Le chat même prend la mouche; Cet événement m'a fait voir Puisqu'elle a, dans son désespoir, CASSANDRE. Oh ciel! mon beau magot!.... Pourquoi t'es-ta baissé, coquin? Il fallait recevoir le soufflet. GILL E S. Ma foi! magot tant que vous voudrez, j'aime mieux que l'autre l'ait reçu que moi..... Mais à propos j'oubliais de vous dire qu'il vous est arrivé de l'ouvrage..... On vient de monter au magasin plusieurs instrumens qu'il faut racommoder tout-de-suite. CASSANDRE. Et qui me les envoie. GILLE S. Trois dames qui viennent de se mettre en ménage. AIR: Je vois toujours la même chose. L'une d'elle brisa d'abord · Sa guittare dans son délire. En voulant la mettre d'accord, La seconde brisa sa lyre. L'autre brisa, dans son courroux, Sa harpe sans aucune cause. CASSANDRE. Mais elles ont donc, entre nous Fait toutes trois la même chose. ARLEQUI N. Cela n'est pas étonnant, trois nouvelles mariées. GILLE S. Ah ça n'oubliez pas non plus d'arranger le piano de cette dame j'ordonne, propriétaire de votre maison; elle viendra peut-être le chercher ce matin, et vous savez qu'elle n'entend pas raison, celle-là..... c'est la mère à toutes les femmes colères. CASSANDRE. Montons vite au magasin. Et toi, mon ami, rage, je vais t'envoyer Colombine. du cou AIR: SCENE I V. ARLEQUIN (seul). C'est décidé, cherchons un bon motif pour nous mettre en colère... Le train qu'elle vient de faire... C'est cela... Non pas... Tant que je ne suis pas son mari, le dégat qu'elle fait dans la maison ne regarde que M. Cassandre. Cherchons quelque chose qui me regarde personnellement..... Figurons-nous qu'un rival lui fait la cour... Je ne dois cependant pas me facher pour cela..... puis-je la blamer de plaire quand je ne puis cesser de l'aimer . . ... C'est égal, supposons qu'elle a dit bon-jour à ce rival..... Cependant, bon-jour est une politesse qu'on ne peut refuser à personne..... Ce n'est pas encore assez... Supposons un rendez-vous avec ce rival..... Sangodemi! là-dessus par exemple, je ne puis pas me dispenser d'être furieux.. Non, .... N'en supposons pas d'avantage. Je le surprends à ses genoux; là, je ne suis plus le maître de moi; je fais un tapage de tous les diables... Je renverse les chaises, les tables; je tire ma batte... Comme je dois être bien..... Ah! si elle arrivait maintenant, comme je la traiterais. ARLEQUIN, COLOMBINE (au fond). COLOMBINE (à part). De qui parle-t-il ? ARLEQUIN (sans la voir). Comme je lui dirais : ingrate maîtresse, perfide Colombine. COLOMBINE. C'est de moi qu'il parle. ARLEQUIN (sans la voir). Quel est donc le prix de tant d'amour? Le voilà. J'ai cru pourtant que c'était quelque chose. COLOM BINE. Que faisiez-vous donc là, monsieur? ARLEQUI N. Ce que je faisais ?.... ( A part.) Ne nous refroidissons pas... Elle vient de me donner un soufflet, et cela doit suffir pour m'irriter... Montrons-nous... (Haut.) Mademoiselle... COLOM BIN E. Plait-il, monsieur. ARLEQUI N. Eh bien, le soufflet n'opère pas du tout..... Cela n'est pas étonnant, elle m'y a tellement habitué..... C'est égal, reprochons-lui tous ses défauts : AIR: Une Fille est un Oiseau. Blâmerai-je son maintien, Non, sa figure est trop bien. A mon courroux tout s'oppose ; COLOMBINE à part). Voyez seulement s'il me parlera; il aime mieux se parler tout seul..... (Haut.) Que dites-vous donc là, monsieur ? ARLEQUIN ( à part). Allons, du courage!.... (Haut.) Ce que je dis, mademoiselle ! Apprenez que c'est à mon tour à présent; sachez que j'ai le même défaut que vous, que je suis colère aussi, moi..... Paix, COLOMBINE. monsieur. ARLEQUI N. Mais ma bonne amie, c'est pour te corriger ce que j'en fais. Me corriger. COLM BINE. AIR: du vaudeville de l'asthenie. Devraient commencer par eux mêmes. Eh bien je ne dis plus môt. COLOMBIN E. Vous ne trouverez donc jamais le secret de me plaire? ARLEQUI N. Mais c'est très-dificile. Quand je veux me fâcher cela vous fâche; vous vous fàchez quelques fois de ce que je ne me fàche pas Je ne sais comment il |