dû aux foldats, les fommes d'argent qui fe trouverent dans fes coffres lorfqu'il fut placé fur le trône. Mais j'ai peine à croire (dit Crevier) qu'il ait abandonné à la république fon patrimoine, qui étoit immenfe, & dont le revenu, fi nous en croyons Vopifcus, montoit à 35 millions. Ce facrifice auroit réduit fes héritiers à la mifere, fi l'empire ne fe fùt pas perpétué dans fa famille... Il aimoit les lettres. Mais fa journée étant trop remplie par fes affaires, il prenoit fur les nuits pour les cultivér; & il n'en paffa jamais aucune fans en donner quelque partie à lire ou à écrire. La littérature ne l'avoit cependant pas guéri de la fuperftition. Il s'abftenoit de toute étude le fecond jour de chaque mois, qui étoit marqué comme malheureux dans les calen

TACONNET, (Touffaint-Gafpard) né à Paris en 1730, d'un menuifier, quitta le métier de fon pere pour fe livrer à fon inclination libertine. Il fe mit à faire des vers; le cabaret fut fon Parnaffe. Etant entré dans la troupe des Hiftrions de la Foire, il fut à la fois acteur & poëte. On l'appela le Moliere des Boulevards. Il fit pour le spectacle de Nicolet, un grand nombre de Parodies, de Farces & de Parades, dont on peut voir la lifte dans la France Littéraire. Farmi fes nombreuses productions faites pour divertir le peuple, les honnêtes gens voient avec quelque plaifir les Aveux indifcrets, le Baiser donné & rendu. Ses héros étoient des Savetiers, des Ivrognes, des Commeres, des Barbouillards, des Egrillards ; & il mettoit dans fes pieces la même gaieté & les mêmes charges qu'il mettoit dans fon jeu. Il mourut à Paris à l'Hôpital de la Charité, 29 Décembre 1774, des fuites de fes débauches. Bacchus fut toujours fon Appollon; & lorsqu'il vouloit marquer fon dédain pour quelqu'un, il difoit ordinairement

le

Je le méprife comme un verre d'eau. On prétend que le vin qu'il aimoit tant, accéléra fa mort; & comme Poinfinet un de fes rivaux, avoit trouvé le trépas quelque temps auparavant dans le Guadalquivir, M. D. L. P. fit les vers fuivans: O mort! en veux-tu dans ta

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Et dans trop de vin Taconnet.

TACQUET, ( André) Jéfuite d'Anvers, mort en 1660, fe diftingua dans les mathématiques, & donna un bon Traité d'Aftronomie. Ses Ouvrages, imprimés en un vol. in-fol., à Anvers en 1669 & 1707, ont été recherchés autrefois.

TADDA, ( François) sculpteur de Florence, floriffoit au milieu du -XIVe fiecle. Côme de Médicis, grandduc de Toscane, l'honora de fa prorection & de son eftime. Ce fculpteur trouvant plufieurs morceaux de porphyre parmi des pieces de vieux marbre, voulut en compofer un Baffin de Fontaine, qui parût être d'une feule pierre. Il fit (dit-on) diftiller certaines herbes, dont il tira une eau qui avoit tant de vertu, qu'en y trempant plufieurs morceaux détachés, elle les uniffoit & leur donnoit une dureté extraordinaire. Il répéta cet effai plufieurs fois avec un égal fuccès; mais fon fecret fut enterré avec lui.

TAFFI, (André) peintre, natif de Florence, mort en 1294, âgé de 81 ans, apprit fon art de quelques peintres Grecs, que le fénat de Venise avoit mandés. Il s'appliqua fur-tout à la Mofaïque, forte de peinture dont le fecret lui fut montré par Apollonius, un de ces artiftes Grecs. Taffi travailla de con

cert avec lui, dans l'églife de SaintJean de Florence, à représenter plufieurs Hiftoires de la Bible. On admiroit fur-tout un Chrift, de la hauteur de fept coudées, compofé avec un grand foin par Taffi. On reproche à ce peintre d'avoir été plus fenfible au profit qu'à l'honneur qu'il retira de ce beau morceau de peinture, & d'avoir depuis précipité fon travail par avidité pour fon gain.

TĂGEREAU,(Vincent) avocat au parlement de Paris au XVII fiecle, étoit Angevin. On a de lui: I. Un Traité contre le Congrès, imprimé à Paris en 1611, in-8°, fous ce titre : Difcours de l'impuiffance de l'Homme & de la Femme. L'auteur y prouve que le congrès eft déshonnête, impoffible à exécuter, & empêche plutôt de connoître la vérité, qu'il ne fert à la découvrir. Cet ufage abominable fut aboli en 1677, for un plaidoyer de Lamoignon, alors avocat général. II. Le Vrai Praticien Fran➡ çois, in-8°.

TAGLIACOCCI, (Gafpar) profeffeur en médecine & en chirurgie dans l'univerfité de Bologne fa patrie, mourut dans cette ville en 1553, à 64 ans. Il s'eft rendu très-fameux par un livre, où il enfeigne la maniere de réparer les défauts des narines, des oreilles & des levres, dans le cas de mutilation ou de difformité de ces parties. Mais Manget croit que tout ce qu'il dit fur cette matiere, quelque ingénieux qu'il foit, n'a jamais pu exifter que dans la théorie, & que lui-même ne l'avoit point pratiqué. Quoi qu'il en foit, Tagliacocci rapporte des exemples de nez perdus, rétablis par fon art. Sa Statue, dans la falle d'anatomie de Bologne, le repréfente un nez à la main. Son Traité, plein de chofes curieufes divifé en deux livres, & accom

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pagné de figures, parut à Francfort en 1598, in-8°, fur l'édition faite à Venife l'année précédente 1597, in-fol., fous ce titre : De Curtorum chirurgia per infitionem. Un nommé Verduin a renouvelé l'idée de Tagliacocci, dans fon livre, De nova Artuum decurtandorum ratione, Amfterdam, 1666, in-8°.

TAHUREAU, (Jacques) né au Mans vers 1527, fit quelques campagnes avant de fe marier. Il n'étoit encore fixé à aucun état, quand il mourut en 1555. Ses Poéfies furent imprimées à Paris en 1574, in-8°. Ses Dialogues facéticux, 1566, in-8°, prouvent que l'auteur avoit de la gaieté dans le caractere, & du naturel dans l'efprit; mais fes vers font très-peu de chofe.

TAILLE, (Jean & Jacques de la) poëtes dramatiques François, étoient deux freres qui naquirent à Bondaroi dans la Beauce, près de Pithiviers, d'une famille noble & ancienne : Jean en 1536, & Jacques en 1542. Le premier s'appliqua d'abord au Droit; la lecture de Ronfurd & de du Bellai lui fit bientôt abandonner les Lois pour les Mufes. 11 infpira fon goût à fon frere, qui, avant l'âge de 20 ans, compofa cinq Tragédies & d'autres Poénes; mais il mourut de la pefte en 1562, à la fleur de fon âge. Jean, fon frere aîné, prit le parti des armes. Il fe trouva à la bataille de Dreux, & fut dangereufement bleffé au vifage à celle d'Arnai-le-Duc. Au retour du combat, le roi de Navarre, depuis Henri IV, courut l'embraffer, & le remit à fes chirurgiens pour être panfé. Il mourut en 1608. On a de lui:1. Des Tragédies, des Comédies, des Elégies & d'autres Poéfies, imprimées avec celles de fon frere Jacques, en 1573 & 1574, 2 vol. in-8°. II. Une Géomance, 1574, in-4°. III. Les Singeries de la Ligue, 1595, in-8°, ou

dans la Satire Menippée. IV. Difcours des Duels, 1607, in - 12. Le guerrier valoit mieux en lui que le poëte & le profateur.

TAILLEPIED, (Noël) religieux de Saint-François, né à Pontoife, mort en 1589, fut lecteur en théologie & prédicateur. On a de lui: I. Une Traduction françoife des Vies de Luther, de Carloftade & de Pierre Martyr, in - 8°. II. Un Traité de l'Apparition des Esprits, 1602, in 12, fruit d'un efprit fuperftitieux & crédule. III. Un Recueil fur les Antiquités de la ville de Rouen, in-8°. C'eft fon meilleur Ouvrage. IV. L'Hiftoire des Druides, Paris, 1585 in-8°: livre favant, rare & recherché.

TAILLEURS, (Les FRERES ) Voy. BUCHE.

TAISAND, (Pierre) avocat & jurifconfulte au parlement de Dijon, fa patrie, puis tréforier de France en la généralité de Bourgogne, naquit en 1644, & mourut en 1715, aimé & eftimé. Ses meilleurs ouvrages font: I. Les Vies des plus célebres Jurifconfultes. La plus ample édition de cet ouvrage eft celle de 1737, in -4°. II. Hiftoire du Droit Romain, in-12. III. Coutume générale de Bourgogne, avec un Commentaire, 1698, in - fol.

TAISNIER, (Jean) né à Ath en 1509, fut précepteur des pages de l'empereur Charles-Quint; mais cet emploi gênant fon goût pour le travail & les talens agréables, il alla fe fixer à Cologne, où il fut maître de mufique de la chapelle de l'électeur. Il paffoit pour un habile chiromancien. On a de lui, Opus Mathématicum, Cologne, 1562, in-fol. C'eft dans cet Ouvrage qu'on trouve fa Chiromancie & fon Aftrologie judiciaire.

I. TAIX, (Jean, feigneur de) d'une famille noble de Touraine, fut grand-naître de l'artillerie, &

premier colonel général de l'infanterie Françoise en 1544, époque de l'inftitution de cette charge. Il perdit dans la fuite celle de grand-maître de l'artillerie, pour avoir tenu quelques propos indifcrets fur la ducheffe de Valentinois & le maréchal de Briffac. Il fut tué dans la tranchée au fiége de Hefdin en 1553.

II. TAIX, (Guillaume de ) chanoine & doyen de l'église de Troies en Champagne, & abbé de BaffeFontaine, naquit au château de Frefnay près de Châteaudun en 1532, de la famille du précédent, & mourut en 1599. Il a donné une Relation curieufe & intéreffante de ce qui s'eft paffé aux Etats de Blois en 1576, qu'on trouve dans les Mélanges de Camufat; & une autre de deux affemblées du Clergé, où il avoit affifté comme député : celleci parut à Paris en 1625, in-4°.

Į. TALBOT, (Jean) comte de Shrewsbury & de Waterford, d'une illustre maison d'Angleterre, originaire de Normandie, donna les premieres marques de fa valeur lors de la réduction de l'Irlande fous l'obéiffance du roi Henri V, qui le fit gouverneur de cette ifle. Il fe fignala enfuite en France, où il étoit paffé en 1417, avec l'armée Angloise. Il reprit la ville d'Alençon en 1428, puis Pontoife & Laval. Il commandoit au fiége d'Orléans, avec les comtes de Suffolk & d'Efcalet; mais la Pucelle les obligea de le lever. Talbot continua de fe diftinguer, jusqu'à ce qu'il fut fait prifonnier à la bataille du Patay en Beauce. Après fa délivrance, il emporta d'affaut Beaumont fur

Oise, & rendit de grands fervices au roi d'Angleterre, qui le fit maréchal de France en 1441. Deux ans après, ce prince l'envoya en qualité d'ambaffadeur, pour traiter de la paix avec le roi Charles VII; il remplit fa commiffion avec beau

coup d'intelligence. La Guienne ayant tenté de fe détacher du parti de l'Angleterre, il prit Bourdeaux avec plufieurs autres villes, & rétablit les affaires des Anglois; mais étant accouru vers la ville de Caftillon, pour en faire lever le fiége aux François, il fut tué dans une bataille le 17 Juillet 1453. II avoit prié, quelques momens avant d'expirer, un de ses fils qui étoit à fes côtés, de fe retirer. Je meurs en combattant pour ma patrie, lui-ditil; vivez pour la fervir. Mais le jeune homme, acharné contre les ennemis tomba bientôt fous leurs coups. Les Anglois appeloient Talbot leur Achille, & il étoit digne de ce nom. Auffi brave qu'habile, il étoit le plus grand général qu'ils euffent alors. Les armes n'étoient pas fon feul talent; il favoit négocier ainfi que combattre. Une piété fincere rehaufsoit fa gloire; & cette piété étoit accompagnée de toutes les vertus fociales : fujet fidelle, ami fincere, ennemi généreux, &c.

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11. TALBOT, (Pierre) né en Irlande en 1620, d'une branche de l'illuftre maifon de Talbot, devint aumônier de la reine Catherine de Portugal, femme de Charles II roi d'Angleterre. Son zele pour la religion Catholique le porta à quitter la cour & à repaffer en Irlande, où il travailla fi utilement pour l'Eglife, que le pape Clément IX le fit archevêque de Dublin. Arrêté & renfermé par les Proteftans dans une étroite prifon, il y mourut en odeur de fainteté, vers 1682. On a de lui: 1. De natura Fidei & Harefis, in-8°. II. Politicorum Catechifmus, in-4°. III. Tractatus de Religione & Regimine, in - 4o. IV. Hiftoire des Iconoclaftes, Paris, 1674, in-4°; & d'autres ouvrages.

III. TALBOT, (Richard) duc de Tyreonel,frere du précédent, fe

trouva dès l'âge de 15 ans à une bataille, où il refta trois jours parmi les morts. Après la mort de Cromwell, il s'attacha à Charles II roi d'Angleterre, & fut laiffé vice-roi d'Irlande par Jacques II, lorfque ce dernier paffa en France. Talbot s'oppofa à Guillaume prince d'Orange, & fe préparoit à donner bataille, lorfqu'il mourut en 1692. Son Oraifon funebre, prononcée à Paris par l'abbé Anfelme, & publice in-4°, donne une grande idée de fa valeur & de fon zele pour la religion Catholique, & pour les Stuarts. Voy. COURTILZ.

IV. TALBOT, (Guillaume) de la même maifon que les précédens, mais d'une branche Proteftante établie en Angleterre, mort en 1730, avoit été fucceffivement évêque d'Oxford, puis de Sarisbury, & enfin de Durham. On a de lui un volume de Sermons, & quelques autres Ecrits qui n'ont qu'un mérite médiocre.

V. TALBOT, (Charles) fils du précédent, & lord grand-chancelier d'Angleterre, naquit en 1686, & mourut en 1736, après avoir montré beaucoup de talent pour les affaires d'état & pour la politique.

TALESTRIS, Voy. THALES

TRIS.

TALEYRAND, (Elie de) conna fous le nom de Cardinal de Périgord, étoit fils d'Archambaud, comte de Périgord, & de Bruniffende de Foin, d'une maison illustre, qui tenoit par fes alliances à plufieurs fouverains de l'Europe. Le roi de France, Charles V, appeloit le cardinal de Périgord, fon Coufin; & ce prélat avoit une foeur mariée à Jean, duc de Gravina, huitieme fils de Charles le Boiteux, roi de Sicile, & grand-pere de Charles de Duras, qui pofféda la même couronne de la reine Jeanne I. Tous ces princes, defcendus en ligne

directe de Charles, frere de S. Louis, étoient de la maifon de France. Elle de Taleyrand, né vers 1301, d'une famille bien alliée, dut parvenir de bonne heure aux premieres dignités de l'Eglife. Evêque de Limoges à 24 ans, il fut tranfféré à Auxerre à 28, & fait cardinal à 30, c'est-à-dire, en 1331. Depuis cette époque, il parut dans toutes les grandes affaires de fon temps. Il fe rendit, en 1356, dans le camp du roi Jean, & dans celui du prince de Galles, pour empêcher la bataille de Poitiers. Mais il exhorta en vain des guerriers à dépofer les armes. Le roi Jean ayant été fait prifonnier dans cette funeste journée, le cardinal de Périgord paffa en Angleterre pour ménager fa délivrance. De retour en France, ce prélat s'occupa de bonnes ouvres, & mourut en 1364, à Avignon, laiffant un nom respecté.

TALEYRAND, Voyez CHA

LAIS.

TALHOUET, (N.....) maître des requêtes, fut convaincu de prévarication dans l'adminiftration des affaires de la Banque & de la compagnie des Indes. Ayant été condamné à mort en 1723, fous le Régent, certe peine fut commuée en une prifon perpétuelle à l'ifle Sainte-Marguerite. Il mourut fort âgé. C'étoit un homme de plaifir, qui n'amaffoit que pour diffiper. Dans fa vieilleffe il avoit confervé son esprit & fa mémoire ; mais fon imagination frappée lui avoit laiffé un tic fingulier. Comme on l'avoit accufé d'avoir ordonné des chofes repréhenfibles, fa tête s'étoit échauf fée de cette idée, & à chaque phrase i plaçoit ces mots d'ordonner des chofes. Ce refrein caufoit quelquefois des équivoques plaifantes.

TALLARD, (Camille d'Hoftun, comte de) maréchal de France naquit le 14 Février 1652, de Roger

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