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bandonne à la fureur, & lui demande fon fils; il l'impatiente tant, que Celio en colere, le veut battre; Arlequin le repouffe avec la tête. Je te blesserai, dit-il, avec les armes que tu m'as fai

tes.

Au cinquieme acte, Pantalon voyant que tout eft découvert, promet de rendre compte à Rofaura de fon bien, & lui permet d'époufer Celio. Cependant Arlequin vient redemander fon fils à Celio, & Camille vient aufli faire la même demande à Scapin. Tous deux s'en vont fans rien répondre, & reviennent un moment après avec les deux enfans. Le tout eft de favoir quel eft celui d'Arlequin. Scapin qui eft au fait de toute l'intrigue, la développe, en difant que celui que Celio tient eft le fien, & remet à Camille & à Arlequin celui qu'il leur a enlevé. Tout le monde fe réjouit, & la Piece finit.

Cette excellente Comédie eft de Monfieur Goldoni, & a été mife au théâtre par le Sieur Zanuzzi avec beaucoup d'intelligence; on peut la mettre à côté des meilleures pieces d'intrigue, foit anciennes foit modernes : le célébre Auteur à qui l'on en eft rede

vable, eft, fans contredit, celui qui a marché le plus près fur les traces dé Plaute, & des anciens Auteurs comiques.

DEBUT DE Mlle, COLLET.

La Demoiselle Collet débuta le 21 Janvier 1761 pour les rôles d'Amoureufe, dans le Maître de Mufique & la Fille mal gardée; fon jeu enfantin lui obtint les applaudiffemens du Public, qui les lui redoubla dans le rôle de Betzi du Roi & le Fermier. C'eft prefque les feuls où elle fe foit diftinguée. Elle avait peu de voix & remplaçait par des minauderies, ce qui lui manquait du côté de l'expreffion. Elle fût depuis reçue à demie part, pour les feconds rôles dans le chant, & elle eft morte au mois d'Avril 1766.

DEBUT DE Mlle, VILETTE.

Mademoiselle Vilette qui avait déjà paru avec fuccès fur le théâtre de l'Opéra, dans le Devin de Village, n'en eut pas moins dans celui de Zerbine & dans tous les autres qu'elle remplit fur le Théâtre Italien, où elle joua pour

la premiere fois, le 7 Septembre. Sa voix charmante reçut dès-lors les plus grands applaudiffemens; mais les progrès qu'elle a faits depuis dans la déclamation ne font compréhenfibles que pour les Spectateurs qui ont eu le bonheur d'en être journellement les té

moins.

MELEZIN D E.

Comédie en trois actes en vers,
7 Août 1758.

M

ELEZINDE, fille de Sélime, un des principaux de la Cour du Mogol, ayant préféré un jeune Seigneur, nommé Zarès, à l'Empereur lui même dont elle était aimée, l'Empereur irrité de cette préférence, exila fon mari, & éloigna Sélime de la Cour, en lui donnant le Gouvernement d'une des Ifles de fon Empire. Mélézinde y fuivit fon pere, malgré tous les artifices qui furent employés pour la retenir. Zarès au fond de fon exil, apprit la retraite de fon épouse; mais fa jaloufie ne put lui permettre de vivre éloigné d'elle. La place de Grand-Prêtre vint à vaquer

dans l'Ifle où réfidait Mélézinde; Zarès faifit cette occafion pour éprouver par lui-même fa fidélité. Il fe déguise, fe rend dans cette Ifle, & s'y fait élire Grand-Prêtre. Sélime, qui ne le croyait pas fi près de lui, avait follicité fa grace, & l'avait obtenue; mais il le faifait chercher inutilement; on n'avait trouvé que Zima, fon Efclave, époux de Zémire, & compagnon de Zarès dans fa fuite; encore cet Esclave accablé de maux, & prêt à rendre les derniers foupirs, n'avait-il pû donner aucune nouvelle de fon Maître. C'est dans ces circonftances que commence l'action.

Zarès ordonne à Orofmin, fon Confident, de publier qu'il eft mort dans fon exil, & que fon trépas a fuivi de près celui de Zima, que l'on vient d'apprendre. Le deffein de Zarès eft d'éprouver fi Mélézinde, le croyant mort, voudra fe livrer aux flammes, fuivant une coutume établie dans le pays, dont cependant l'ufage commence à s'abolir. Auffi-tôt que Mélézinde apprend la mort de fon mari, elle fe détermine à ce facrifice. Sélime, fon pere, employe tout ce que la raison & la nature peuvent lui infpirer pour la détourner de

cette réfolution; elle eft inébranlable. Il va trouver le Grand-Prêtre; le conjure d'y employer fon autorité. Tout ce que Sélime peut obtenir; c'est que le Grand Prêtre fufpendra le dévouement de fa fille; mais fi elle perfifte, il ne s'y oppofera point. Mélézinde toujours déterminée à mourir, demande une entrevue avec le Grand-Prêtre, le preffe de lui permettre de faire à fon Epoux le facrifice de fa vie. Zarès. enchanté des fentimens de fa femme, eft fur le point de fe découvrir; mais il s'arrête, & pour achever de fonder le fond de fon cœur, il lui tient un difcours artificieux, dont le but apparent eft de la détourner de fon deffein, en l'affurant quelle perdra tout le fruit de fon action, fi la vaine gloire, plutôt que la tendreffe, eft le motif qui l'y engage. Il lui fait une peinture des. douceurs de la vie, & lui donne des louanges flatteufes fur fes charmes. Mélézinde eft dans la plus étrange furprise d'entendre un Grand-Prêtre lui confeiller fon deshonneur. Zarès lui répond qu'il voudrait la combler de gloire. Vous favez, lui dit il, que lors qu'une Veuve s'arrache à la rigoureufe loi du bucher, pour époufer un Miniftre des

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