blancs, mais même des noyers qu'il y a fait planter très-gros, puifqu'ils avoient, pour la pl part, à peu près une brasse de tour: ces noyers ont été plantés sans motte ; on a feulement eu soin de leur conferver les plus belles racines; sur 240 il n'en a manqué que 10 ou 12. M. le Vayer auroit déja pû faire une ample récolte de feuilles fur fes mûriers ; mais il me marque qu'il préfere de laisser le temps à ses arbres de fe fortifier.

» Je ne vous fais part, ajoûte » M. le Vayer, de tout ce dé» tail, que par rapport au fuccès » qu'a eu ma plantation, dont » tous les gens du pays pays fe moc» quoient, sans autre raison, si>> non que ce que je faifois, étoit > contraire à leur routine. Mais cela ne m'a pas arrêté; je fentois combien il peut être utile

en

en beaucoup d'occafions de » s'en écarter.

On peut dire en général qu'il eft poffible d'élever du bois dans les plus mauvaises terres, pourvu toutefois qu'elles ayent du fond; mais malheureusement il fe trouve beaucoup de terreins où les bancs de pierre, de tuf ou de craie font fi près de la fuperficie, qu'il n'eft pas possible d'y rien élever.

SAFRA N.

La récolte du fafran n'a été qu'à un tiers de l'année précédente; elle a duré fort longtemps à caufe de la féchereffe: cé fafran eft de fort bonne qualité: il s'eft vendu 25 & 26 francs la livre.

INSECTE S.

Nos arbres ont été fucceffivement dévorés pendant l'été par Tome IV. Ccc

les hannetons & par les chenilles de toute efpece en automne les haies font demeurées couvertes des nids de chenilles, ainfi que les arbres fruitiers. Les cantharides ont dévoré les frênes, les lilas, les chévre-feuilles, les periclymenum & les xylofteon. Plufieurs légumes ont été fort endommagés au printemps par les pucerons.

MALADIE S.

Pendant les mois de Mars, Avril, Mai & Juin, il a regné beaucoup de petites véroles bénignes, & la plûpart volantes. Comme on n'a pas eu la précaution de purger les enfants qui fouvent fe guériffoient fans garder le lit, il eft furvenu à plufieurs,des cloux, des maux d'yeux très-rebelles, ou bien ils ont éprouvé en automne une feconde attaque de petite vérole: dans

ce même temps il régnoit fur les jeunes gens des fluxions de poitrine très-fâcheufes.

Depuis le mois de Juillet jufqu'à la fin de l'année, il y a eu beaucoup de fiévres putrides & vermíneuses, très-difficiles à guérir. Dans le commencement que ces maladies ont regné, la plûpart des Malades mouroient ; mais à la fin on a reconnu qu'il falloit employer les purgatifs très - fréquemment répétés ; & tous les Malades qui ont été traités par cette méthode, en ont été quittes pour éprouver une longue & violente maladie.

Pendant l'automne beaucoup de perfonnes, même très-propres, ont été attaquées d'une galle qui ne leur venoit pas par communication, & qui cédoit facilement aux remedes ordinai

res.

BESTIAUX.

Il n'y a point eu de maladies contagieufes ni fur le bétail ni fur la volaille; mais la rareté des fourrages ayant diminué le nombre des vaches, le beurre a été fort cher.

GIBIER.

Nous avons eu beaucoup de perdrix & de cailles, affez de lievres; peu de grives & d'allouettes.

ABEILLE S.

Comme les effains font fortis d'affez bonne heure, on espéroit un grand fuccès dans ce commerce; mais d'abord on n'a prefque point trouvé de miel dans les paniers lorfqu'on les a changés; les bourdons qui s'y étoient multipliés en prodigieufe quantité, avoient tout dévoré.