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toutefois qu'ils foupent toujours au jour, en quelque tems que ce foit. En la partie d'Italie, où vivoit faint Benoift, le foleil ne fe couche jamais plutôt que cuatre heures &demie.Il exhorte les moines à faire en carême quelque abftinence particuliere, mais avec le confeil du fuperieur. On fera la lecture pendant le repas,& le lecteur fera choifi toutes les femaines : non par ordre, mais felon qu'il y fera plus propre.

c. 38.

Les moines fe fervoient les uns les autres, & faifoient tous la cuifine tour à tour par femaine. Ce qui montre combien leur nourriture étoit fimple: puifque tous étoient capables de l'aprêter. On avoit grand foin des malades: ils n. 36, avoient une chambre particuliere, & un des freres pour les fervir. On leur donnoit de la viande, & le bain, toutes les fois qu'il étoit à propos. Mais on n'accordoit guerre l'ufage du bain en fanté, principalement aux jeunes.

XVII.

P. 75.

Les habits étoient reglez à la difcretion de l'abbé, fuivant la qualité du pays, plus chaud Habits, &c ou plus froid. Nous croyons, dit S. Benoit,que dans les climats temperez, c'eft affez d'une cuculle & une tunique, la cuculle plus épaiffe pour l'hiver, plus rafe pour l'été; & un scapulaire pour le travail. C'étoit depuis long-tems Î'habit ordinaire des pauvres & des payfans. S. Benoît n'en marque ni la couleur ni la longueur, qui fans doute étoit proportionnée à la commodité du travail. Le fcapulaire étoit plus large & plus court qu'à prefent, & avoit fon capuce. C'étoit l'habit de deffus pendant le travail : on l'ôtoit pour prendre la cuculle, qu'on portoit le refte du jour. Chacun avoit deux tuniques & deux cuculles, foit pour changer les nuits, foit pour les laver. Ils les prenoient au veftiaire commun, & y remettoient les vieilles. Les étoffes étoient celles qui fe trouvent dans le pays હૈ

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C. 22.

6.42. 6.9.

C. 41.

c. 54.

€ 66;

meilleur marché. Pour ôter tout fujet de proprieté, l'abbé donnoit à chacun toutes les chofes neceffaires : c'est-à-dire, outre les habits un mouchoir, un couteau, une éguille, un ftilet, & une tablette pour écrire.

:

Leurs lits confiftoient en une nate ou paillaffe piquée, un drap de ferge, une couverture & un chevet. Chacun avoit fon lit: mais ils couchoient tous en un même lieu, au moins dix ou vingt ensemble, fi la communauté étoit grande. Une lampe bruloit toute la nuit dans le dortoir, & toujours quelque ancien y couchoit, pour obferver la conduite des autres. Afin d'être toujours prêts à fe lever pour l'office,ils couchoient tout vêtus, même avec les ceintures de cuir ou de corde feulement ils devoient en ôter les couteaux, de peur de fe bleffer en dormant. On ne parloit plus après complies, & on gardoit la nuit un profond filence. Le jour même, on parloit rarement. Les bouffonneries, les paroles inutiles; ou propres à faire rire, étoient entierement banies des monafteres; & la regle ne fait aucune mention de recreation. Mais elle ordonne qu'en tout tems après le fouper, les freres foient tous aflis en un même lieu, & qu'un d'entre eux life des conferences, des vies des peres, ou quelque aurre livre d'édification.

Les moines ne recevoient, fans ordre de l'abbé, ni lettres, ni prefens de perfonnes, pas même de leurs parens, Ils ne fortoient point fans fa permiffion de l'enclos du monaftere. Et pour leur en ôter tout prétexte, on le bâtiffoit autant qu'il étoit poffible, de telle forte qu'ils euffent au de dans toutes les chofes neceffaires; l'eau, le jardin, le moulin, la boulangerie, & les com. moditez pour les metiers differens. La porte étoit gardée par un vieillard fage & difcret, qui fçût répondre à propos aux pauyres, & aux au

tres

tres furvenans. Si quelques freres étoient envoyez dehors, ils fe recommandoient aux prieres de la communauté, & à leur retour demeuroient profternez dans l'oratoire pendant toutes les heures de l'office, pour expier les distractions & les autres fautes qu'ils pouvoient avoir commiles. Il leur étoit étroitement défendu de rien dire de ce qu'ils avoient apris au dehors.

On recevoit les hôtes avec beaucoup de cha- c. 53. rité & de refpect. On les menoit à l'oratoire pour prier, on leur faifoit une lecture d'édification: puis on les traitoit avec toute l'honêteté poffible. L'abbé leur donnoit à laver, & mangeoit avec eux; auffi avoit-il fa cuifine & fa table à part pour être en état de les recevoir à toute heure, fans troubler la communauté. Persone ne leur parloit que le moine destiné à les recevoir, & ils avoient leur logement feparé.

XVIII. Gouverne

ment.

c. 64.

c.65.

L'abbé qui devoit gouverner le monaftere, étoit choifi par toute la communauté, ou la plus faine partie, eu égard au feul merite, fans confiderer fon rang d'antiquité. Que s'ils s'accordoient tous à choifir un mauvais fujet ; l'évêque diocesain, les abbez, ou les fimples fideles du voifinage, devoient empêcher ce defordre, & procurer un digne pafteur au monaftere. L'abbé étant choifi, étoit ordonné par l'évêque ou par d'autres abbez. Il devoit être inftruit de la loi de Dieu, charitable, prudent, & difcret; montrer en tout l'exemple, & n'étre que l'executeur de la regle, pour la faire garder fidele. ment. Qu'il fe fouvienne toujours, dit S. Benoît, qu'il eft chargé du gouvernement des ames, & qu'il fe garde bien de les negliger, pour s'apliquer davantage aux chofes temporelles: mais qu'il ait grande foi en la providence. c. 3. Il doit tout faire avec confeil. Dans les moindres choses, il confultera seulement les anciens: Niij mais

c. 2.

6,21.

mais dans les plus importantes, il affemblera toute la communauté, propofera le fujet, & demandera l'avis de chacun: à la charge toutefois, que la décifion dépendra de lui, & que tous lui obéiront. Au deffous de l'abbé, il y avoit d'ordinaire un prieur ou prevôt, prapofitus, & plufieurs doyens. En quelques monafteres, le prevôt étoit ordonné par l'évêque ou par les abbez, comme l'abbé même : ce qui lui donnoit fujet de fe regarder comme un second abbé, & de n'être pas allez foumis. C'eft pourquoi S. Benoît rejette cet ufage, & veut que le monaftere ne foit gouverné fous l'abbé, que par des doyens, dont l'autorité étant partagée, fera moindre. Que fi l'on juge à propos d'avoir un prevôt,il fera établi par l'abbé, & lui demeurera foumis. Ces doyens, Decani, étoient établis pour veiller fur dix moines au travail, & à leurs autres exercices, & foulager l'abbé qui ne pouvoit être par tout. On les choififfoit non par l'antiquité, mais par le merite, & on pouvoit les dépofer après trois admonitions, Voilà les officiers pour le gouvernement du monaftere.

Il y en avoit d'autres pour le fervice, comme le celerier, l'infirmier, l'hofpitalier, le portier. 31. Le celerier avoit lagarde de toutes les provifions, & de toutes les uftancilles, & diftribuoit à chacun, fuivant l'ordre de l'abbé, ce qui lui étoit neceffaire, pour les befoins de la vie, ou pour le travail. L'abbé avoit un état de tous les meubles & les habits du monaftere, afin que rien ne fe perdit, & la proprieté étoit étroitement défenduë,jusques dans les moindres chofes, un livre, une tablette, un ftiler.

6.32.

C.33°

XIX.

Ceux qui fe prefentoient pour entrer dans le Reception monaftere, n'étoient reçus qu'après de grandes des Novi- épreuves. Premierement, pendant quatre ou 38 cinq jours, on laiffoit le poftulant fraper à la

ces.

porte

porte, & on lui fafoit des difficultez, jufques à
le maltraiter. S'il perfiftoit, on le mettoit pour
quelques jours dans le logement des hôtes, puis
dans celui des novices, & on lui donnoit un an-
cien pour examiner fa vocation, lui propofant
combien le chemin du ciel eft rude. Au bout
de deux mois on lui lifoit la regle, puis fix mois
après, & une troifiéme fois au bout de
mois. Après un an de perfeverance
cevoit. La profeffion fe faifoit dans l'oratoire
devant toute la communauté, & il ne promet-
toit autre chofe que la ftabilité, la converfion
de fes mœurs, & l'obéiflance. Il en faifoit fa

quatre on le re

cedule écrite de fa main, & la mettoit fur l'autel. S'il avoit quelque bien, il le donnoit aux pauvres, ou au monaftere, par un acte folemnel. Alors on le revêtoit de l'habit du monafte fe, & on gardoit le fien pour le lui rendre, fi par malheur il fortoit. Les peres pouvoient offrir leurs enfans en bas âge, pour être reçus dans le monaftere. Ils faifoient pour eux la pro meffe, qu'ils envelopient de la palle ou nape de l'autel, avec leur offrande, & la main de l'enfant. Ils ne pouvoient lui rien donner: mais feulement au monaftere, pour lui ôter tout fujet de tentation. Si un moine étranger deman doit l'hofpitalité, on le gardoit tant qu'il vouloit. On recevoit fes avis, & fi l'on étoit édifié de fa conduite, on le prioit de demeurer dans le monaftere.Mais on ne recevoit point un moine d'un monaftere connu, fans le confentement de l'abbé. On gardoit dans le monaftere le rang de la reception; & les plus jeunes rendoient honneur aux anciens, les appellant nonnes, c'est-àdire peres, fe levant devant eux, & leur demandant la benediction.

c. 59.

V. Mabill

Litar Gal
Lib.1.cs n.

19

C.61.

c. 63.

c. 69.

Il n'étoit pas permis aux freres de fe défen- c. 70. dre l'un l'autre, ni de fe fraper, ou s'excom- . 23. munier

Niiij

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