confiderées fur le pied de vanitez & de bagatelles; outre de certaines douceurs qui fe fentent & qui ne s'expliquent pas, ce font celles que le Seigneur garde pour ceux qui l'aiment, Couler paifiblement ce temps d'épreuve, & s'affurer une éternité heureufe, qu'on me dife devant le Seigneur fi ce n'est point avoir choisi la meilleure part. Dans la focieté ordinaire. Il ne peut avoir rien d'incommode pour les autres que fa regularité & fon exactitude; encor n'eft-ce que pour les personnes qui vivent fans ordre. Il n'eft ni leur Juge ni leur cenfeur; zelé fans indif cretion & fans impetuofité. Voila de fes maximes Prendre fur luy tout ce qui pouroit faire quelque peine aux autres autant que le bon ordre le luy peut permettre leur ceder tous les avantages aufquels il peut renoncer fans déplaire à Dieu. La charité Chretienne porte là à fuivre toute fon impulfion; & fi les hommes eftoient ainfi faits, la focieté feroit delicieufe. Il en eft quelque chofe dans les communautez regulieres: on en voit dans l'ordre Ecclefiaftique, & fur tout dans le premier ordre de Hierarchie, on en voit même au milieu du fiécle, de ces Saints qu'on eux-mêmes, officieux & accommodans pour le Prochain. Dans les fonctions públiques.Chacun dira fans héliter, Je me fierois de toutes chofes à un homme qui a de la confcience & de la religion; & ce que chacun dit c'est le public qui le dit. C'est un homme feur pour tous les Emplois. Le defintereffement eft une capacité univerfelle. La vertu n'exclut pas les lumieres naturelles, & elle en attire de furnaturelles. Tel eft le Chretien élevé qu'on a peint encore en divers endroits de cet Ecrit, & rien ne nous empêche de le nommer le Tranquille, allez reffemblant à l'Hefychafte de la Paraphrafe. J'ofe demander à mes lecteurs une revüe attentive des deux portraits que je viens dexpofer à leurs yeux. Ce ne font pas de ces lectures vaines & amufantes: il me femble que celle-cy remüe quelque chofe dans l'ame, & qu'il en naît des reflexions ferieufes. N'ont-ils pas en main quelques regles feûres le choix du meilleur de ces deux partis ? En tout cas la priere fervente les comprend toutes. En voici quatre qui ne tromperont jamais perfonne. La 1. J'examine ce que le Seigneur s'eft pû pro pour pofer en me mettant au monde, ce qu'il veut de moy, ce que je dois à fon amour. La 2. ce que je confeillerois à un vrai ami que je voudrois bien parfait. La 3. lequel de ces deux hommes je voudrois avoir été s'il me faloit mourir fur l'heure. La 4. Et quand je feray préfenté devant la Tribunal du Souverain Juge, voudrois-je avoir été un Chrétien fenfuel & diffipé, ou fpirituel & tranquille ? FIN. TABLE DES CHAPITRES I. PARTI E. HAPITRE I. Se rendre indépendant qu'à foi. Maxime fondamentale, page 28 Chap. II. Ufage de la Maxime fonda- mentale pour le retranchement des fen- Ch. III. Ne pas fe troubler pour tout ce qui arrive conformement à la nature des chofes ou à l'ufage ordinaire, parce TABLE DES CHAPITRES I. PARTIE. HAPITRE I. Se rendre indépendant qu'à Dieu. Maxime fondamentale, p. 29 Ch. II. Ufage de la Maxime fonda- mentale pour le retranchement des fen- Ch. III. Ne pas fe troubler pour tout ce qui arrive conformement à la natu- re des chofes, ou aux ufages ordinai- Ch. IV. Qu'on n'eft miferable que dans les états où Dieu ne nous veut |