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dans la terre à deux pouces de profondeur, & je le garantis de l'impreffion immédiate des la liqueur rayons du Soleil : monta au 31°. degré, qui me fit connoître la chaleur de la terre. Le Thermometre ayant été immédiatement expofé au Soleil, la liqueur monta à 56 degrés.

Le même jour je semai dans la même terre, 80 grains de

bled: la chaleur continua d'être affez égale le refte du mois, & prefque pendant tout le mois d'Août. Le 31 Juillet il n'y avoit que 10 grains levés ; le 16 d'Août il y en avoit en total 16 levés, & depuis ce temps il n'en a levé aucun; c'eft donc 64 grains qui n'ont point levé *.

Le 28 Juillet je femai 50 grains; le 16 Août, il n'y a eu que 4

* On a cependant vu des bleds lever très-bien après avoir refté en terre fix femaines ou deux mois ; peut-être que les circonstances étoient différentes.

grains qui ont levé, & depuis ce temps aucun autre n'a germé; c'eft donc 46 grains qui n'ont point levé.

que

Le même jour je semai dans une autre place 60 grains; le 16 Août, il n'y avoit que 6 grains levés, & depuis il n'a paru aucunes nouvelles plantes; il y a donc eu 54 grains qui n'ont point germé tous ces grains avoient été femés dans mon jar din, en très-bonne terre. J'étois affuré que le bled j'avois femé, étoit de qualité requife pour germer; il n'étoit donc pas douteux qu'une auffi grande quantité de grains fur la totalité, qui n'avoient pas levé, avoient perdu la faculté de mer, par leur defféchement que la chaleur & la féchereffe des terres avoient produit. Pour en être encore plus certain, trois femaines après avoir femé ces

ger

grains, j'en fis arrofer plusieurs fois la moitié; mais ce fut inutilement; aucun ne leva, & je retrouvai plufieurs de ces grains entiers dans la terre où je les avois femés.

Après cette expérience je fufpendis le 11 d'Août les femailles que j'avois commencées le 8, & je ne les repris que le 26, après des pluies qui furvinrent le 22 & le 23: ces dernieres femailles ont beaucoup mieux levé que les premieres.

C'est ainfi que les expériences & les obfervations apprennent à abandonner les mauvaises prati-ques, ou celles qui ne font pas fondées fur des principes dont un efprit éclairé puiffe être fatisfait. Quand on confidérera les produits des récoltes de mes champs d'expériences, on ne doit jamais perdre de vue, que je n'ai point mis de fumier dans ces

terres & qu'elles n'ont reçu d'autre amélioration que celle qui peut être produite par une meilleure préparation des terres. Les perfonnes qui voudront avoir recours aux fumiers, obtiendront vraisemblablement de plus grandes récoltes ; elles pourront fumer avec cent charretées, trois fois plus de terres que par la culture ordinaire; car on doit répandre le fumier très-clair, fi l'on veut qu'il puiffe y être utile; & fil' n en mettoit trop fur de bonnes terres, je crois que les plantes deviendroient trop fortes, & qu'elles verferoient.

La nouvelle culture supplée aux fumiers, non-feulement par l'ameubliffement des terres, & en ne les furchargeant pas de trop de plantes, mais encore par les chaumes que leur force & leur groffeur rend capables d'améliorer très-efficacement les terres; on proM m iij

fite de cet avantage fans frais, puifque c'eft un engrais tout porté fur les lieux; les labours les enterrent; étant long-temps à fe confumer, ils entretiennent les terres plus légeres ; & cette amélioration qui eft d'affez longue durée, fe répéte toutes les années. J'ai trouvé au bout d'une année les chaumes prefque encore entiers; j'en ai vu qui, après avoir été deux années en terre, n'étoient pas encore entiérement confumés.

Mais peut-on compter que cet engrais foit de quelque conféquence, qu'il foit d'un avantage feulement fenfible? Après les effets que j'en ai déja vus, j'ose affurer qu'il contribue beaucoup à augmenter la production des terres. J'ai très fouvent arraché des plantes qui fe diftinguoient par leur beauté; il m'eft arrivé quantité de fois, de trouver à ces

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