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ne pouvant plus fouffrir la perfecution qu'il exerçoit, contre ceux qui ne vouloient pas comTheod.let. muniquer avec le Patriarche Timothée. L'abbé P.8630 du monaftere de Dieu étant mort, Timothée Y

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pour ordonner fon fucceffeur: mais celui-ci dit, qu'il ne recevoit point l'ordination d'un homme qui anathématifoit le concile de Calcedoine. Timothée lui dit: Anathême à quiconque rejette le concile de Calcedoine: ainft l'abbé reçut l'ordination de fa main: L'archidiacre Jean qui étoit Manichéen, commença à dire des injures à Timothée, & courut porter cette nouvelle à l'empereur, qui envoïa querir Timothée & lui fit des reproches. Mais Timothée nia le fait, & dit, anathême à quiconque reçoit le concile de Calcedoine.

Le fixiéme de Novembre 5 1 1. jour auquel on faifoit une proceffion à C.P. à caufe de la cendre, qui tombant du ciel avoit autrefois couvert tout le païs; l'empereur Anaftafe fit monter fur l'ambon, dans l'églife de faint Theodore de Spharace, Platon préfet de C.P. & quelques autres Magiftrats qui chanterent le Trifagion,avec l'addition: Crucifié pour nous. Le peuple indigné, abandona la proceffion. Plufieurs continuerent de chanter le Trifagion à l'ordinaire fans addition: ce qui fut caufe qu'il y eut plufieurs catholiques tuez dans l'églife, & plufieurs mis en prifon. En même tems le Patriarche Timothée ordonna par écrit à toutes les églifes, de chanter le Trifagion avecl'addition dans les proceffions. Plufieurs obéirent par crainte ; mais les Moines chantoient fans cette addition,& le peuple les voïant, s'écria: Les orthodoxes font bien venus: ce qui caufa une grande fédition. Le peuple s'affembla dans la place; & tandis que les uns y demeuroient, chantant jour & nuit le Trilagion, d'autres alloient par la ville, pour

tuer

quer les moines du parti de l'empereur. Ils en trouverent un entre - autres dans la maifon de Marin le Syrien, à qui ils couperent la tête & la porterent au bout d'une pique, criant que c'étoit l'ennemi de la Trinité: car ils prétendoient qu'il étoit l'auteur de l'addition. On commit plufieurs autres meurtres, & plufieurs incendies: on brû la entre autres les maifons de Marin & de Pompée. On aporta les clefs des portes de la ville, & les enfeignes militaires dans la place où les Catholiques campoient. On jetta à terre les images & les ftatues d'Anaftafe, criant qu'il falloit faire un autre empereur, & demandant Vitalien qui étoit maître de la milice, fils de Patriciole & petit fils d'Afpar: d'autres à caufe de Julienne, demandoient pour empereur Areobinde fon mari,

Sup.XXIX . 26. chr,

Pafch. an

Marcell

Les Senateurs Celer & Patrice, envoyez pour apaifer le tumulte, furent repouffez par une chr.an cod, grêle de pierres. L'empereur Anaftafe s'enfuit & fe cacha dans le fauxbourg près de Blaquernes: l'Imperatrice Ariane lui fit elle-même des reproches, des maux qu'il caufoit aux Chrétiens. Enfin forcé de ceder au peuple, il vint à l'Hippodrome fans couronne, pour faire pitié. Plu- Evag 111. fieurs s'avancerent devant fon trône,chantant le cut. Trifagion, lui prefentant la croix & l'Evangile, & demandant en même tems que l'on fit mourir Marin & Platon. Anaftafe leur fit dire par des crieurs, qu'il étoit prêt à quitter l'empire: mais que tous ne pouvoient pas commander, & qu'il ne pouvoit avoir qu'un Succeffeur, Il leur fit de belles promeffes, qu'il confirma par des fermens. Le peuple changé tout d'un coup,cont me par miracle, le pria de reprendre la couronne, & promit de fe tenir en repos. Ainfi la feditions'appaifa au bout de trois jours, que le peuple s'étoit affemble dans la place; & chacun

Hv

retour

XX.

Severe Fa

triarche d'Antio

che.

6. 32.

retourna chez foi, fans avoir rien avancé: car Anaftafe ne tint rien de ce qu'il avoit promis. Cependant irrité contre Flavien d'Antioche & contre Elie de Jerufalem, à caufe du peu de fuccès du concile de Sidon; il avoit réfolu de les chaffer l'un & l'autre, & il commença par Flavien.Xenaïas affembla les Moines du quartier Sup. n. 12 nommé Cynegyque, & de la premiere Syrie, qut Evagr III. vinrent à Antioche avec beaucoup de tumulte & d'infolence, voulant contraindre Flavien à ana. thématifer le concile de Calcedoine & la lettre de S. Leon. Flavien en fut indigné, & comme les Moines le preffoient avec grande violence, le peuple de la ville s'émut,en tua un grandnom. bre, & jetta les corps dans l'Oronte. D'un autre côté, les Moines de la feconde Syrie, prirent le parti de Flavien; parce qu'il avoit mené la vie monaftique dans une communauté du quartier nommé Tilmognon. Ils vinrent donc à Antioche pour le défendre, & y firent encore beaucoup de maux, qui fervirent de prétexte pour le chaffer, & le releguer à Petra, fur la frontiere de Palestine & d'Arabie. On mit en fa place le moine Severe, chef des schifmatiques. Il étoit de Sozopole en Pifidie, & fut d'abord Avocat à Beryte: puis il reçut le baptême dans brev. c.19. l'églife du Martyr S. Leonce, Tripoli de Phenicie. Enfuite il fe retira dans un Monaftere, entre Gaze & Majume, où s'etoit auffi retiré Pierre Iberien évêque de Gaze, ordonné par Theodofe, & chaffé avec Timothée Elure. Dans ce Monaftere, Severe paffa d'abord pour catholique: enfuite il combattit ouvertement le concile de Calcedoine, & eut de grandes difputes. avec l'Abbé Nephalius, quiaprès avoir été dans la même erreur,étoit revenu à la fainte doctrine. Il chaffa du Monaftere Severe avec plufieurs autres infeclez des mêmes opinions. Mais Severe

Evagr.111.

c. 33. Liberat.

Le

Vita F.

fe refugia dans le monaftere de Romain, & les partifans de Pierre Monge l'envoïcrent à C. P. folliciter leurs affaires; là il fe fit connoître à Pempereur, qui le prit en affection, comme il a été dit. Severe étoit pur Eutychien, non feulement il rejettoit avec anatheme le concile de Calcedoine, mais il ne recevoit pas même l'henotique de Zenon. Il foûtenoit qu'après Fincarnation, il n'y avoit en J.C. qu'une na- Sab. 1. §5'r ture: & qu'elle étoit corruptible. Il recevoit le faux concile d'Ephefe, l'égalant au premier, & mettant Diofcore au même rang que faint Cyrille, Il difoit que l'hypoftafe & la nature étoit la même chofe : ainfi il reconnoiffoit dans la Trinité, trois natures, trois divinitez, trois -Dieux.

Theoph. p.

131. Vira

Afin de l'établir à Antioche, Anaftafe y envoïa des officiers avec beaucoup d'argent pour 5 Sab x.55 diftribuer au peuple. Ces officiers perfuaderent à Flavien de fortir de la ville; pour ceder un peu à la fédition: il fe retira au lieu nommé les Plantanes, & auffi-tôt ils firent ordonner Severe évêque d'Antioché, & envoïerent Flavien en exil, avec plufieurs autres, tant évêques, que clercs & moines. Severe fut ordonné l'an 561. d'Antioche, indiction fixième au mois Dius c'est-à dire, en Novembre l'an de J.C.512. Il envoïa par tout auffi-tôt fes lettres fynodiques, où il anathematifoit expreffément le concile de Calcedoine. Mais elles ne furent point reçues en Palestine: au contraire Epist. ad ceux qui les avoient aportées furent chaffez Alcyf. ap. honteufement. Quant aux évêques, qui dépen. Evagr. doient d'Antioche, les uns fe laifferent féduire, comme Marin de Beryte, les autres cederent à la force; & quelques-uns d'entre-eux fe retracterent, comme les évêques dépendans d'Apamée. D'autres refuserent abfolument de recevoir

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6.34.

voir les lettres fynodiques de Severe: commeJu lien de Boftre, Epiphane de Tyr, & quelques au tres. Il y en eut même qui abandonnerent leurs églifes; comme Julien de Boftre & Pierre de Damas, & ils fe retirerent dans les monafteres de Palestine car Julien étoit difciple de faint Vita S. Theodofe. L'abbé Mamas un des chefs des Sab. n. 55. fchifmatiques, qui à CP. avoit combattu la foi avec Severe, & avoit grande familiarité avec l'empereur, fut ramené à la communion de l'églife catholique par faint Sabas, étant choEvagr.111. qué de l'infolence de Severe. Cofme évêque d'Epiphanie fur l'Oronte, & Severien d'Arethuse fon voifin pafferent plus avant; & non contens de fe féparer de la communion de Severe, ils lui envoierent à Antioche un decret de dépofition. Ils en chargerent Aurelien archidiacre d'Epiphanie, qui craignant la puiffance de Severe, quand il fut arrivé à Antioche prit un habit de femme, & en imitoit les geftes & les manieres, aïant la tête couverte d'un grand voile, qui defcendoit jufqu'à la ceinture: ainfi foupirant & fe lamentant, il donna à Severe qui fortoit, la fentence de dépofition, comme fi ç'eût été une requête; puis il fe mêla dans la foule, & s'enfuit avant que Severe eût lû l'écrit. L'empereur l'aïant apris, ordonna à Afiatique gouverneur de la Phenicie du Liban, de chafer Cofme & Severien de leurs fieges. Mais le gouverneur voiant qu'ils avoient beaucoup de partifans, & que leurs villes les foûtenoient vigoureufement, remontra qu'on ne pouvoit les chaffer fans effufion de fang: à quoi l'empereur répondit, qu'il ne vouloit pas qu'on en répandit une goutte.

# 56.

Severe voïant qu'Elie patriarche de Jerufalem n'avoit pas voulu recevoir les lettres fynodiques, les lui renvoïa au mois de Mai de la

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