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famine, & ensuite une pefte: & ces fleaux furent regardez comme une puniton divine de la AN. 484 perfecution. On regarda de même la mort d'Hu- . 21, neric, car après avoir regné fept ans & dix mois, il mourut en 485. d'une maladie de corruption, fourmillant de vers & tombant par pieces : il eut pour fucceffeur Gontamond fils de fon frete Genton.

XIV.

Sup. live XXIX. n

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Theophan

an.12.13.4

Le pape Felix écrivit à l'Empereur Zenon touchant cette perfecution d'Afrique;& ce fut appa- Prevarica remment ce qui excita l'Empereur à envoyer à tion des leCarthage fon Ambaffadeur Uranius, avec le peu gats du Pape à C. P: de succès qui a été marqué. Mais Zenon lui-mêEvag. 111 me ne traitoit guere mieux les catholiques qui Hift.c. 20. rejettoient fon prétendu édit d'union. Depuis Sup. n. 10. que le pape eut envoyé à C. P. les évêques Vital & Mifene,& pendant qu'ils étoient encore en chemin, il reçut une lettre de Cyrille Abbé des Acemétes de C. P. qui fe plaignoit à lui-même de ce qu'il agiffoit fi lentement avec Acace, après tant d'attentats contre la foi Catholique. Le Pape Felix ayant reçû cette lettre, écrivit à ces legats, de ne rien faire qu'ils n'euffent vû l'Abbé Cyrille, & apprit de lui comment ils de- Zen. p.113. voient fe conduire : mais il n'en eurent pas la C. D. liberté. Car étant arrivé à Abyde, ils y furent Lib. brevs arrêtez par ordre de l'Empereur Zenon & du Geft. de Patriarche Acace, & on les mit en prifon après nom. Acac leur avoir ôté leurs papiers, de peur qu'ils ne rendiffent aux catholiques de C.P. les lettres qu'ils avoient pour eux. Pendant cette prison l'Empereur les menaça de mort, s'ils ne communiquoient avec Acace & avec Pierre Monge; enfuite il employa les careffes, les prefens & les fermens. Les legats cederent enfin, & contre leur ordre promirent de communiquer avecAcace. Alors on les tira de prifon, ils vinrent à C. Pils parurent en public avec Acace, & reconnurent

C. 18.

Felix ep

6. ad Acc

Ep.23.p.

F291.3.

Pierre Monge pour évêque legitime d'Alexan AN. 484. drie, & communiquerent avec les apocrifiaires. Après quoi on les renvoya en liberté. Il n'y avoit Gelaf ad que les deux Evêques Vital & Mifene; car le Epife Dard. troifiéme légat Felix défenfeur de l'églife Romaine, étoit demeuré malade en chemin; & n'arriva à C. P. qu'après que Vital & Milene furent fortis de prifon. On lui ôta auffi fes papiers, on le mit en une prifon très-rude; & comme il demeura ferme, Acace ne le voulut pas voir. Mais avant que les deux Evêques legats partif fent de C.P,les catholiques de la ville firent trois Theoph. proteftations contre leur prévarication. Ils en p.114 B. attacherent une publiquement à l'habit des légats, ils jetterent la feconde comme un livre; & mirent la troifiéme dans un panier d'herbes. CyEvag 111. rille Abbé des Acémétes & d'autres Abbez de

20. 21,

0.18.

C. P. avec les Evêques catholiques d'Egypte qui y éroient, écrivirent au pape Felix,& Cyrille envoya Simeon un de fes moines, porter les lettres à Rome. Ilarriva avant les legats, & inftruifit le Pape de leur prévarication: ajoutant qu'avant leur arrivée à C. P. on n'y recitoit qu'en cachette le nom de Pierre Monge dans les dyptiques, mais depuis on le recitoit publiquement. Ce qui fervoit aux heretiques pour fe duire plufieurs fimples, comme fi le fiége de: Rome avoit reçû Pierre Monge.

Vital & Mifene arriverent enfuite à Rome:

Lib brev chargez des lettres de l'Empereur & du Patriar che. Celles de l'Empereur accufoient Jean Talia de parjure; & difoient que PierreMonge n'avoit pas été ordonné fans examen, mais après avoir foufcrit de fa main, qu'il reçevoit le Concile de Nicée, fuivi par celui de Calcedoine. Vous devez tenir pour certain, ajoutoit-il, que nous re-cevons & honorons avec le faint Evêque Pierre & toutes les Eglifes, le faint concile qui s'accorde

Corde à la foi de Nicée. Il entend le Concile de Calcedoine. Les lettres d'Acace étoient pleines AN. 484. auffi de louanges pour Pierre Monge.

XV.

Alors le Pape Felix affembla un concile, où Condaml'affaire des légats Vital & Mifene fut examinée. nation des On produifit les lettres de Cyrille & des autres legats, abbez de C.P. & des évêques Egyptiens, qui Evag. 1112 portoient: que Jean Talaïa étoit catholique & 20. ordonné legitimement: au contraire que Pierre Monge étoit heretique, & ordonné feulement par deux heretiques comme lui, & qu'après la fuite de Jean, on avoit fait fouffrir aux catholiques toutes fortes de fupplices. Qu'Acace avoit appris tout cela par gens qui l'étoient venus trouver à C.P & qu'il favorifoit Pierre en tou tes choses. Le Moine Simeon foutint la verité de tous ces faits, & convainquit Vital & Misene d'avoir communiqué aux heretiques, & prononcé à haute voix le nom de Pierre Monge dans les facrez diptyques. Il leur foutint, que bien qu'on leur eût fait plufieurs queftions, ils n'avoient voulu parler à aucun catholique: ni rendre les lettres dont ils étoient chargez pour eux, ni rien examiner des attentats commis contre la foi. On produifit auffi le Prêtre Silvain, qui avoit été à C.P. avec Vital & Misene, & qui confirma la dépofition de Cyrille & des autres Moines qui l'accompagnoient. On lut la lettre d'Acace au Pape Simplicius, qui portoit que Pierre avoit été déposé depuis long-tems, & le qualifioit d'enfant de tenebres.

Vital & Misene étant ainfi convaincus, furent déposez de l'épifcopat & excommuniez. Tout le Concile prononça auffi contre Pierre Monge, en ces termes: L'Eglife Romaine ne reçoit point l'heretique Pierre condamné depuis long-tems par le jugement du faint Siege, excommunié & anathematifé. Car quand il n'y auroit pas autre

chofe

To. 4.conc

p.12.134

Evag. 1in

20.

Valef

chofe contre lui, il fuffifoit qu'il eût été ordonAN. 484. né par des heretiques, pour ne pouvoir gouverner des catholiques. Quant à Acace de C. P. on voit par la chofe même,combien il eft reprehenfible: puifqu'ayant qualifié Pierre heretique dans fes lettres à Simplicius, il ne l'a pas déclaré à Zenon, comme il devoit faire, s'il aimoit la Lib. bre- foi plus que l'Empereur. En ce même Conviar. c.18. cile, ou en quelque autre précedent avant l'ar. rivée des legats, le Pape pleinement informé Sconce qu'Acace étoit heretique, lui écrivit une lettre fynodale, où il difoit : Vous avez peché, n'y retournez plus, & demandez pardon du passé. Mais Acace ayant reçû cette lettre ne changea point de conduite. Il ne quitta point la communion de Pierre Monge, & ne lui confeilla point ouvertement de recevoir le Concile de Calcedoine, & la lettre de faint Leon.

1.77.6.

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d'Acace de C. P.

Feb. Epift. 6.to 4.conce p. 1073.

Le Pape Felix en étant informé proceda enfin Condam à la condamnation d'Acace dans un Concile des nation Evêques d'Italie, & donna fa fentence, qui commence ainfi: Vous êtes trouvé coupable de plu fieurs fautes. Au mépris des canons de Nicée ; vous avez ufurpé les droits des autres provinces; vous avez non feulement reçû à votre communion des heretiques ufurpateurs, que vous aviez vous-même condamnez mais vous leur avez encore donné le gouvernement d'autres églifes. Témoin Jean que vous avez mis à Tyr, après que les catholiques d'Apamée l'avoient refulé, & qu'il avoit été chaffé d'Antioche; Hemerius déposé du diaconat & excommunié, que vous avez élevé à la prêtrife. Il lui reproche enfuite la protection qu'il donne à Pierre Monge enne. mi du Concile de Calcedoine, pour le mainte nir dans le Siege de faint Marc: les violences exercées contre les legats Vital, Mifene & Felix, au mépris du droit des gens. Vous n'avez point

voulu répondre, ajoute-t-il, devant le faint Siége fuivant les Canons, au libelle de mon con- AN. 484 frere Jean: c'eft Talaïa, qui a intenté contre vous des accufations très-graves, & par ce filence affecté vous les avez confirmées. Il conclud: Ayez donc part avec ceux dont vous embrassez fi volontiers les interêts, & fachez que par la prefente fentence vous êtes privé de l'honneur du Sacerdoce & de la Communion catholique, étant condamné par le jugement du faint Esprit & l'autorité Apoftolique, fans pouvoir être jamais abfous de cet anathême. Celius Felix Evêque de la fainte Eglife catholique de Rome,j'ai foufcrit. Donné le cinquième des calendes d'Août fous le confulat de Venantius: c'est-àdire, le vingt-huitiéme de Juillet 484. Soixante & fept évêques foufcrivirent cette fentence avec le pape: Ce qui montre que fous le regne d'Odoacre Arien, les évêques d'Italie ne laiffoient pas d'avoir la liberté de s'assembler comme fous les Empereurs catholiques.

Tutus ancien Clerc de l'églife Romaine en fut fait défenseur, afin de porter à C. P. ceste fentence que l'on ne pouvoit y envoier autrement. Il fut auffi chargé de deux lettres, l'une à l'empereur, l'autre au Clergé, & au peuple. La lettre à l'empereur Zenon eft dartée du premier d'Août de la même année, & c'eft une réponse à celle qu'il avoit envoyé au pape par Vital & Mifene. Le pape s'y plaint d'abord de la violence exercée à leur égard contre le droit des gens, refpecté par les nations les plus barbares. Enfuite il déclare, que le faint Siége ne peut jamais communiquer avec Pierre d'Alexandrie: quand ce ne feroit que parce qu'il a été ordonné par des heretiques. C'eft pourquoi,dit-il,je vous laiffe à juger fi on doit choifir la communion de l'Apôtre faint Pierre ou celle de Pierre d'Alexan

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