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& produifirent de fort grands épis qui parvinrent en maturi

té.

La rouille continua fes ravages fur les plantes dont je n'avois pas retranché les feuilles, & elle les fit périr entiérement, & à tel point qu'elles ne produifirent pas un seul épi.

Voilà un remede dont on peut faire usage, pour détourner cette maladie; mais à la vérité il ne peut s'appliquer que lorfqu'elle fe manifeste en automne & au printemps : j'avoue que, quand elle fe manifefte dans le temps que les bleds font en tuyaux, & près d'épier, alors le mal me paroît fans remede.

J'ai obfervé que les bleds qu'on feme de très-bonne heure, font plus fujets à être rouillés, que ceux qu'on feme plus tard : en évitant de tomber dans le premier cas, on aura encore en

automne

automne une reffource contre cette maladie.

Si l'on avoit une connoiffance affez certaine des caufes de la rouille, on parviendroit vraisemblablement à découvrir plus aifément des préservatifs; mais en attendant cette découverte, il eft à propos de recueillir toutes les obfervations que les amateurs d'agriculture feront fur cette maladie; on en tirera certainement quelque fecours.

J'ai remarqué, dans les automnes de 1753 & de 1754, que lorfque les bleds ont été rouillés, les feconds foins des prés l'ont été également ; leurs feuilles ont paffé d'un beau verd à cette mauvaise couleur de la rouille des bleds; ces foins ont eu de la pouffiere femblable, & l'herbe diminuoit chaque jour très-fenfiblement. Comme tous les champs de bled n'en font pas Tome IV.

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ordinairement infectés, de même auffi je ne l'ai vu s'étendre que fur une partie des prairies. Cette maladie eft fans doute opérée par la même cause sur les bleds & fur les foins; mais elle n'y produit pas exactement le même effet. Sur les plantes annuelles,telles que le bled, elle peut les faire périr entiérement, comme cela eft arrivé dans mon expérience mais fur les plantes vivaces, telles que les herbes des prés, elle ne détruit point les plantes, & les feuilles feules en font endommagées. Leur confervation ne pourroit - elle pas être attribuée aussi à la fuppreffion qu'on fait des feuilles quand on fauche les prés? je n'ai fait aucune observation fur cela : je fens qu'elles feroient importantes, & je promets que je ne négligerai point cet article dans la fuite de mes expériences.

Je placerai ici comme fuite du même objet, que j'ai remarqué qu'une herbe qui produit un très-bon foin, & en grande abondance, herbe connue dans les Provinces du Lyonnois & de l'Auvergne, fous le nom de Fromental, eft fufceptible, comme le bled, de la maladie que l'on nomme Nielle ou Charbon. J'ai trouvé des épis de fromental dont la graine étoit entiérement corrompue & noire.

On fçait qu'il eft dangereux de fe nourrir du pain que l'on fait avec la farine du feigle qui a éprouvé la maladie que l'on nomme l'Ergot, & qu'il caufe des maladies très - fâcheufes. N'at-on point à foupçonner les mêmes effets pernicieux, en nourriffant les beftiaux, de fourrages qui auroient été fortement rouillés ou niellés? ne feroit-ce pas là la fource des maladies fune

ftes qui détruifent quelquefois des troupeaux entiers dans les campagnes, contre lesquelles les remedes font prefque inutiles? maladies qui font, j'ofe le dire, un peu trop légérement réputées contagieufes.

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Le foupçon que j'ai formé des effets pernicieux de la nielle, n'a peut-être aucune réalité; mais auffi il n'eft point deftitué d'apparence. Il feroit à fouhaiter, pour le bien public, que dans les lieux où l'on aura des fourrages rouillés, niellés ou charbonnés on puiffe mettre à part ceux qui le feront le plus, qu'on faffe l'expérience d'en nourrir quelques beftiaux en particulier, pour s'affurer s'ils ne font point capables d'altérer leur fanté, & s'ils ne leur occafionneroient point ces redoutables maladies. Si les vaches ou les boeufs qui en feront nourris pen

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