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expofées aux intemperies des faifons: j'ai eu des fuccès dans cette entreprise,& mes épreuves font maintenant affez avancées pour me permettre d'en informer le public. Enfin comme je préfumois que la nouvelle culture pourroit être utilement appliquée à la vigne, j'ai cultivé un plan de vieille vigne en planches, & j'en ai planté de nouvelles de la même maniere. Le résultat de ces expériences ne peut pas être connu auffi promptement que celui des grains; ainfi le temps me mettra à portée d'en faire part aux amateurs d'agriculture. Je puis les affurer que les premiers commencements de ces expériences m'animent à les continuer, & à les fuivre avec attention; ces vignes promettent une abondance de fruits, & ce dont je fais un très grand cas, une amélioration

fur la qualité des vins; mais je suis obligé de remettre à un autre temps ce que j'ai à dire fur la vigne, pour revenir à l'objet de la production des fourages. Cet objet est assurément aussi digne de l'attention des Cultivateurs Phyficiens, qu'il fera utile aux Fermiers.

Par le moyen des prés artificiels cultivés, on aura une beaucoup plus grande quantité de foins fur un espace de terre beaucoup plus petit; puifque dix arpens peuvent donner autant de foins qu'on en recueilleroit fur cent, d'où il fuit que fans produire aucune diminution fur les fourages, on peut convertir quatre-vingt-dix arpents de vieux prés en terres labourables, dont on tirera des grains de toute espece, ou telle autre production qu'on jugera la plus avantageufe, Au refte

ce feroit une grande entreprise que celle de labourer quatrevingt-dix arpents de vieux prés, fi on fuivoit l'usage ordinaire : il y faudroit donner une grande quantité de labours, & deux années entieres ne fuffifent pas ordinairement, pour divifer fuffifamment les gazons. Il étoit donc bien intéreffant de trouver le moyen de travailler plus aifément de telles terres, pour pouvoir jouir plus promptement des avantages de la nouvelle cul

ture.

Comme je fuis déterminé depuis quelque temps à adopter les prés artificiels cultivés, cela fait que je me trouve avoir beaucoup de vieux prés à labourer, que je compte femer en bled. L'ouvrage est déja entamé, & j'aurai à enfemencer en bled cette année 1755 environ cinq arpents d'une terre très

forte, mais que j'ai cependant trouvé le moyen d'ameublir autant que celle d'un jardin. J'avois donc alors un grand intérêt de trouver un moyen qui me mît en état de réduire plus promptement en bon état de labour mes vieilles prairies; c'est ce qui m'a obligé d'inventer la charrue à coutres, dont j'ai déja parlé. Je commence le défrichement d'une vieille prairie, avec ma charrue à coutres, dont je paffe les traits, par exemple, d'orient en occident, parallelement les uns aux autres; cette opération réduit toute la furface du terrein en bandes de gazon d'environ trois pouces de largeur: les coutres de la charrue entrent dans la terre à la profondeur de cinq à fix pouces. Deux chevaux tirent aifément cette charrue: ainfi cette opération se fait fort promptement,

= puifque chaque trait de la charrue à cinq coutres, divise en bandes, quinze pouces au moins de largeur du terrein. Voilà - l'ufage & le fervice important qu'on retire de cette charrue.

Cela étant fait, je laboure le terrein avec une charrue ordinaire, attelée de deux chevaux, & je fais en forte que les traits rencontrent à angles droits, ceux qui ont été faits par la charrue à coutres, en les dirigeant du feptentrion au midi; j'ai attention de ne prendre qu'environ fix pouces de largeur de terre à chaque trait; ainsi toute la prairie eft réduite en pieces de gazon, dont les plus grandes ont fix pouces de longueur, fur trois pouces de largeur.

Ces travaux doivent fe faire avant l'hyver & au printemps. Ces cubes de gazon, dont tous les côtés ont été vivement frap

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