Vita I. p. 33. 1130. Sup. liv. xcvi. 2 7 Sup. 2.7. & un diacre. Le premier fut Pierre de la Jugie couAN.1375 fin-germain du pape, & alors archevêque de Rouen. C'eft luy qui étant archévêque de Narbone tint un concile à Befiers en 1351. & assista au concile de Lavaur en 1568. le pape Gregoire XI. venoit de le transferer au fiége de Rouen le vingt - feptiéme d'Août 1375. & le même jour il transfera au fiége de Narbone Jean Roger archevêque d'Auch fon frere. Quant à Pierre de la Jugie, le pape en le faifant prêtre cardinal luy donna le titre de faint Cle. ment: mais on continua de le nomer le cardinal de Narbone à cause du long-tems qu'il avoit gouverné cette église. Vita to. 2. p. 778. To. I p. 114. Ughel to. 4. p. 36E. 1141. Le fecond cardinal fut Simon Broussan Milanois, docteur fameux en droit civil & canonique, archevêque de Milan depuis 1370. & enfuite réferendaire du pape, fon titre fut faint Jean & faint Paul, mais on l'apeloit le cardinal de Milan. Le troifiéme fut Hugues de Montalain Breton, ou plûtôt Angevin: Il fut fucceffivement chantre, doïen & archidiacre de l'église de Nantes, dont il fut élu évêque en 1354. mais le pape en vertu de fa réserve, mit Robert évêque de Treguier à Nantes, & Hugues à Treguier, & en 13.56. il fut transferé à faint Brieux dont il étoit évêque quand il fut fait chancelier de Bretagne, & enfuite cardinal du titre des Quatre couronés: : on le nomnoit le cardinal de Bretagne. Le quatrième fut Gui de Malefec coufin du pape, P1144. natif du diocéfe de Tulle. Il étudia le droit canon à Toulouse, puis l'y enfeigna publiquement. Il étoit prêtre & archidiacre de Corbiere dans l'églife de Narbone, quand le pape Urbain V. le fit évê que AN. 1375. que de Lodeve en 1370. & l'année fuivante il le p. 1170. Le feptiéme fut Geraud du Pui Limoufin, parent p. 173. du pape, & moine Benedictin. Il fut abbé de faint Pierre-au-mont dans le diocéfe de Chaalons en 13,0. puis abbé de Marmoutier en 1363. Enfuite le pape l'envoïa en Italie pour y être fon tréforier & fon collecteur dans toutes les terres de l'églife. En 1362. Grégoire XI. luy donna le gouvernement de Peroufe du patrimoine de faint Pierre & de quelques autres provinces. Il fit bâtir à Peroufe deux fortereffes, dins l'une defquelles il étoit affiegé quand il aprit la nouvele de sa promotion au cardinalat : car la dureté de fon gouvernement luy atira plusieurs révoltes; fon titre fut de faint Clement, mais il ne le reçut que vers la fin de 1376. on le nomoit le cardinal de Marmoutier, Nnij AN. 1375. 1.8.. Le huitiéme fut Jean de la Buffiere Bourguigon, alors abbé de Citaux. Il étoit abfent quand il fut fait cardinal, & n'ariva à Avignon que le dernier de Février 1376. mais il y mourut le quatrième de Septembre de la même année. Le neuviéme cardinal & le feul diacre fut Pierre de Lune Arragonois, §. 1182. 1193° fils de Jean Martinès de Lune baron de Ilveca homme célebre en fon tems. Pierre étoit de petite taille, mais d'un grand efprit, docteur en decret, & prevôt de l'église de Valence. Il enseignoit le droit-canon publiquement à Montpelier quand il fut fait p. 977. cardinal du titre de fainte Marie en Cofmedin; & fit un perfonage confiderable dans l'églife. Voilà les neuf cardinaux de la promotion du vingtiéme de Décembre 1375. Elle auroit dû fe faire le jour fui434 vant qui étoit le vendredi: mais c'étoit la fête de faint Thomas dans laquelle on ne pouvoit tenir confiftoire. Au commencement de l'année 1 376. le pape Gregoire publia une bulle contre les erreurs deRaimond Lulle adreffée à l'archevêque de Tarragone & à fes fuffragans, où il dit: Nicolas Emeric de l'Ordre des freres Prêcheurs inquifiteur aux roïaumes d'Arragon, de Valence & de Majorque nous a expofé depuis long-tems qu'il a trouvé vingt volumes écrits en langue vulgaire par un certain Raimond Lulle, citoïen de Majorque où il a remarqué comme il luy femble, beaucoup d'erreurs & d'hérefies manifeftes, aufquelles quelques perfones ajoûtent créance. Sur quoi nous avons fait examiner ces livres par le cardinal Pierre évêque d'Oftie: c'eft Pierre d'Eftain, & par plus de vingt docteurs en théologie; qui nous ont raporté qu'ils y ont trouvé plus de deux cens AN. 1376. articles erronés & héretiques. C'est pourquoi aprés que le cardinal & les docteurs en ont conferé plufleurs fois entre-eux & enfin devant nous, nous avons déclaré ces articles tels qu'ils les ont jugés. tés XXXIX. Bulle contre les Vita p. 434. Et parce que l'inquifiteur affûroit que dans le païs on trouve d'autres livres publics par le même Raimond,qui contiennent, comme on croit, des erreurs femblables: nous vous ordonnons de faire publier les dimanches & les fêtes dans toutes les églifes de vos diocéfes que tous ceux qui auront de ces livres yous les remettent dans un mois ; & vous nous les envoïerés pour en faire faire un semblable examen. Cependant vous interdirés à toutes fortes de perfones cette doctrine & l'ufage de ces livres, jufques à ce que le faint fiége en ait autrement ordonné. La bulle eft du vingt-cinquiéme de Janvier 1376. Cependant les Florentins fe prétendant mal trai- Florentins. par les gouverneurs que les papes envoïoient en Italie, firent une ligue où ils engagerent prefque toutes les villes & les places de l'état ecclefiaftique & dont ils prirent pour fignal un étendard où étoit écrit en grandes lettres le mot Latin Libertas. Ainfi ils mirent fur pié une armée pour foûtenir ceux qui entroient volontairement dans la ligue, & y contraindre ceux qui réfiftoient. Cet efprit de révolte fe répandit tout d'un coup dans l'état ecclefiaftique: en forte que les officiers du pape étoient tués ou chaffés honteufement, les châteaux & les forteresses étoient abatus, ou ufurpés par d'autres. Boulogne commença: le cardinal Noëllet qui y demeuroit comme vicaire géneral du pape, fut premiere ment arêté, puis dépouillé de fes biens, & contraint AN.1376. de fortir. Peu aprés les citoïens de Perouse traiterent à peu prés de même le nouveau cardinal Geraud du Pui. Le pape Gregoire aïant apris cette révolte en fut extrêmement troublé & affligé, & y pourvut autant qu'il étoit en fon pouvoir. Il publia contre les Florentins une grande bulle, où il leur reproche premierement ce qu'ils firent en 1346. pour restraindre l'exercice de l'Inquifition, puis quelques violences particulieres, entre autres celle qui venoit d'être exercée contre le cardinal Geraud du Pui, Le pape ajoûte : Quoique ces faits fussent notoires, nous avons commis pour en informer le cardinal Pierre du titre de faint Laurent en Lucine: c'est Pierre de Sortenac, qui nous en a certifié la notorieté puis par nos lettres du troifiéme de Février nous avons fait fignifier aux Florentins, c'est-à-dire, à ceux qui ont été chés eux en charge depuis le mois de Juin 1375. qu'ils euffent à ceffer leurs entreprifes, & à comparoître devant nous dans le dernier jour de Mars, pour voir déclarer qu'ils avoient encouru les peines portées par le droit & par nos conftitutions précedentes. Comme ils n'ont point comparu à ce terme, nous les avons réputés contumaces, & prononcé contre eux fentence d'excommunication & d'interdit contre la ville & le diocéfe de Florence. Nous avons de plus interdit aux Florentins tout commerce avec les fideles : défendant à qui que ce foit de leur porter ni argent, ni blé, ni vin, ni viande, ni laines, ni draps, ni bois, ni aucune autre chose ou mar |