prefcrivent les principes de la nouvelle culture: fes principes pas moins vrais; mais

n'en font

ils laiffent aux cultivateurs la liberté & le foin d'en faire l'application avec intelligence, & fuivant la nature du terrein.

Ces principes qui fuppofent, que chaque plante fubfiftera jufqu'à la récolte, réduifent la femence à très-peu de chofe; mais une multitude d'accidents en détruit beaucoup; par conféquent la raifon doit nous dire qu'en fe réglant par les principes, dont il ne faut pas trop s'écarter, on doit judicieusement pourvoir les champs d'une quantité fuffifante de femences, afin de fubvenir aux accidents qui font inévitables.

Mais quelle fera cette quantité fuffifante? Je réponds d'abord qu'on a vû par notre expérience, qu'on n'ensemencera

pas trop drû, en mettant à la fois dans la longueur des rangées, fix grains de fix en fix pouces en fuivant cette regle, on eft prefque affuré que tout le terrein fera garni d'un nombre convenable de plantes. On ne doit néanmoins regarder ceci, que comme une propofition générale, & dont on fera fouvent très-bien de s'écarter dans les circonftances que nous allons détailler :

Lorfque la faifon d'enfemencer les terres eft favorable. Lorfque les terres font bien préparées.

Lorfqu'on eft dans un climat où les hyvers font rarement rigoureux. Lorfqu'on a des terres peu fujettes aux infectes.

Lorfqu'on a des terres qui ne craignent pas beaucoup l'excès de la féchereffe ou de l'humidité. O o iiij

Enfin lorfqu'on a de bonnes terres & bien fertiles.

Dans tous ces cas, & autres femblables, l'on doit mettre moins de femences dans la terre; comme auffi il les faut moins épargner dans les cas contraires : on doit fe conduire fur ce point avec prudence, & étudier avec attention la portée des terres : deux ou trois années d'épreuve fuffiront pour enfeigner la pratique à laquelle il conviendra de s'arrêter.

Il fera bon de répéter l'expérience que nous venons de rapporter; elle peut même être variée; ileft très-vraisemblable qu'il en naîtra de plus grands éclairciffements: il fera bon, par exemple, d'enfemencer les bouquets d'un plus grand nombre de grains, en commençant par fix, dont le produit eft connu, & de porter les femences à sept,

à huit grains, & même à plus toujours par bouquets; en un mot, jufqu'à ce qu'on ait atteint le nombre, qui pourroit caufer une diminution dans la récolte. C'est ainsi que l'on pourra parvenir à connoître les deux extrêmes; celui où il y auroit trop de femences, & celui où il y en auroit trop peu, enfuite de quoi l'on fe verra enfin en état d'en fixer la proportion.

On peut encore faire quelque changements dans cette expérience par exemple, j'avois mis les grains en terre de façon qu'ils fe touchoient les uns les autres; j'effayerai de les écarter un peu, & de les ranger irréguliérement en forme d'un cercle dont le diametre feroit d'environ trois pouces : il y a lieu de croire qu'alors les plantes pourront faire de plus grands progrès, puifqu'elles n'auront

pas un centre commun; quelques - unes feront rapprochées de la plate-bande qu'on cultive, les racines l'atteindront plus promptement, elles s'y multiplieront, ce qui pourra rendre ces plantes plus vigoureuses.

ARTICLE X.

Détail de quelques recherches fur la maladie des bleds qu'on appelle Rouille.

Cette maladie eft extrêmement fâcheufe, puifqu'elle nous prive quelquefois des plus belles récoltes. En 1746, je ne recueillis pas la valeur de la femence dans un champ de fix arpents, qui fut attaqué de la rouille dans le mois de Juin.

J'ai été trop occupé jufqu'à préfent à établir la nouvelle culture des terres, pour avoir eu affez de temps à donner aux