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prenède fit représenter en 1639 la Mort des | théâtre pour remplir un rôle dans la représenenfans d'Hérode ou la Suite de Marianne, qui tation d'une pièce. Chez les Grecs, la profesfaisait suite en effet à la Marianne de Tristan, sion d'acteur était très honorée, et les acteurs et George Sand, dans sa comédie le Mariage appelés à prendre part aux grandes fêtes théâde Victorine, a donné une suite au Philosophe trales officielles étaient considérés comme des sans le savoir, de Sedaine. fonctionnaires publics. A Rome, au contraire, il était interdit aux citoyens de monter sur un Celui qui se montre sur un théâtre, et le métier d'acteur n'était exercé que

ACTEUR.

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La Marianne, tragédie de Tristan l'Hermite (frontispce dessiné et gravé par Abraham Bosse).

par des étrangers, principalement des Grecs, | sion), proviennent du mépris que les Romains

et par des affranchis. Un sénateur n'avait pas le droit de rendre visite à un acteur, et un simple chevalier même se fût compromis en lui parlant dans la rue. On cite pourtant l'exemple de Cicéron, qui fut l'ami de Roscius. Néanmoins, tous les préjugés qui ont si longtemps pesé chez nous sur les acteurs (qui étaient excommuniés par le fait même de leur profes

ont toujours paru affecter pour eux. Il n'en est plus de même aujourd'hui, fort heureusement, et l'on a reconnu que l'acteur, comme tout autre individu, peut être un fort honnête homme, un bon citoyen et un chef de famille irréprochable; si à ces qualités il joint le talent et l'intelligence, il est accueilli partout avec joie, avec honneur et considération.

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ACTEUR EN REPRÉSENTATIONS.

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ACTEUR EN REPRÉSENTATIONS. consent à se montrer, on dit qu'il est Lorsqu'un acteur de l'un des théâtres de Paris présentations ». Ce procédé était fort e va se joindre accidentellement à une troupe autrefois et d'un effet presque certain de province, dans les spectacles de laquelle il public des départements, qui, n'ayant

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possibilité d'entendre et de connaître les ar- | de la capitale, l' « acteur en représenta tistes parisiens, accourait en foule lorsque n'a plus guère de raison d'être ni d'inf quelqu'un d'entre eux venait ainsi s'offrir à lui. Aujourd'hui, que les chemins de fer amènent chaque jour à Paris des milliers de provinciaux, qui se répandent chaque soir dans les théâtres

Ou alors ce sont des troupes entières, q ganisées à Paris, s'en vont faire par t France de grandes tournées, pour co une pièce nouvelle et la faire connaît

ACTEURS-AUTEURS.

tout. La rétribution offerte naguère à l'acteur en représentations par les directeurs de théâtres de province était de deux sortes : ou on lui offrait de courir les chances de l'exploitation faite avec lui en lui abandonnant la moitié de la recette nette de chaque spectacle (c'està-dire une fois déduit le montant des frais journaliers), ou il exigeait pour chaque représentation une somme fixe, qui variait selon la notoriété de l'artiste et l'importance du théâtre exploité; c'était tantôt cent, tantôt deux, trois, quatre et même cinq cents francs par soirée.

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volontiers les premiers rôles dans leurs tragé- | sont montrés écrivains distingués; à l'ancien dies et dans leurs comédies. Dans les temps modernes, les deux plus grands poètes dramatiques dont l'humanité puisse se glorifier, Shakespeare et Molière, furent d'abord comédiens. Mais, en dehors de ces deux hommes de génie, un grand nombre d'acteurs plus ou moins célèbres se sont distingués aussi, en divers pays, comme auteurs dramatiques, joignant ainsi la gloire de l'écrivain à celle du comédien. Iffland en Allemagne, Garrick en Angleterre, Goldoni en Italie, nous offrent des exemples sous ce rapport. En France, à partir du dix-septième siècle, beaucoup d'acteurs aimés du public se

théâtre du Marais, c'était Dorimond, Chevalier, Rosimond; à l'Hôtel de Bourgogne, au Palais-Royal, à la rue Guénégaud, sur la grande scène française illustrée par Molière, ce fut Baron, Brécourt, Champmeslé, Hauteroche, Villiers, Dancourt, la Noue, Raymond Poisson et son petit-fils Philippe Poisson, Raisin, Grandval, la Thuillerie, Legrand; à l'ancienne Comédie-Italienne, c'était Dominique Biancolelli, Louis Riccoboni, son fils François, Fabio Sticotti, Romagnesi. Plus près de nous, on trouve à citer les noms de Dumaniant, de Richaud-Martelli, de Collot-d'Herbois, de Fabre

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ACTEURS DANS LA SALLE.

d'Églantine, de Monvel, de Picard, d'Alexan- | Me Julie Candeille, qui appartint à la Comé

dre Duval, de Léger. De nos jours, on sait que plusieurs comédiens excellents ont aussi abordé le théâtre comme auteurs, entre autres Samson, Beauvallet, Monrose, MM. Régnier, Got, Pierre Berton, etc. - D'autre part, quelques chanteurs se sont distingués dans la composition dramatique ; en première ligne il faut citer Laruette, Solié, Gaveaux, qui ont écrit de nombreux opéras-comiques, et Jélyotte, l'admirable interprète des œuvres de Rameau, qui a fait représenter aussi un opéra. M. Duprez lui-même, le célébre ténor, a produit plu

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Mme Favart.

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sieurs ouvrages dramatiques. Quelques autres ACTEURS DANS LA SALLE. Dans exemples sont encore à mentionner. Mlle Flami- certaines pièces d'un genre fort comique, on a nia, la célèbre amoureuse de notre Comédie-Ita- employé ce procédé aujourd'hui très connu lienne, a écrit une pièce pour ce théâtre; Qui-d'un acteur qui se place dans la salle et qui, à nault, l'excellent artiste de la Comédie-Fran- un moment donné, se met à entamer un colloçaise, a composé un opéra pour l'Académie royale de musique, et on lui doit la musique des divertissements chantés ou dansés de beaucoup de pièces de son propre théâtre; la charmante Mme Favart, marchant sur les brisées de son mari, a écrit aussi quelques jolies pièces pour l'aimable scène dont elle faisait la gloire; Mule Julie Candeille, à la fois comédienne, chanteuse, virtuose, compositeur et écrivain,

que avec les acteurs en scène, au grand ébahissement du public, qui le prend d'abord pour un simple spectateur. Ce moyen d'effet n'est pas d'une invention aussi récente qu'on pourrait le croire, et nous le voyons employé dès le commencement du dix-huitième siècle à l'ancien Opéra-comique de la Foire, dans une pièce de d'Orneval intitulée Arlequin traitant; en un certain endroit de cette pièce, Arlequin,

ACTEURS FORAINS

ADAPTATION.

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dit un chroniqueur, « faisoit le mauvais lazzi | avait pris cours tout naturellement, et n'avait de montrer au doigt un homme assis parmi aucun caractère désobligeant. Parmi ces artisles spectateurs, qui se levoit tout en colère, et tes il en était d'ailleurs de réellement distinlui donnoit de ses gands par le visage. La garde gués, entre autres ceux qui appartenaient à venait sur le théâtre, ce qui laissoit le public l'Opéra-Comique et dont quelques-uns firent dans l'attente d'un événement sérieux, qui plus tard la gloire de la Comédie-Française et se terminoit cependant par une mauvaise plai- de la Comédie-Italienne: Clairval, Laruette, santerie, l'offensé n'étant autre qu'un acteur Audinot, Mlle Luzy, etc. qui se faisoit connaître et faisoit rire les spectateurs de leur bévue. »

Le Mercure de France nous rapporte un autre exemple de ce jeu de théâtre. Le 12 juillet 1744, en réjouissance de la prise de Furnes, on donnait à l'Opéra-Comique un spectacle gratis, composé de la Statue animée et des Jardins de Thymen, jolie pièce de Piron:

Après la représentation de la première pièce, dit le Mercure, un acteur de la troupe s'avança sur le bord du théâtre, pour annoncer aux spectateurs qu'ils ne pouvoient pas donner la seconde pièce qu'ils avoient promise, l'acteur qui devoit remplir un des rôles se trouvant indisposé; qu'ils étoient tous fâchés de ce contre-tems. Le sieur Lécluse, acteur des plus comiques de ce même théâtre, avoit pris la précaution de se placer comme spectateur, pendant la première pièce, dans une des premières loges, en habit de jardinier, confondu avec toutes sortes de gens de tous états: toute l'assemblée se récria fort sur cette annonce de ne pas jouer la pièce promise; le feint jardinier se lève comme les autres, et dit qu'on prétendoit que la pièce fût jonée, avec tant d'art et d'apparence de vérité, que tous les spectateurs donnèrent parfaitement dans l'illusion. L'acteur qui avoit déjà fait l'annonce proposa enfin au feint jardinier, qui étoit toujours dans la loge, de vouloir bien se charger du rôle de l'acteur malade, puisqu'il en avoit l'habit. Le défi fut accepté, le supposé jardinier quitta sa place pour passer au théâtre, et joua son rôle avec l'applaudissement de toute l'assemblée.

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ACTION. Au point de vue du théâtre, on peut dire que l'action se compose de l'ensemble des faits, des incidents divers qui découlent du sujet, excitent l'intérêt du spectateur et forment la trame de la pièce représentée. L'action est donc plus ou moins serrée, plus ou moins compliquée, selon la nature de l'ouvrage. Elle peut être jusqu'à un certain point rudimentaire dans une comédie de mœurs ou de caractères; il la faut au contraire vive et nerveuse dans une comédie d'intrigue. Dans le drame, elle est généralement rapide, émouvante et fertile en péripéties.

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ADAPTATION. C'est ainsi que l'on qualifie généralement la traduction et la mise à la scène, sur un théâtre français, d'un opéra étranger. Lorsqu'il s'agit d'une œuvre de ce genre, une traduction, en effet, ne saurait être complètement exacte; outre que le rythme musical oblige souvent l'arrangeur à altérer plus ou moins le sens des vers pour se soumettre à sa précision, il arrive parfois que le fond même de l'action scénique subit des modifications plus ou moins importantes, en raison de la différence qui existe entre les coutumes, exigences d'un public étranger, et celles du public français. Il y a donc, en réalité, adaptation bien plutôt que traduction littérale. Les opéras de Weber, de Rossini, ont été ainsi

les

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