페이지 이미지
PDF
ePub

9. The line of fifteen syllables occurs only in the so-called vers baïfins, with the cesura after the seventh syllable (7+8) and feminine rime:

Muse, royne d'Elicon, | fille de memoire, ô déesse,
O des poëtes l'appuy, | favorise ma hardiesse.

Je veu donner aux François | un vers de plus libre accordance
Pour le joindre au luth sonné d'une moins contrainte cadance.
Fay qu'il oigne doucement | des oyans les pleines oreilles,
Dedans degoutant flateur | un miel douceureux à merveilles.
Je veu d'un nouveau sentier | m'ouvrir l'honorable passage
Pour aller sur vostre mont | m'ombroyer sous vostre bocage,
Et ma soif desalterer | en vostre fonteine divine
Qui sourdit du mont cavé | dessous la corne Pegasine
(Baïf, Poés. Chois.,

P. 23.) Lines of more than fifteen syllables are not found in French poetry, if we except the experiments of the boldest of the Symbolists and Vers-Libristes, who occasionally mix verses of fourteen, fifteen, sixteen, or even a larger number of syllables with shorter measures in the same piece1.

1 Cf. Gustave Kahn, Premiers Poèmes, Paris, 1897.

CHAPTER V

ENJAMBEMENT OR OVERFLOW

I. Enjambement is the overflowing of a clause begun in the one line into the next line or a subsequent line.

II. Enjambement has at all times been freely admissible in the octosyllabic line. The reason is that it would not be possible, without the greatest monotony, invariably to contain the phrase within so short a period. But enjambements such as the following have always been looked upon as forced even in the octosyllabic line1:

N'i a nul d'aus deus qui n'ait un
Baston cornu de cornelier.
Comme un larrong; car il fut des
Escumeurs que voyons courir.

(Ivain2, 1. 5506.)

(Villon, Œuvres, p. 36.)

Chaque wagon est un salon
Où l'on cause bas et d'où l'on
Aime à loisir cette nature
Faite à souhait pour Fénelon.

(Verlaine, Choix, p. 139.)

III. In the decasyllabic line overflow is very rarely employed in Old French, and never in the popular or National Epic. Since the Middle French period, however, it has been admissible to use enjambement in that measure, provided the overflow takes up the whole of the next line or extends as far as the cesura:

1 Some O.F. poets even went so far as to occasionally stop the line in the middle of a word, as is sometimes done in English doggerel:

Mais la matiere pas de liege

Ne fu de quoy elle estoit faite,
Ains de blanc yvoire parfaite-
ment belle fu.

(Chemin de lonc estude, 1. 2272. Quoted by Tobler, p. 25.)

2 Quoted by Tobler, p. 24.

Se vous clamons, frères, pas n'en devez
Avoir desdaing, quoyque fusmes occis
Par justice. Toutesfois, vous sçavez

Que tous les hommes n'ont pas bon sens assis.

(Villon, Euvres, p. 154.)

Lors sire Rat va commencer à mordre
Ce gros lien; vray est qu'il y songea
Assez long temps, mais il le vous rongea
Souvent et tant, qu'à la parfin tout rompt.

(Marot, Euvres, p. 39.)

Examples are still more frequent in the poets of the Renaissance :

Dessous le pas du soldat qui chemine
Vole une poudre, et, sous le pied qui fuit
Pour s'embarquer, la terre fait un bruit.

(Ronsard, Poés. Chois., p. 178.)

En ce chasteau par bandes fresmissoient
Prompts serviteurs, dont les uns tapissoient
De tapis d'or les superbes murailles,
Longs arguments d'anciennes batailles;
Autres de rang sur la place apportoient
Tapis ouvrez; les autres apprestoient
Les licts enflez de couvertures velues.
Je te salue, eternel guerdonneur
Des preux guerriers; par toy leur bel honneur
Florit encor, et non fany par l'âge

De jour en jour florira davantage.

(Ibid. p. 191.)

(Baïf, Poes. Chois., p. 24.)

Instances occur also in the classical poets, and more plentifully in those of the nineteenth century:

Qui vous retient? allez; déjà l'hiver

A disparu; déjà gronde dans l'air
L'airain bruyant, ce rival du tonnerre.

(Voltaire, Le Pauvre Diable, 11. 13–15.)

[blocks in formation]

And in the decasyllabic line with the pause after the fifth syllable:

Moi j'errais tout seul, promenant ma plaie
Au long de l'étang, parmi la saulaie.

(Verlaine, Choix, p. 23.)

IV. For the Alexandrine the case is more complicated. With regard to the Old French period the same applies as to the line of ten syllables, and, as the Alexandrine was practically discarded during the Middle French period, the history of overflow in that measure really only begins with the poets of the second half of the sixteenth century. The latter introduced enjambement freely in the Alexandrine, without any of the restrictions applying to the decasyllabic, although with them the most frequent overflow is that extending as far as the end of the first hemistich:

On dit que Jupiter, fasché contre la race

Des hommes, qui vouloient par curieuse audace
Envoyer leurs raisons jusqu'au ciel, pour sçavoir
Les hauts secrets divins que l'homme ne doit voir,
Un jour, estant gaillard, choisit pour son amie
Dame Presomption, la voyant endormie
Au pied du mont Olympe; et, la baisant, soudain
Conceut l'Opinion, perte du genre humain;
Cuider en fut nourrice, et fut mise à l'escolle
D'Orgueil, de Fantaisie et de Jeunesse folle.

(Ronsard, Poés. Chois., p. 354.)

Souvent on les a veu sur le somet s'éprendre
De ceux qui vont la nuit, mesme on les a veu pendre
Alentour de leur barbe, et par flambeaux épars,
Comme larmes de feu, briller de toutes pars.

(Baïf, Poés. Chois., p. 13.)

(Garnier, Hippolyte, 1. 2025.)

Elle boust, elle escume, et suit en mugissant
Ce monstre.
Toute guerre est cruelle, et personne ne doit
L'entreprendre.

(Id., Troade, 1. 407.)

Mais ores te voicy dans la raze campaigne,
Où, gaillarde, tu peux, comme un genet d'Espaigne
Qui, rompant son licol et ses fers empeschants,
Brusquement courageux, gagne la clef des champs,
T'esbattre.

(Du Bartas, p. 281 1.)

The dramatist Jodelle especially used overflow with greater frequency and boldness than any of his contemporaries :

Que plus tost ceste terre au fond de ses entrailles
M'engloutisse à present, que toutes les tenailles

1 See Contemporains de Ronsard, p. 278.

De ces bourrelles Sœurs, horreur de l'onde basse,
M'arrachent les boyaux, que la teste on me casse
D'un foudre inusité, qu'ainsi je me conseille,
Et que la peur de mort entre dans mon oreille!
(Cléopâtre, Act i. 1. 215 sqq.)

And still more markedly in Didon, in the Queen's speech at the end of Act ii:

Je l'ay, je l'ay receu, non en mon amitié

Seulement, mais (hélas! trop folle) en la moitié
De mon royaume aussi; j'ay ses compagnons mesme
Ramené de la mort. Ha! d'une couleur blesme
Me prend par tout le corps, et presque les fureurs
Me jettent hors de moy, après tant de faveurs.
Maintenant, maintenant il vous a les augures
D'Apollon; il vous a les belles avantures
De Lycie; il allègue et me paye en la fin
D'un messager des dieux qui haste son destin.

It is possible, as some have surmised, that the poets of the second half of the sixteenth century were influenced in their use of overflow by the example of certain Italian poets of the time, but a statement of Ronsard in the preface of his epic poem La Franciade places the fact beyond all doubt that their models were the classical poets: J'ay esté d'opinion en ma jeunesse, says Ronsard, que les vers qui enjambent l'un sur l'autre n'estoient pas bons en nostre poésie; toutes fois j'ay cognus depuis le contraire par la lecture des autheurs grecs et romains comme

Litora1.

Lavinia venit

Overflow continued to be used in the Alexandrine by a few belated Ronsardists till the beginning of the seventeenth century, notably by Régnier in his Satires:

Sans juger nous jugeons, estant nostre raison
Là-haut dedans la teste, où, selon la saison

Qui regne en nostre humeur, les brouillars nous embrouillent
Et de lievres cornus le cerveau nous barbouillent.

Car, puisque la fortune aveuglement dispose
De tout..

(Sat. ix. p. 73.)

(Sat. iv. p. 28.)

V. But with the advent of Malherbe a complete change came over the attitude of French poets with regard to the

1 Euvres, iii. p. 26.

« 이전계속 »