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voient cette maturité qu'à la fé chereffe, & non à la chaleur, ils étoient peu fucrés.

On a coupé les raisins au commencement d'Octobre; & tous ont été mis dans les cuves fans avoir effuyé la moindre pluie: ils ont bouilli très - prompte ment; ils ont jetté une groffe écume rouge, qui s'eft tout-àcoup abbatue; de forte qu'ils n'ont refté que fept à huit jours dans les cuves.

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La couleur du vin eft trèsbelle: ils font à peu près de la même qualité qu'en 1753; mais jufqu'à préfent un peu inférieurs. La quantité de la récolte a beaucoup varié fuivant les terroirs : quelques-uns ont plus fait de vin que l'année derniere ; d'autres autant; le plus grand nombre n'ont eu que les deux tiers, & d'autres beaucoup moins, fur-tout dans les vignes blan ches. Bbb ij

FRUITS.

Les fruits ont totalement man qué dans une de nos terres, où on en fait ordinairement un commerce considérable. Il n'y a point eu d'abricots ni d'amandes, fort peu de cerifes, de pêches, de prunes, & de noix, encore moins de poires & de pommes; point de gland ni de faine. Il y a eu assez de châtaignes du côté de Milli. On doit attribuer en premier lieu cette difette de fruits aux verglas qui ont beaucoup gâté de boutons à fruit, & enfuite aux chenilles & aux hannetons qui ont beaucoup fatigué les arbres.

M. Gautier, Médecin du Roi à Quebec, m'a écrit, qu'il n'y avoit prefque point eu de fruits fur les arbres du Canada, qu'il attribue à la fécheresse qui y a été très-grande. Je fuis ce

pendant informé que la calamité dont nous nous plaignons, n'a pas été générale, & qu'on a recueilli beaucoup de fruits dans plufieurs Provinces.

SEMIS & PLANTATIONS. Tout ce qui a été semé en pleine terre, & qu'on n'a pas pû arrofer n'a point levé; mais nous avons lieu d'être contents des femis d'arbres étrangers que nous avons élevés fur couche ; & nous ne désespérons pas de voir paroître au printemps prochain, ce qui n'avoit point levé l'année derniere.

La grande féchereffe a encore été peu favorable aux plantations de 8 à 900 beaux mûriers que nous avions plantés avec foin, les uns dans une terre légere, les autres dans une terre forte il y en a : y en a plus d'un tiers qui n'ont pouffé qu'auprès de

terre, & dont les tiges étoient mortes; je ne fai fi elles avoient été fatiguées par la gelée, ou fi la féchereffe étoit la caufe de cet accident.

Nous avons des mûriers qui font en place depuis plufieurs années dans l'un & dans l'autre terrein; ils y pouffent avec beaucoup de vigueur, & ils paroiffent difpofés à devenir de trèsbeaux arbres. Cela ne doit pas paroître furprenant; car M. Govain, Confeiller-Honoraire de la Cour des Monnoyes, qui a fes terres dans le Maine, m'affûre qu'il a lieu d'être furpris du progrès de ces arbres, fur-tout depuis deux ans : cela prouve que les années feches font favora bles aux mûriers. M. du Verger, ainfi que plufieurs autres perfonnes du même canton, paroiffent être très-fatisfaits & de leurs mûriers, & des vers à foie

qu'ils élevent depuis un nombre d'années.

M. le Vayer Maître des Requêtes Honoraire, proprietaire de la terre de la Duviere dans le Maine, me marque qu'il apperçoit que dans fes terres, qui font communément affez bonnes, & qui ne pechent que par trop d'humidité, les années chaudes & feches font très-favorables aux mûriers. Il en a 1000 à 1200 plantés fur un côteau très - aride, dont le fable eft rouge & mêlé de cailloux, expofé au plein midi, & garanti du nord par un bois qui occupe la hauteur de la montagne. Če terrein étoit réputé fi mauvais, qu'il n'étoit affermé que très-peu de chofe ; néanmoins, malgré la féchereffe des deux années dernieres, M. le Vayer a la fatisfaction d'y voir croître admirablement bien non feulement des mûriers

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