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Car s'il eut des maux incroyables,
Il s'en plaignit, il en parla;
J'en connois de plus misérables.

Glose à Monsieur Esprit

(Isaac de Benserade.)

sur le Sonnet de M. de Benserade.

Monsieur Esprit, de l'Oratoire
Vous agissez en homme saint
De couronner avecque gloire
Job de mille tourments atteint.
L'ombre de Voiture en fait bruit,
Et, s'étant enfin résolue

De vous aller voir cette nuit,
Vous rendra sa douleur connue.

C'est une assez fâcheuse vue,

La nuit, qu'une Ombre qui se plaint;
Votre esprit craint cette venue
Et raisonnablement il craint.

Pour l'apaiser, d'un ton fort doux
Dites: J'ai fait une bévue,
Et je vous conjure à genoux
Que vous n'en soyez point émue.

Mettez, mettez votre bonnet,
Répondra l'Ombre, et sans berlue
Examinez ce beau Sonnet,
Vous verrez sa misère nue.

Diriez-vous, voyant Job malade,
Et Benserade en son beau teint:
Ces vers sont faits pour Benserade,
Il s'est lui-même ici dépeint?

Quoy, vous tremblez, Monsieur Esprit?
Avez-vous peur que je vous tue?
De Voiture qui vous chérit,
Accoutumez-vous à la vue.

Qu'ay-je dit qui vous peut surprendre
Et faire pâlir votre teint?

Et que deviez-vous moins attendre
D'un homme qui souffre et se plaint?

Un Auteur qui dans son écrit,
Comme moy, reçoit une offense,
Souffre plus que Job ne souffrit,
Bien qu'il eût d'extrêmes souffrances.

Avec mes vers une autre fois
Ne mettez plus dans vos Balances
Des Vers, où sur des Palefrois

On voit aller des patiences.

L'Herty, le Roy des gens qu'on lie,
En son temps auroit dit cela;
Ne poussez pas votre folie
Plus loin que la sienne n'alla.
Alors l'Ombre vous quittera
Pour aller voir tous vos semblables,
Et puis chaque Job vous dira
S'il souffrit des maux incroyables.
Mais à propos, hier au Parnasse
Des Sonnets Phoebus se mêla
Et l'on dit que de bonne grâce
Il s'en plaignit, il en parla.

J'aime les Vers des Uranins,

Dit-il, mais je me donne aux Diables
Si pour les vers des Jobelins

J'en connois de plus misérables.

(Jean François Sarazin.)

XIV. THE ACROSTICHE.

In conclusion a few words may be said of the acrostiche and a few other literary amusements, which cannot be looked upon as serious forms of poetry. The acrostic is often written in praise of a person, its lines are equal in number to the letters which make up the name of that person, and each line begins with one of those letters, the whole being disposed in such a way as to form the name which the acrostic celebrates.

A few instances of acrostics could be quoted from the fourteenth and fifteenth centuries, but, though they were used sparingly at all times, the majority are to be found in the works of the poets of the first half of the sixteenth century, and in those of the poets of the Hôtel de Rambouillet.

The best-known acrostic is that in rondeau-form addressed by Clément Marot to his friend the poet Victor Brodeau', but, as it is rather hackneyed, I have preferred to quote another rondeau of Clément Marot in which the initial letters spell his own name:

Comme Dido, qui moult se courrouça
Lors qu'Eneas seule la delaissa

En son pays, tout ainsi Maguelonne

1 Euvres, ii. p. 139.

Mena son dueil. Comme trèssaincte et bonne

En l'hospital toute sa fleur passa.

Nulle fortune onques ne la blessa,

Toute constance en son cueur amassa,
Mieulx esperant, et ne fut point felonne
Comme Dido.

Ainsi celluy qui toute puissance a
Renvoya cil qui au boys la laissa

Où elle estoit; mais, quoy qu'on en blasonne,
Tant eust de deuil, que le monde s'estonne
Que d'un cousteau son cueur ne transpersa,

Comme Dido.

(Euvres, ii. p. 127.)

The same feat was accomplished, but without any close observance of the rules, in the following rondeau of Roger de Collerye:

Raison me meult que toy, monsieur Fichet,

Où que tu sois, Greffier de la Grurye,
Gré de sçavoir Roger de Collerye,

En te rendant de salus un bichet.
Relever fault son amy quant il chet,
De cueur entier en doulce accolerye
Raison me meult.

Collander doy, trop plus qu'un gros achept,
L'honneur qu'en toy je voy, sans flatterie;
En concluant, evitant menterie,

Riens en amour certaine ne dechet;

Raison me meult.

(Euvres, p. 250.)

Melin de Saint-Gelais in the same period, and Voiture in the beginning of the seventeenth century, also afford several examples of acrostics. The few that occur in modern poetry are the outcome of a challenge or a wager, or were specially constructed as illustrations for treatises on prosody. Such, for example, is the acrostic of Alfred Glatigny, composed for Théodore de Banville's Petit Traité de Poésie Française, and addressed to Clément Marot:

C'est un rimeur cher au pays gaulois,
Levé dès l'aube, et de sa belle voix
Emerveillant Echo qui se réveille.

Maître ingénu, le pays où la treille

Etend ses bras chargés de raisins clairs,

Nourrit ta Muse aux regards pleins d'éclairs,
Toinon qui rit, les deux poings sur les hanches.
Merle gentil qui siffles dans les branches
Au renouveau, nous sommes Allemands,
Russes, Chinois, ténébreux, endormants;
O bon Marot, trouverons-nous encore
Ton chant naïf et sa note sonore 2?

1 Euvres, i. pp. 236-7.

2 Petit Traité, p. 255.

XV. BOUTS RIMÉS.

Bouts rimés was the name given to words riming together according to the rime-arrangement of a given form of poem, preferably and generally the sonnet. The list of these words being given (the more incongruous the better), the task of the versifier was to fill up the lines with padding which agreed with the terminal words.

Bouts rimés, which have fortunately almost died out since the eighteenth century, were a fashionable pastime among the précieux and précieuses of the Hôtel de Rambouillet and other literary coteries of the time:

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Ce métal précieux, cette fatale..
Qui vainquit Danaé, peut vaincre .

l'univers.

...

...

Par lui les grands secrets sont souvent découverts,
Et l'on ne répand point de larmes qu'il . . . n'essuye.
Il semble que sans lui tout le bonheur nous fuye,
Les plus grandes citez deviennent des . deserts,
Les lieux les plus charmans sont pour nous des . enfers;
Enfin tout nous déplaist, nous choque et nous . . . ennuye.
Il faut pour en avoir ramper comme un . . . lézard.
Pour les plus grands défauts c'est un excellent
Il peut en un moment illustrer la . . . canaille.

...

fard.

Il donne de l'esprit au plus lourd
Il peut forcer un mur, gagner une .

animal.

bataille.

Mais il ne fait jamais tant de bien que de . . . mal.

(Madame Deshoulières, Poésies, i. p. 12.)

Artificiality and complicated jugglery reached their height in the sonnets mésostiches, losangés, serpentins, croix de SaintAndré, and the rest, which also found adherents at this period among the haunters of the fashionable salons.

CHAPTER XI

ATTEMPTS TO IMITATE CLASSICAL AND

GERMANIC METRES

FINALLY there remain to be noticed the several attempts that have been made at different times to base French verse on the principles that govern that of the classical or of the Germanic languages.

I. QUANTITATIVE VERSE.

Recent research has established that the first attempt to write such verse in French was that of one Michel de Bouteauville1, vicar of Guitrancourt near Nantes, who in 1497 composed an Art de métrifier françois, in which he endeavoured to prove that Latin metres could be imitated in French. He also wrote a long historical poem in distichs on the principles he had laid down. Both these works remained unpublished.

It was only natural that the poets of the Renaissance in their enthusiasm for antiquity should renew the attempt, as indeed a large number of them did. According to d'Aubigné 2 the priority belongs to a certain Mousset, who had translated the Iliad and Odyssey into hexameters. Plusieurs, says d'Aubigné writing in 1630, se sont vantés d'avoir mis au jour les premiers vers mesurés, comme Baïf, Jodele et autres plus nouveaux; mais il me souvient d'avoir veu, il y a plus de soixante ans, l'Iliade et l'Odyssée d'Homère composées, plus de quarante ans auparavant, en vers examètres ou héroïques par un nommé Mousset, et encore puis-je dire un commencement qui estoit en ces termes:

1 See V. Thomas, Ann. de la faculté des lettres de Bordeaux, 1883, P. 325.

2 Euvres, iii. p. 272.

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