페이지 이미지
PDF
ePub

acquiefcement général à tout ce qui en pourra arriver par fa permiffion ou par fon ordre. Suppofez toûjours que la Providence divine atteint fans obftacle du commencement à la fin de chaque affaire, & qu'elle en régle les incidens par des vies qui doivent faire aimer fa douceur. Elle vous embarque dans un bon deflein, elle vous fait luter contre les difficultez, elle vous fait quelquefois abandonner vôtre projet, quand elle permet qu'il vous devienne impoffible. Ou plûtôt vous n'abandonnez ja mais vôtre projet qui eft celui de lur plaire, & vous ne manquez jamais votre coup. Vous ne regardez pas l'homme qui vous inquiette, mais Dieu qui vous conduit: on ne vous donne pas le change. Un Philofophe inquieté fe confole en difant, Ne devois-je pas fçavoir les hommes font des Foux incommodes; il fonde fa fageffe fur leur folie. Un Chrétien dit, Dieu a toûjours raifon : je n'examine, je ne condamne perfonne.

que

ARTICLE I. Fiat voluntas tua ficut in cælo & in terra Matth. C, 6.

ARTICLEZ Sapientiam autem non vincit mali tia. Atingit ergo à fine ufque ad finem fortiter, & difponit omnia fuaviter. Sap. C. 7. & 8.

CHAPITRE IV.

Qu'on n'eft miférable que par opinion, d'où il fuit que celui qui ne fe laiffe plus gouverner par l'opinion eft toûjours content.

[ocr errors]

ARTICLE I.

E ne font pas les chofes mêmes, qui effraient les hommes, mais les idées qu'ils fe forment des chofes. La Mort, par exemple, n'eft pas un mal: car Socrate s'en feroit bien aperceû. Mais l'idée de ceux qui la regardent comme un mal, fait qu'elle en devient un pour eux, Lors donc que nous nous trouvons eu traversez dans nos deffeins, ou alarmez de quelque péril; ne nous en prennons point aux autres, mais à nous mêmes, c'est à dire, à nos prapres imaginations.

[ocr errors]

ARTICLE 2.

L n'appartient qu'à un ignorant de rejetter fur les autres la caufe du mal qu'il fouffre: celui qui s'en donne le tort, commence à s'inftruire: celui qui n'a rien ni à fe reprocher, ni à reprocher aux autres, je vous le donne pour un homme déja instruit.

CHAPITRE IV.

Qu'on n'eft miférable que dans les états où Dieu ne nous veut pas : d'où il fuit que quand il nous veut dans l'affliction, nous y pouvons eftre contens.

[ocr errors]

ARTICLE I.

E ne font point les accidens humains qui troublent nôtre tranquillité; mais c'eft nôtre oppofition, ou nôtre inattention à l'ordre divin par lequel ils arrivent. La mort, par exemple, n'eft pas un mal: car S. Paul ne diroit Fe defire d'eftre dégagé des liens du corps

pas,

d'eftre avec JESUS-CHRIST. La pauvreté & la perfécution ne font pas des miferes; puifqu'il afsure Qu'il eft comblée de joye parmi toutes fes foufrances. Qui fait la félicité de fouffrir, ne fçauroit être miférable, c'est un des fecrets de la Philofophie Chrétienne.

ARTICLE 2.

Elui qui s'inquiete de ce qu'il fouffre, ne mérite pas le nom de Chrétien: celui qui acquiefce tranquillement à fa fouffrance y adorant l'ordre de Dieu, c'est un Chrétien ordinaire : celuy qui s'en fait un fujet de joye & d'ation de graces, c'eft un Chrétien parfait.

À R R T. 1. Defiderium habens, &c. Philip. C. 1.
Superabundo gaulio, &c. 2. Cor. C. x.

CHAPITRE V.

Réfléxions fur la vanité, & contre les attachemens. On fe glorifie de choses qu'on n'a point. On prend des attıchemens fur une route,oubliant la Patrie.

NE

ARTICLE I.

E faites jamais vanité d'aucun avantage qui vous foit étranger. Si vôtre cheval fe loüoit d'être beau, cela feroit fupportable. Mais que vous vous glorifiez d'avoir un beau cheval, c'est vous faire un merite des qualitez d'une bête. Voulez-vous fçavoir ce qui est à vous ? C'est l'usage de vos penfees; & lorfque vous vous les donnez les plus justes & les plus naturelles fur chaque chofe, vous pouvez en concevoir quelqué complaifan ce; car c'est un bien qui eft à vous.

Co

ARTICLE 2.

Omme fi durant le cours d'une navigation vôtre vaiffeau étant obligé de s'approcher de la côte pour faire de l'eau, on vous avoit permis d'aller à terre; vous pouriez bien peut-être y ramaffer en paffant ou quelque coquillage ou quelque oigno

[blocks in formation]

Réfléxions contre la vanité, & contre les attachemens. On fe glorifie de ce qui eft à Dieu. Si peu qu'on s'attache au préjudice de l'amour qui lui eft dû, on aime ce qu'on doit hair.

ARTICLE I.

Cbonne Elui qui croit voir en foi quelquebonne qualité, a fort "'de ve-' peu ritable lumiere; celui qui s'en glorifie eft dans le dernier aveuglement. Le Sage de l'Academie croyoit au moins fe pouvoir applaudir de fa vertu : Le Sage de l'Ecole Chrétienne ne voit rien qui foit fi fa vertu. Il ne à lui peu pas dire: Qu'avez-vous que vous n'ayez point receu? Que fi vous l'avez recen, pourquoy vous glorifiez-vous comme fi vous ne l'aviez point receu? Il fe le dit lui-même à toute heure.

fe fait

[ocr errors]

que

ARTICLE 2.

E conçoit-on pas que les perfonnes les plus chéres & les plus neceffaires font haïffables du moment qu'el

ART. 1. Quid habes quod non accepifti? fi autem accepifti ; quid gloriaris quafi non acceperis ? 1. Cor. c. 70

[ocr errors]
« 이전계속 »