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ÉCLAIRAGE (L') AU THÉATRE.

Voici maintenant quelques renseignements pratiques donnés par Moynet sur l'éclairage de la scène dans nos théâtres :

L'éclairage de la scène se fait par la rampe, les herses, les portants et les traînées. La rampe, que tout le monde connaît, est cette ligne de lumière qui sépare l'orchestre de la scène, disparaît ou remonte suivant les besoins, et enfin éclaire les acteurs en face et si bien qu'aucun jeu de physionomie n'est inaperçu. Les moindres détails de leur figure et de leur costume ne peuvent échapper au spectateur. La ligne de feu s'étendant d'un côté de la scène à l'autre, tous les personnages sont éclairés de la même façon, quelle que soit la place qu'ils occupent.

La rampe éclaire donc l'avant-scène d'une façon égale, et ses feux vont en s'adoucissant vers le fond du théâtre, ce qui permet, dans les scènes de nuit, de distinguer encore le jeu des acteurs, alors que tout le théâtre est dans l'obscurité.

sont pourvus, à leur partie supérieure, d'un large crochet qui sert à les suspendre soit à une traverse de châssis, soit à un mât. Une fois le portant suspendu, un lampiste vient boulonner un tuyau de cuir ou de caoutchouc à la partie inférieure du tuyau de cuivre où se trouve situé un robinet. Ce tuyau de cuir ou de caoutchouc passe à travers le plancher et va rejoindre un système de tuyaux qui se branchent sur le conduit central où est le robinet du gazier. Ces portants s'adaptent à tous les plans, et les tuyaux sont assez nombreux pour apporter un foyer central de lumière à un point déterminé, si les besoins de la scène le commandent. A ces trois appareils, il faut en ajouter un quatrième, qu'on appelle les traînées, et qui n'a pas de poste fixe on le dispose selon les besoins. Lorsque la décoration est accidentée, et lorsque les châssis peu élevés occupent plusieurs plans du théâtre, le traversant quelquefois dans sa largeur, comme des terrains, des bandes d'eau, de petites fermes de paysage, ces décorations porteraient ombre les unes sur les autres et seraient imparfaitement éclairées si on ne mettait entre elles des ap

Le grand inconvénient de la rampe, c'est le danger d'incendie, surtout pour les costumes légers qui viennent flotter au-dessus d'elle. Dans les bal-pareils d'éclairage. Ces appareils sont des traverses lets, combien n'a-t-on pas eu à déplorer d'accidents de ce genre! On s'en préserve à l'Opéra à l'aide d'un système nouveau qui consiste en un renversement des feux et dans la modification des réflecteurs qui renvoient la lumière en grande quantité tout en absorbant une partie de la chaleur.

Après la rampe viennent les herses, cylindres elliptiques en tôle traversant le théâtre, et dont une partie ouverte et munie d'un grillage métallique laisse échapper les feux d'une traînée de becs de gaz, situés à l'intérieur. Cet appareil est suspendu par des chaînes, qui sont elles-mêmes rattachées à des cordages, à la distance où la chaleur de la herse ne peut plus les mettre en danger. Le tout est monté sur tambour et contrepoids, pour qu'on puisse charger ou appuyer (Voy. ces mots) la herse.

Il y a une herse par plan: un conduit monté sur un pas de vis va rejoindre une petite logette située à l'avant-scène, où se tient le lampiste; de cette logette il peut donner ou retirer du feu en tournant un robinet, ce qui lui permet d'obscurcir graduellement le théâtre, en commençant par la rampe, la herse du premier plan, etc.; il tient aussi les robinets des portants, dont nous allons parler, ce qui met tout le système lumineux dans sa main. Les portants sont de longs montants de bois, sur lesquels sont fixés des tuyaux de cuivre. Sur ces tuyaux sont branchés trois, quatre ou cinq et même dix becs de gaz avec leurs verres. Les montants

plus ou moins longues, sur lesquelles on adapte un cylindre creux, duquel jaillissent par de minuscules ouvertures une série de flammes minces et longues, assez semblables aux illuminations des monuments les jours de fête; ces traînées sont d'un grand effet dans de certaines décorations. Ajoutons que les décors mobiles, comme les nuages, les plateaux sur lesquels on monte ou l'on descend des personnages dans les féeries, sont aussi éclairés par le gaz, la facilité de raccourcir ou d'allonger le tuyau conducteur permettant partout l'emploi du gaz.

L'éclairage à l'huile n'est pas tout à fait abandonné. Pour le service des dessous, du cintre, et même sur la scène, la lumière doit souvent accompagner l'ouvrier qui a une réparation à faire ou un objet à agencer dans un des mille endroits obscurs où la lumière du gaz ne peut pénétrer. Mais la vieille lampe à l'huile du théâtre ancien, si ingénieusement construite qu'on pouvait la promener partout sans aucune précaution, celle qui a jadis éclairé l'Olympe dans les fameuses gloires de l'Opéra, ne sert plus aujourd'hui qu'aux services secondaires du théâtre. On commande « un petit service à l'huile » pour les travaux et pour les répétitions, l'emploi du gaz nécessitant la présence d'un grand nombre de sapeurs. L'administration, pour éviter des frais, éclaire aussi la salle à l'huile pendant le jour pour le service des répétitions. Il faut dire, cependant, que certains théâtres n'emploient même plus l'huile que très exceptionnellement ;

les

ÉCOLE DE CHANT DE L'OPÉRA.

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quinquets n'y servent guère que pour l'éclairage | dance de l'Académie royale de musique, rue ambulant (1).

Le gaz, qui depuis soixante ans brille dans nos théâtres, est destiné certainement, dans un avenir plus ou moins prochain, à faire place à l'électricité. Déjà des essais ont été faits, au point de vue de la pratique journalière, particulièrement à l'Opéra et aux Variétés; mais il reste encore quelques difficultés à résoudre, quelques obstacles à vaincre pour que l'emploi de la lumière électrique puisse s'appliquer d'une façon satisfaisante et définitive à l'éclairage des établissements dramatiques. Le jour où le problème sera complètement résolu, presque tout danger d'incendie aura disparu, et l'on n'entendra plus parler de catastrophes horribles comme celles qui, récemment encore, ont signalé la destruction du Ring-theater de Vienne ou du théâtre italien de Nice. (Voy. LE FEU AU THEATRE.)

Saint-Nicaise, connue sous le nom de Magasin, et c'est pourquoi l'on prit bientôt l'habitude de désigner les élèves qui en faisaient partie (il n'y avait que des femmes) sous le nom de filles du Magasin. Les filles du Magasin étaient admises à figurer sur le théâtre avant d'avoir achevé leurs études, et, par un privilège assez singulier, elles ne dépendaient plus de personne lorsqu'une fois elles étaient inscrites sur les registres de l'école : l'autorité des parents, du mari même, cessait sur le seuil de l'établisse

ment.

On cite parmi les professeurs de cette première école de chant Dun fils (1714), Lacoste, Bluquet, Deshayes (1719), Dubreuil (1737). En 1751, Lagarde en était directeur, Levasseur en 1758, Féret en 1773, De la Suze en 1779. Mais bientôt une autre école allait surgir.

Sur les instances du baron de Breteuil, un arrêt du conseil d'État en date du 3 janvier 1784, relatif à l'Opéra, établissait à ce théâtre une école destinée à lui former des sujets. Voici le passage essentiel de ce document :

Pour ce qui est de la lumière électrique employée comme moyen d'effet scénique, ceci ne se rapporte plus à l'éclairage proprement dit, et nous renvoyons le lecteur à ce mot spécial, de même que, pour ce qui concerne l'éclairage des salles de spectacle, nous le prions tribuer le plus efficacement à donner à un spectade se reporter aux mots LUSTRE et PLAFOND

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(1) Aujourd'hui, en effet, le service même de jour se fait au gaz, dans la plupart des théâtres; mais un nombre de becs est scrupuleusement déterminé, nombre que l'on ne peut augmenter sans augmenter en même temps la garde des pompiers, comme pour le service du soir. Ainsi, dans un grand théâtre, comme la Porte-SaintMartin, le nombre des becs de gaz qui peuvent être al

lumés dans le jour ne peut dépasser dix; dans un petit

théâtre, comme la Renaissance, il est fixé à trois. DICTIONNAIRE DU THÉATRE.

Le Roi ayant reconnu que ce qui pourroit con

cle aussi intéressant pour le public un nouveau degré de perfection, ce seroit d'établir une École où l'on pût former tout à la fois des sujets utiles à l'Académie royale de musique et des élèves propres au service particulier de la musique de Sa Majesté, etc., Ordonne :

Art. 1er. A compter du 1er août prochain, il sera pourvu à l'établissement d'une École tenue

par d'habiles maîtres de musique, de clavecin, de déclamation, de langue françoise, et autres, chargés d'y enseigner la musique, la composition, et, en général, tout ce qui peut servir à perfectionner les différents talents propres à la musique du Roi et de l'Opéra.

L'École fut organisée avec soin, et placée sous la direction de Gossec, avec des professeurs tels que Piccinni, Langlé, Rigel, De la Suze, Saint-Amans, Rodolphe, Guénin, Molé, etc. On l'installa dans les bâtiments des MenusPlaisirs, faubourg Poissonnière, et ce fut véritablement là le premier essai d'enseignement musical, qui devait plus tard donner naissance.

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322 ÉCOLE DE DANSE DE L'OPÉRA. ÉCOLE ROYALE DRAMATIQUE.

au Conservatoire. Toutefois l'ancienne école du | de danser sur les petits théâtres des Foires chant de l'Opéra continua de subsister jusqu'en Saint-Laurent et Saint-Germain, particulière1790, concurremment avec l'établissement nou- ment à l'Opéra-Comique. En 1779, on ouvrit veau, qui avait reçu le nom d'École royale de même à leur usage spécial, sur le boulevard du chant et de déclamation, et qui fonctionna à Temple, en face la rue Charlot, un théâtre partir du 1er avril 1784. nouveau qui prit la dénomination de Théâtre des élèves de la danse pour l'Opéra. On jouait là de grands ballets-pantomimes à spectacle, tels que la Jérusalem délivrée, l'Amour enchaîné par Diane, etc., dans lesquels ce personnel mignon, composé d'enfants de cinq à quinze ans, étonnait le public par ses talents précoces. Toutefois cette entreprise eut une fin malheureuse, se termina par la faillite des entrepreneurs, et les élèves retournèrent à l'Opéra, tandis que le nouveau théâtre changeait de directeurs, de genre, de répertoire, et devenait celui des Beaujolais. (Voy. CONSERVATOIRE DE DANSE.)

ÉCOLE DE DANSE DE L'OPÉRA. C'est vers le commencement du dix-huitième siècle, vingt ou trente ans peut-être après la mort de Lully, que semble avoir été créée à l'Opéra l'école de danse qui fait encore aujourd'hui partie de ce théâtre. Grâce à cette institution fort utile, dans laquelle de nombreux élèves des deux sexes reçoivent, dès leur plus tendre enfance, une éducation spéciale très complète, notre première scène lyrique a toujours eu sous la main une pépinière de jeunes artistes dans laquelle elle pouvait puiser incessamment pour renouveler et compléter son personnel dansant, en même temps qu'elle maintenait intactes les traditions d'un art qui paraît malheureusement avoir perdu une partie de son ancienne splendeur. Les directeurs de l'école de danse de l'Opéra ont été Lany (1750), Hyacinthe (1761), Gardel père (1770), Deshayes (1781), Gardel (1799 jusqu'à 1815). A partir de cette époque, il ne paraît plus y avoir eu de directeur spécial pour l'école, mais seulement des professeurs, qui ont été successivement Maze, Coulon, Romain, Vestris, Mérante, Mme Taglioni, Mme Dominique, etc.

L'école, qui porte officiellement aujourd'hui le nom de Conservatoire de danse, est tenue avec soin. Avant d'avoir terminé leur éducation, les élèves sont admis, selon leurs capacités, à paraître dans les ballets de l'Opéra ; des examens périodiques, établissant leurs progrès, leur permettent d'obtenir de l'avancement, de passer d'un quadrille effacé dans un quadrille plus important, de devenir ensuite coryphées, et parfois même premiers sujets. C'est à l'école qu'on a dû des artistes de la valeur de la pauvre Emma Livry, de Miles Marie Vernon, Laure Fonta et bien d'autres, qui ont fait honneur à l'Opéra.

ÉCOLE ROYALE DRAMATIQUE. Cette école, qui semblait jusqu'à un certain point destinée à devenir le pendant de l'École de chant établie à l'Opéra, est restée bien obscure, car aucun historien, que je sache, n'a révélé son existence. Cette existence fut courte d'ailleurs, car, établie le 1er avril 1786, l'école disparut dès les premiers jours de la Révolution. La seule trace que j'en aie retrouvée est dans le petit almanach les Spectacles de Paris (1789): « Monseigneur le maréchal, duc de Duras, dit ce petit recueil, convaincu que les différens genres de spectacles nouvellement adoptés par le public, surtout dans les provinces, avoient presque éteint le goût et détruit l'attention des spectateurs pour la tragédie et pour la comédie, que les acteurs, peu accueillis et découragés, privés d'émulation, perdoient leur talent, oublioient les traditions, et substituoient des caricatures puériles ou vicieuses à la beauté simple et vraie de la nature, a obtenu des bontés du Roi l'établissement d'une École dramatique à l'hôtel des Menus-Plaisirs du Roi, sous la protection des premiers gentilshommes de S. M. »

Voici quelle était la composition du personAu siècle dernier, on accordait à certaines nel enseignant de cette école, dont se trouvaient élèves, pour leur permettre de se former et de professeurs les trois plus grands artistes de la prendre l'habitude de la scène, l'autorisation | Comédie-Française:

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PLANCHE XXI. Exercices d'une écuyère, au Cirque de Franconi, à l'époque du Consulat. (Dessiné par C. Vernet, gravé par Debucourt.)

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