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Le P. Hardouin féparant les lettres LIB. de la médaille de Titus, & lifant COL. CAESAREA. L. IB. AA, a rendu cette légende par, Colonia Cafarea annus XII. Flaviorum. Quant à la médaille d'Elagabale rapportée par Tristan, qui y avoit lu COL. CAESAREA. EIN. AAO, & qui l'avoit attribuée à la ville de Letrinum en Elide, le P. Hardouin a fubftitué ANT. à EIN, & conféquemment a référé cete médaille à la ville de Pifidie, appellée Antiochia Cafarea. Ces interprétations du P. Hardouin ont été justement réfutées par Spanheim & par Vaillant.

Mais fans entrer davantage dans le détail des difputes qui s'étoient élevées entre ces Antiquaires, à l'occasion des médailles en question de Titus & d'Elagabale, on obfervera feulement que, faisant plus d'attention à celles de SévereAlexandre qui font ici rapportées, l'on n'avoit point trouvé vraisemblable que Céfarée de Paleftine, dont toutes les médailles, depuis qu'elle avoit été faite colonie, ont conftamment pour légende COLONIA. PRIMA. FLAVIA. AVGVSTA. CAESARIENSIS, & qui en avoit fait frapper plufieurs que l'on a de Sévere-Alexandre avec cette même légende, eût fait fabriquer en même temps ces deux-ci, dont l'une ne contient affu

rément que le nom KAISARIA & la date BAQ. fans aucun titre. On remarquoit aussi que leur fabrique étoit tout-à-fait différente de celle des autres médailles de Sévere-Alexandre, frappées à Césarée de Palestine, & qu'elles en différoient encore davantage par la forme des lettres des légendes qui font moitié grecques, & moitié latines. On ne pensoit pas non plus que Césarée de Palestine qui étoit une ville nouvelle, bâtie depuis le regne des Séleucides, eût pu dater fes monnoies d'une ére qui étoit du commencement de leur regne. Toutes ces réflexions ont engagé à chercher quelle pouvoit avoir été la ville qui avoit fait frapper ces médailles ; & l'on a trouvé aifément que c'eft celle de Césarée qui étoit fituée aux pieds du mont Liban, dont on a des médailles grecques d'Antonin & de Marc-Aurele, qui ont pour légende KAICAPIAC. AIBANOY. avec les dates BEY, ZET. qui procedent de l'ére des Séleucides, de même que la date BAO. qui fe trouve fur une de celles de Sévere-Alexandre. Il eft vrai qu'on n'a point connoiffance qu'aucun Auteur ait dit que cette ville eût été faite colonie, & même fon nom ne se rencontre que par hazard, pour ainsi dire, dans Aurelius Victor, qui dit, en parlant de la

ville où Sévere - Alexandre étoit né, qu'elle avoit deux noms; favoir, Cafarea, & Arca. Mais combien n'a-t-on pas de médailles d'autres villes qui y ont pris le titre de colonie, dont aucun Auteur n'a fait mention?

On voit par les médailles d'Antonin & de Marc-Aurele, & par celles de Sévere-Alexandre, que la langue grecque étoit plus en usage dans cette ville que la langue latine ; & c'est apparemment par cette raifon qu'elle a fait frapper des monnoies tantôt avec des légendes grecques, tantôt avec des légendes latines, & quelquefois fans y prendre le titre de Colonie. Quoi qu'il en foit, en admettant qu'elle ait été faite colonie, comme il paroît qu'il n'y a pas lieu d'en douter, il eft facile d'interpréter la médaille de Titus, & celle d'Elagabale, par rapport aux lettres LIB. que les Antiquaires, à l'exception du P. Hardouin, ont rendues jufqu'ici par Libera. Il est évident que ce font les premieres du mot LI BANI, qui eft écrit en entier, favoir, AIBANOT, fur les médailles grecques d'Antonin & de Marc-Aurele. Quand cette ville a joint à fon nom LIB. & AIBANOY, c'étoit pour se diftinguer des autres villes de Syrie qui étoient aussi appellées Césarées. Celle de ce nom

qui

qui étoit fituée au pied du mont Paneus, en usoit de même, comme on le voit par ses médailles, où après fon nom & fes titres, fa fituation eft marquée par rП. ПANEIQ; & c'est auffi, felon les apparences, parce que Césarée de Palestine avoit été faite Colonie par Vefpafien avant Céfarée du Liban, qu'elle prenoit fur ses monnoies le titre de Colonie premiere (a), COLONIA PRIMA, &c. Lorfque cette ville de Céfarée du Liban a fait frapper, avec fon nom seulement, la feconde médaille de Sévere-Alexandre, la date BAO. qui y eft jointe, suffisoit pour la distinguer de Césarée de Palestine, qui ne datoit point fes monnoies, & qui n'y pouvoit d'ailleurs employer l'ére des Séleucides, comme on l'a déja obfervé. Si cette derniere ville a eu une ére, cette ére devoit être du temps de sa fondation, ou d'un temps postérieur.

Il est auffi à obferver que la date BAO de la médaille de Sévere-Alexandre procédant de l'ére des Séleucides 442 de Rome, tombe en l'année

(a) Le P. Hardouin avoit d'a- | c'étoit parce qu'elle avoit pris la bord dit que Céfarée de Palestine premiere le furnom ou le titre de avoit pris le titre de Colonie Pre-Flavienne. Vaillant de fon côté miere, parce qu'elle avoit eu pour a jugé qu'elle s'étoit qualifiée de colons des foldats de la premiere Premiere en qualité de métropole Légion; & ayant changé enfuite & de capitale de la Palestine. de fentiment, il a prétendu que

Tome I.

E

973. la quatrieme du regne d'Elagabale, dans laquelle Alexandre n'avoit que le titre de Céfar, ainsi qu'il eft marqué fur l'une & l'autre médaille, où il est conféquemment représenté la tête nue fans couronne. On fait que les médailles de Sévere - Alexandre, avec le titre de Céfar, font rares › parce qu'Elagabale après l'avoir adopté pour lui fuccéder, en conçut de la jaloufie, ce qui vraisemblablement fut cause que l'on en frappa fi peu en fon nom avant fon avénement à l'Empire. Mais il est tout naturel que la ville de Césarée du Liban en ait fait fabriquer pour lui de bonne heure, puifque, fuivant le rapport de plufieurs Auteurs, il étoit né dans cette ville. Lampride raconte même une circonftance particuliere de fa naissance; savoir, qu'il fut nommé Alexandre, parce que fa mere accoucha de lui dans un temple qui étoit consacré à Alexandre le Grand, un jour de Fête folemnelle à laquelle elle assistoit avec son mari.

Au reste on doute que Spanheim ait bien lu la médaille de Titus par rapport aux lettres AA. Elle n'étoit pas apparemment bien confervée, puifqu'il dit qu'il eft le premier qui y ait découvert la légende COL. CAESAREA. LIB. ÞAA; & quoique Vaillant marque qu'il l'avoit lue de mê

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