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ce font les feuls champs en planches où j'ai vu ce phénomene; par-tout ailleurs aucune plante n'avoit été arrachée. Il eft bien difficile de ne pas foupçonner, qu'il y a eu quelque défaut dans l'enfemencement; & que peutêtre le femeur n'avoit pas affez enterré les femences. Les racines qui font trop à fleur de terre ont été en prise aux gelées; en peut-on douter fi on suppose qu'elles ont été déposées, environ à deux pouces de profondeur? On fçait auffi, à n'en pas douter, que fi l'on avoit femé dans le bon temps, les plantes auroient jetté des racines de plus de fix pouces de longueur; ces racines les mettent à l'abri de l'atteinte des gelées ; il y a donc lieu de croire que les femences n'avoient pas été fuffifamment enterrées.

Dans un cas plus favorable;

où je fuppofe que les plantes euffent été confervées, doute cependant qu'on eût pû avoir la fatisfaction d'y recueillir une bonne moiffon, parce que la terre, principalement celle des partitions entre les rangées, étoit exceffivement endurcie & collée, & par - là elle n'étoit nullement propre à fournir aux plantes, toute la nourriture dont elles auroient eu befoin.

Cette expérience demandoit ces éclairciffemens; il y en auroit encore plusieurs autres à donner; mais ceux-ci font fuffifants pour faire concevoir qu'il faut redoubler de foins & d'attentions pour mettre en valeur certains terreins.

EXPERIENCE N°. 12.

Les détails de la neuvieme expérience de 1753,nous annonçoient de meilleurs fuccès pour Tome IV. Hh

l'année fuivante : Les cultures ont été exécutées par la même perfonne avec beaucoup d'application, fuivies avec une intelligence peu commune & en

cultivateur infiniment éclairé. Elles ont été faites fur deux champs, contenant environ huit arpents; l'un eft beaucoup meilleur que l'autre ; les planches avoient environ fix pieds de largeur: la moitié du champ, dont le terrein étoit de moindre qualité a été fumée; mais on n'em'ploya que le tiers du fumier qu'on y auroit mis pour la culture ordinaire : la terre de cette piece eft très-forte; elle avoit refté 15 à 20 ans fans culture, & elle n'avoit pas été encore affez bien divifée.

On fema de bonne heure ; les bleds leverent très-bien; les gelées firent beaucoup de mal, à la réserve de ce que le fumier

préferva, de même que les planches qu'on avoit enfemencées de deux traits du femoir. L'autre champ eft d'une terre plus graffe & de meilleure qualité, l'hyver lui a fait peu de mal; les plantes ont profité des cultures, mais moins qu'on ne l'attendoit, ce qu'on a at¬ tribué à la grande féchereffe. La récolte de ces deux champs a néanmoins été d'environ 7000 pefant, ce qui eft très - fatisfaifant, fur-tout pour une premiere moiffon.

Ces deux champs nous ont donné lieu de faire deux réflexions. La premiere: Qu'il faut que la terre foit bien préparée, fans quoi les plantes ne pourroient pas étendre leurs racines dans la portion des plate-bandes qu'on cultive. La feconde; que dans les printemps fecs, les plantes de froment Se préfervent mutuellement de la

fechereffe, & que par cette raifon il faut femer au-delà du nécessaire. On fuit la même culture pour 1755; on l'a portée fur environ douze arpens de plus.

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EXPERIENCE N°. 13.

Je rapporte cette expérience à caufe des défauts, dans lefquels le laboureur eft tombé afin qu'on s'applique à les éviter. Un champ d'environ deux arpens & demi affez bien labouré & mis en planches, n'a produit à la feconde récolte qu'environ 780 liv. de bled.

Les causes d'une fi petite récolte font démontrées. Premierement on avoit femé trop peu de femences, on auroit dû les tripler; fecondement on avoit fait les planches d'une largeur exceffive, elles étoient toutes de huit & de neuf pieds de largeur, fur lefquelles on n'avoit

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