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fits, la plus petite économie ; ces petits articles fouvent répétés, font à la fin de groffes fommes, & c'eft un bénéfice très-réel.

Il y a encore une autre attention d'une plus grande conféquence dont je confeille extrêmement la pratique ; elle n'occafionnera aucuns frais ; c'eft d'après des expériences réïtérées & toujours fuivies du même fuccès, que j'ai découvert qu'elle eft très-avantageufe pour la levée des femences : le hazard me l'a fait connoître.

Je femois uniquement pour éprouver quel bled étoit le plus propre à femer. Je femois ordinairement du bled pris au tas, dans le grenier ; j'en femois fouvent de celui pris dans les épis mêmes, que j'égrainois au moment que je l'allois mettre en terre; je comptois exactement les grains de l'un & de l'autre. Préfumeroit

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Préfumeroit-on qu'il dût y avoir de la différence dans la levée de ces grains? cependant j'en ai trouvé une affez grande celui que j'avois égrainé des épis, a toujours parfaitement bien levé; prefque aucun grain n'à manqué de produire fa plante; au lieu que des grains pris au tas, il y en a eu toujours plufieurs qui n'ont pas levé. Je ne me fuis pas apperçu d'abord de cette différence; mais enfin elle m'a frappé. Je rapporte le fait tel qu'il eft; je n'entreprends point de difcuter quelle peut être la caufe de cette différence, cela me jetteroit dans une trop longue digreffion; j'ai cru qu'il fuffiroit de faire remarquer une expérience dont on peut tirer une utilité réelle. Au lieu de faire battre, sans distinction de temps, les bleds qu'on deftine pour les femences, cette expérience nous To me IV. LI

fait connoître que nous ne les devons faire battre que très-peu de jours avant de femer, deux ou trois jours tout au plus. Quelques batteurs fuffisent pour entretenir les femeurs, du grain néceffaire. Cette attention ne coûtera rien; elle peut même procurer quelque économie fur les femences; au surplus on est le maître de l'exécuter ou non. Cette pratique cependant pour roit être fuivie d'un avantage précieux; & quoique je n'aye pas fait les expériences néceffaires pour m'affurer de fa réalité, cependant l'amour du bien public m'engage à l'indiquer, afin que les amateurs d'agriculture puiffent y prêter attention, & fuivre des expériences qui éclairciront mes conjectures.

Le foin de battre les femences immédiatement avant de les déposer en terre, peut nous ga

rantir en partie & peut-être to= talement de la caufe primitive qui donne aux bleds la maladie appellée la Nielle ou le Charbon. J'entends par-là que les femences qui n'auront pas été mêlangées avec du bled charbonné, ou infectées de fa poudre noire, feront exemptes de cette maladie je ne crois pas au refte que cette poudre noire foit l'origine primordiale de cette maladie; mais je la crois feulement trèscapable de la communiquer à des grains fains.

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Je fouhaite que la multitude de mes occupations puiffe me permettre de travailler à éclaircir cette matiere, & de fuivre des obfervations déja commencées je compte bien les communiquer au Public, fi je peux parvenir à faire quelques heureufes découvertes.

Enfin, pour ne rien négliger

de ce qui peut être avantageux pour les femences, j'eftime qu'il faut bien prendre garde à la maniere de les battre, comme on le fait ordinairement avec des fleaux fur l'aire de la grange, ou bien en fe fervant de chevaux par ces pratiques on altere une très-grande quantité de grains qui fe trouvent meurtris ou écrafés, & qui par conféquent ne peuvent point germer. Si les bleds que l'on deftine à la femence, ont crû dans l'humidité, le mal eft alors encore plus grand; les grains étant moins durs, cedent aifément fous les fléaux, & font entiérement écrasés.

On fera bien de battre les fémences avec précaution, pour éviter le défordre que caufe la méthode ordinaire. Comme la nouvelle culture exige confidérablement moins de femences,

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