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ne petite ferme, dont les terres font de très-médiocre qualité, du moins pour la plus grande partie, & fur lefquelles cependant on n'a répandu aucun fumier, ni aucune autre forte d'engrais.

Je fis enfemencer ces terres vers la fin du mois d'Août, & au commencement de Septem bre, par un temps affez chaud & fec: l'étendue entiere de cette petite ferme eft d'environ 18 à 19 arpents, dont les femences ordinaires font à-peu-près de 4662 livres de bled: on n'employa pour les enfemencer que 1950 livres.

Il s'y eft trouvé des places affez belles; mais en général les bleds ont été clairs, j'ai néanmoins été très-content de ma récolte, qui a produit environ 13 milliers pefant de bled trèsbeau & fans aucun dechet, parce qu'il s'eft trouvé parfaitement

pur. Si je n'avois pas femé avec le femoir, je n'aurois prefque recueilli que les femences; car c'eft-là l'état où fe font trouvés tous mes voisins, qui n'ont eu qu'environ une fois & demi leurs femences, & quantité de leurs pieces leur ont encore moins produit: il n'eft pas à préfumer que j'euffe été traité plus favorablement qu'eux, fi j'avois voulu fuivre comme eux la routine ordinaire.

ARTICLE VI.

Produits fommaires de plufieurs pieces de terre enfemencées en plein avec le femoir. EXPERIENCE N°. 19. Comme il n'y a qu'un grand nombre d'expériences répétées dans différentes circonftances & en différents lieux, qui puiffent perfuader des avantages de la

nouvelle culture, & de l'utilité du femoir; cela m'engage à rapporter toutes celles qui font ve nues à ma connoiffance : il y en a cependant un affez grand nombre fur lesquelles je n'ai pu obtenir des détails; on s'eft contenté de m'affurer qu'on étoit fatisfait des récoltes qu'on s'étoit procurées par le femoir, & qu'on fe propofoit de continuer à en faire usage. Mais voici des expériences qui méritent l'attention du Lecteur.

Les terres dont je vais parler, font fituées dans un espace de 9 à 10 lieues quarrées ; & il fe trouve bien des variétés dans leurs qualités & leurs fituations; toutes n'ont pas été labourées avec le même foin, quelquesunes ont été fumées, d'autres ne l'ont pas été ; enfin, on s'eft plus reffenti de la féchereffe dans quelques villages que dans

d'autres. Nonobftant toutes ces diverfités, il résultera de ce que nous allons rapporter, que l'ufage du femoir a eu par-tout un fuccès très favorable.

Pour abréger, & mettre à la fois fous les yeux du Lecteur l'objet de cet article, j'ai dreffé une Table qui contient l'étendue des pieces de terre, la quan tité de grain qu'on employoit pour les enfemencer fuivant l'ancienne méthode, la quantité que l'on a confommée pour les femer fuivant la nouvelle culture avec le produit de celle-ci. On ne trouvera pas autant de précifion dans le détail de ces expériences, que dans les miennes propres ; mais je fuis fûr qu'il ne s'y trouve aucune erreur qui puiffe tirer à conféquence.

Il étoit important auffi d'avoir une connoiffance exacte du pro

duit des anciennes récoltes. Je n'ai rien négligé pour y parvenir; mais j'avoue que je n'ai trouvé chez les particuliers que très-peu de mémoires ou de notes bien fuivies. Tout ce que j'ai pû apprendre, s'eft réduit à confirmer ce que j'ai trouvé dans mes regiftres, relativement à l'exploitation de mes domaines ; car j'ai tenu très-exactement regiftre du produit de mes terres depuis environ quarante années. Si j'ai voulu remonter à des temps plus éloignés, je n'ai trouvé que le produit de quelques années & fans fuite; j'en ai tiré cependant des connoissances curieufes & utiles: par exemple, j'ai appris par l'examen de ces regiftres, que le produit des terres dans le fiecle paffé étoit le même que dans celui-ci. Dès l'année 1668, où remontent mes plus anciennes notes, j'ai trouvé

ces

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