ÆäÀÌÁö À̹ÌÁö
PDF
ePub

6

ACCOMPAGNATEUR. - ACROBATE.

tre, ne se contente pas toujours d'applaudir; | ou un misérable eut la cruauté de lancer au

lorsque le talent d'un grand artiste ou le génie d'un grand écrivain soulève en lui l'enthousiasme, il lui arrive de se répandre en acclamations spontanées et bruyantes. Le fait le plus célèbre en ce genre est celui qui signala la sixième représentation d'une pièce de Voltaire, Irène, pendant laquelle on couronna sur la scène le buste de l'auteur. Voltaire était présent dans une loge, et toute la salle aussitôt, se tournant vers lui, éclata en applaudissements et en acclamations frénétiques.

ACCOMPAGNATEUR.

Dans les théâtres lyriques importants, on trouve toujours au moins un accompagnateur au piano, chargé de donner les leçons et d'apprendre aux chanteurs les rôles des opéras nouveaux, ainsi que d'accompagner au piano les répétitions jusqu'au moment où l'orchestre vient prendre part aux études. A Paris, où les accompagnateurs sont toujours des artistes fort distingués, souvent des compositeurs émérites, ils prennent le titre de Chefs du chant. (Voy. ce mot.)

ACCOMPAGNATEUR AU CLAVECIN. Autrefois, à l'époque où l'orchestre n'avait acquis ni la puissance de sonorité ni la force d'expression qu'il possède aujourd'hui, l'usage s'était établi, surtout en Italie, de placer au milieu des symphonistes un accompagnateur au clavecin (maestro al cembalo), qui réglait les mouvements et soutenait particulièrement les récitatifs. Il n'y a pas encore bien longtemps qu'on a renoncé, en Italie, à cet usage, qui n'a jamais prévalu en France, bien qu'on en ait eu des exemples à l'Opéra, notamment en 1736, lors de la représentation des Génies, ouvrage de M1 Duval. « Mile Duval, dit un annaliste, accompagna elle-même tout son opéra sur le clavessin de l'orchestre, où le public la vit avec plaisir et étonnement. » Les compositeurs italiens avaient l'habitude de tenir eux-mêmes le clavecin d'accompagnement aux premières représentations de leurs opéras; il en résultait parfois des incidents douloureux ou bizarres. En 1735, Pergolèse donnait à Rome un opéra nouveau, l'Olimpiade, qui, malgré ses beautés, tomba lourdement; un imbécile

compositeur, assis au clavecin, une orange qui l'atteignit à la tête; celui-ci, déjà souffrant, et désolé d'une telle humiliation, tomba bientôt malade, et s'en alla mourir à Naples de chagrin et d'épuisement. En 1813, à Rome encore, Rossini, donnant le Barbier de Séville et tenant le piano à l'orchestre, fut hué, sifflé, insulté de la façon la plus odieuse par un public inepte et sans pitié. Mais Rossini n'était pas impressionnable et sensible comme Pergolèse; il tint tête à l'orage, éclata de rire à la barbe de ce public, et revint le lendemain à sa place, d'où celui-ci, cette fois mieux inspiré, l'arracha pour le porter en triomphe.

[blocks in formation]
[graphic][subsumed][subsumed]

PLANCHE I.

Couronnement de Voltaire au Théâre-Français, le jour de la sixième représentation d'Irène (30 mars (1778); d'après le dessin de Moreau le jeune, gravé par Gaucher.

[ocr errors]

ACTE.

[blocks in formation]

9

| point la division des poèmes en cinq actes. Il est vrai que l'action paroît de temps en temps interrompue sur le théâtre et que les acteurs, occupés hors de la scène ou gardant le silence, font place aux chantres du choeur, ce qui produit des intermèdes; mais non pas des actes dans le goût des modernes, parce que les chants du choeur se trouvent liés d'intérêt à l'action principale, avec laquelle ils ont toujours un rapport marqué, du moins dans les pièces de Sophocle; car Euripide s'est quelquefois écarté de cette règle, et ses chœurs sont souvent de beaux morceaux de poésie qui n'ont aucun rapport avec l'action. Si, dans les nouvelles éditions, leurs tragédies se trouvent divisées en cinq actes, c'est aux éditeurs et aux commentateurs qu'il faut attribuer ces divisions, et nullement aux originaux. »

Nos grands poètes tragiques, à commencer par Corneille et Rotrou, ont divisé leurs poèmes dramatiques en cinq actes; Molière fit de même pour ses comédies de mœurs ou de caractères, à l'exception de l'École des Maris, qui est en trois actes; mais dans ses œuvres fantaisistes ou ses bouffonneries il adopta sou vent cette dernière coupe, témoins l'Amour médecin, Amphytrion, Pourceaugnac, George Dandin, le Malade imaginaire, le Médecin malgré lui. Quant à ses farces, elles sont toutes en un acte.

Les genres, depuis lors, s'étant subdivisés à l'infini, on a fait et l'on fait tous les jours des pièces en un, deux, trois, quatre ou cinq actes. Toutefois, la division en deux actes, qui est de beaucoup la plus rare, semble aussi la moins heureuse. Par exception, on a écrit parfois des pièces en plus de cinq actes, et un poète obscur, nommé Jean Hays, a publié en 1597 une tragédie en sept actes et un prologue, intitulée Cammate; de nos jours, M. Bouchardy a renouvelé ce procédé dans un de ses drames.

Mais si les écrivains les plus féconds se sont généralement contenus dans les limites de la coupe en cinq actes, il en est qui, trouvant cette division insuffisante, ont tracé des œuvres qui exigeaient plusieurs journées de représentations. Sous ce rapport, Richard Wagner, avec sa fameuse tetralogie des Nibelungen, ne saurait passer pour un novateur. Dès 1601,

[graphic]
[blocks in formation]

Alexandre Hardy faisait représenter à l'Hôtel | avait divisée en quatre journées de cinq actes,

[merged small][merged small][graphic][graphic][graphic][graphic][merged small]

Séville, le Mariage de Figaro, la Mère coupable, | journées, et M. Émile Augier a complété sa quoique formant chacune un tout complet, se font suite pourtant et se complètent l'une par l'autre. Sedaine avait fait de même en donnant le Comte d'Albert et la Suite du Comte d'Albert, imitant en cela Corneille, qui avait complété le Menteur avec la Suite du Menteur. Alexandre Dumas divisa son Monte Cristo en plusieurs

comédie les Effrontés en donnant ensuite le Fils de Giboyer. Enfin Richard Wagner, on le sait, a fait représenter sous ce titre général, l'Anneau du Nibelung, une tétralogie musicale qui forme quatre opéras distincts. Certains auteurs aussi ont achevé une idée mise en œuvre par un de leurs devanciers: ainsi la Cal

« ÀÌÀü°è¼Ó »