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me acte entre Helène & Arlequin, Monfieur Oronte & fa Femme ; mais comme elles ne font que de rempliffage, nous viendrons à celle où Madame Oronte apprend à Aftérie qu'elle va être heureufe d'époufer celui qu'elle aime, la croit inftruite du retour d'Arimon, & se livre à une joie qui eft de peu de durée, lorfqu'elle apprend que c'eft le Marquis à qui elle eft deftinée. Arimon paraît, & accablé de douleur il dit à Monfieur & à Madame Oronte, qu'après avoir perdu tout ce qu'il poffédait, il ne doit plus prétendre à la main d'Aftérie, & qu'il vient lui rendre fa parole. Cette fituation produit encore un équivoque qui fait croire à M. Oronte qu'Arimon n'eft affligé que de la perte du cœur de fa fille & de fon infidélité; mais Arimon l'inftruit de la véritable caufe de fa douleur, & Aftérie lui apprend la raifon qui l'a empêché de s'affliger de fa mort parce qu'elle venait de le voir. Madame Öronte dont le fond du cœur eft excellent promet à Arimon tous les fecours qui dépendront d'elle, & le Pere d'Aftérie l'affure que fa fille n'aura jamais d'autre époux que lui, & elle le congédie en lui donnant les plus flatteufes efpé

Tome VI.

M

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rances. Le Marquis arrive & presse Monfieur & Madame Oronte de combler fes vœux, en lui accordant, ce jour même, la main de la charmante Aftérie. En ce moment on apporte une Lettre de Breft. Monfieur Oronte l'ouvre & lit : « La mort du pauvre Arimon n'eft que trop confirmée; mais » fes biens, qu'on croyait perdus avec Jui, fe font recouvrés depuis, à peu » de chofe près. Si vous lui connaissez quelque héritier, qu'il parte au plu» tôt, & vienne réclamer une fuccef» fion qui en vaut bien la peine. Il ne faurait trop fe preffer. »

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Le Marquis transporté de joie, leur apprend qu'il eft l'héritier de cet Arimon, & qu'il va partir à l'instant pour voler où la fortune l'appelle.

Mde, OR ONTE

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Que, pour deux ou trois mois, on le quitte

pour elle.

Vous voyez, je fuis attendu;

Différens; gardez-moi vos bontés, je vous prie

Madame Oronte piquée de l'indifférence que le changement de fortune fait montrer au Marquis, fe vange d'un procédé fi outrageant; elle appelle Arimon & lui donne fa fille; le Marquis fort en difant ces Vers,

Il faut qu'il reffufcite exprès,
Pour me voler fon héritage;
On n'a pis que des fiens.

Cette Comédie eft un ouvrage pofthume de la Chauffée. Le Dialogue en eft vif. La plupart de fes fituations font comiques & théâtrales. Les caracteres font foutenus, mais ils reffemblent à beaucoup d'autres, dé à trop fouvent employés. L'intrigue n'eft pas moins commune & le dénouement fe prévoit dans le fecond acte; elle eut cependant une forte de fuccès, & fut jouée huit fois.

LA BOHEMIENNE.

Comédie en deux actes

en vers, mêlée

d'Ariettes, 28 Juillet 1756. (1)

NISE,

I

ISE, & Brigani ouvrent gaiement la premiere fcène par ce Duo.

Dans l'efpérance

Du plaifir,

On peut d'avance

Se réjouir ;

Mais les foucis de l'avenir

Sont des tourmens qu'il faut bannir.

Brigani fe plaint que la faim le preffe, & qu'on ne vit pas d'efpoir, fa fœur le confole en l'affurant qu'ils vont être inceffamment riches. Tu connais bien, dit-elle, Calcante, ce gros Marchand que tu viens de voir à la Foire de Bologne, il fera notre reffource, je veux quitter l'état de fourbe. BRIGA N I.

Comment veux-tu changer de vie?

(1) Le théâtre repréfente une Place publique.

Avons-nous le moyen d'être d'honnêtes-gens?

NISE.

Mon frere, nous l'aurons par un bon mariage; Lorfqu'on a des attraits en partage,

Et qu'on a l'art de s'en fervir,

Tous les cœurs font à nous; on n'a plus qu'à choifir.

BRIGAN I.

Les Vieillards ne font pas de notre dépendance. NISE.

En vain ces vieux Renards, ces fombres loupsgaroux,

Se font contre l'amour un rempart de pru

dence,

Quand nous voulons ils font à nos genoux, Et nous favons les rendre doux j

Leurs cœurs plus tendres, plus fenfibles, Defféchés par les ans, en font plus combuf tibles,

Et, comme l'amadou, rien qu'un regard coquet,

Leur fait prendre feu, crac; c'eft un coup de

briquet.

Notre hommme eft dans le cas ; & fitôt qu'il

m'a vue,

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