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influe fur l'état des terres.

Sur la premiere condition, je peux avancer qu'il vaut mieux femer de bonne heure, que de le faire trop tard, pourvu cependant que la faifon n'y foit pas contraire; nous reviendrons à cet article en parlant de la troifieme condition. En effet, les plantes qui ont acquis une certaine force, réfiftent mieux aux rigueurs de l'hyver. Il y a des années où des champs enfemencés trop tard, comme dans le mois de Décembre, ont trèsbien réuffi: mais ce fait particulier ne doit pas établir une régle générale; puifque ces femences tardives réuffiffent rarement.

En femant trop tôt, les bleds font également expofés à d'autres dangers. Les tuyaux qui s'allongent avant l'hyver, ont de la peine à fupporter des gelées ri

goureuses, qui ne porteroient aucun préjudice aux bleds qui ne feroient qu'en feuilles : j'ai obfervé dans les deux dernieres années 1753 & 1754 que les bleds les premiers femés, qui avoient été atteints de la rouille en automne,en avoient été beaucoup plus endommagés que les autres; de forte que, pour le climat de Genève, je penfe que le temps le plus favorable pour enfemencer les terres, eft, à commencer au vingt du mois d'Août, & pendant tout le mois de Septembre. Si cependant dans cet intervalle on n'avoit pas pû enfemencer toutes les terres, on pourroit encore continuer de le faire pendant les quinze premiers jours d'Octobre; mais je ne le ferois qu'avec regret. Si dans cet efpace de temps tout n'avoit pas été femé, je crois qu'on s'affureroit une meilleure

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récolte en différant les femailles

pour ne femer que des grains de Mars ce que je viens de dire doit s'appliquer plus particuliérement aux terres établies en planches.

En partant des principes fur lefquels j'ai établi le temps d'enfemencer les terres, on peut aifément le fixer pour les fituations des autres climats, dont les uns exigeront de femer plutôt, d'autres plus tard.

Le choix des femences eft la feconde condition qui me paroît exiger des foins plus particuliers qu'on ne l'auroit présumé, On prend certainement à tâche dans tout pays de les choifir du meilleur bled poffible: ce bled doit être encore très-pur. Il n'eft pas difficile d'avoir du grain de cette qualité en le récoltant fur les planches de notre culture.

Quoique des grains tellement

tendres, qu'ils étoient encore prefque en lait, ayent assez bien levé, lorfque j'en ai fait l'expérience; je crois cependant qu'il eft plus à propos de ne fe fervir, pour femer, que de bled qui aura acquis une entiere maturité : c'est à ce point que le germe doit avoir acquis fon entiere perfection; & c'eft de cette maturité que nous devons attendre plus fûrement le développement complet de ce germe, & nous promettre des productions vigoureufes.

Le bled qu'on aura récolté dans une année chaude & feche, me paroît devoir être plus propre pour femer, que celui qui aura été recueilli dans une année froide & humide; car dans une pareille année toutes les productions de la terre font moins bonnes; elles ont un goût moins favoureux; & comme les bleds

en particulier qui contiennent plus d'humidité, fe gardent plus difficilement, j'en infere qu'il doit y avoir moins de perfection E dans la formation du grain; je préférerois donc le premier, quoique vieux d'une année pourvu que cette année ait été chaude & feche, à celui qu'on viendroit de récolter, fi la faifon avoit été trop pluvieuse.

En conféquence de ce que je viens de dire, je deftine, pour femer, le bled qui a cru dans mes champs fitués fur des hauteurs, à celui qui a été recueilli dans des bas-fonds.

L'utilité qu'on retirera de toutes ces attentions, n'est peutêtre pas extrêmement grande; mais on ne dépenfe rien pour s'y conformer. Pratiquons dans l'agriculture ce qu'on fait dans toutes les manufactures; on ne néglige point les plus petits pro

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