ÆäÀÌÁö À̹ÌÁö
PDF
ePub

ticulier; nous avons ceux de quelques Fermes entieres, & enfin, nous avons ceux contenus dans la Table de l'Article fixieme; je bornerai mes réflexions à ce dernier Article.

Nous pouvons confidérer que les récoltes faites fur 36 arpents répandus fur l'étendue de 9 10 lieues quarrées, montant enfemble à 30940 pefant de bled, font le rapport moyen de la généralité des terres ainfi je ne m'arrête point aux produits de ces champs chacun pris féparément; je ne confidére en ce moment, que cet objet: 36 arpents ont rendu 30940 livres de bled.

Si ces 36 arpents avoient été cultivés fuivant l'ancienne méthode, leur produit n'auroit certainement pas été fi confidérable, puifque nous avons vu que la production moyenne n'eft que de trois fois la femence;

je ne doute pas même qu'elle n'ait été au- deffous dans cette année 1754. Cependant je veux bien fuppofer qu'on ait récolté trois fois la femence. Ces 36 arpents enfemencés avec 8926 livres de bled, en auroient donc dû produire 26778 livres, d'où défalquant 8926 pour les femences, le produit net feroit réduit à 17852 livres.

La récolte des 36 arpents enfemencés avec le femoir a été de 30940 livres, défalquons 3809 qui ont fuffi pour les femences; le produit net fera réduit à 27131 livres ; par 'conféquent ce produit excédera de 9279 livres celui de la culture ordinaire.

Les Proprietaires ou Fermiers de ces 36 arpents ont donc eu 9279 livres de grain de plus : ils en ont profité les premiers, & le Public en fecond, puifqu'il y aura eu fur les marchés, cette

même quantité de grains de plus. Un tel avantage eft très-confidérable; il eft digne de toute l'attention du Public, que nous invitons à l'envifager fous une face plus étendue; l'objet n'en fera que plus intéreffant.

Qu'on veuille bien fe repréfenter quelle grande quantité de bled auroit été produite de plus fur cet efpace de terre de 9 à 10 lieues quarrées, fi toutes les terres labourables avoient été enfemencées avec le femoir; combien de grains n'auroit - on pas obtenu de plus pour fournir à la nourriture du peuple! quelle augmentation de rentes pour les Particuliers! quel moyen plus efficace pour fe garantir des difettes!

Mais ce n'eft pas encore tout; on fe procurera encore de beaucoup plus grands avantages, fi on cultive les terres en adoptant

la nouvelle méthode dans toutes fes parties; c'eft-à-dire, en établiffant les planches & leur culture. J'en ai adminiftré les preuves dans mon Journal de 1753, par les calculs des Articles 11, V & VI. Cette démonstration est amplement confirmée par les expériences de l'année 1754, dont les produits ont été plus confidérables, & qui ont donné des résultats encore plus avantageux.

On a dû voir dans tout ce qui a été écrit fur cette importante matiere, quels font les travaux qu'il faut faire, les facilités qu'on a pour les exécuter, les exécuter, & les chofes qui méritent une attention plus particuliere. Nous avons, par les expériences, la théorie de la nouvelle culture bien démontrée ; nous ne pouvons plus douter de la néceffité de bien préparer les terres cette propofis

tion ne peut être contredite: ainfi nous n'y infifterons pas vantage.

da

Mais l'enfemencement des terres eft tellement important pour le fuccès des récoltes, qu'il dépend beaucoup du temps où il aura été fait, & des foins qu'on y aura apportés : quelques obfervations pourront conduire à faire les femailles plus à propos.

Entre plufieurs conditions, pour que les terres foient bien enfemencées, j'en indiquerai trois qui me paroiffent les plus effentielles; mais en fuppofant toujours que la bonne préparation des terres aura précédé. La premiere de ces conditions eft, le temps auquel on doit femer; la feconde, le choix des femences; & la troifieme, la bonne température de la faifon, qui fera plus ou moins chaude, plus feche ou plus humide, ce qui

« ÀÌÀü°è¼Ó »