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Nov. 19.

Nov.

brer le faint facrifice à C.P. dans les oratoires des maifons particulieres, finon par des clercs que le patriarche auroit députez, fous peine de confifcation de la maifon. Cette loi eft de l'année fuivante. 537. auffi-bien que celle qui pourvoit aux frais des funerailles. Il y avoit à C. P, onze cens boutiques destinées à les fournir, & pour cela exemtes de toute impofition. Chaque lit, c'est-à-dire, chaque corps devoit être accompagné de huit religieufes, qui chantoient, 43 & de trois acolytes. Des onze cens boutiques, huit cens fourniffoient les foffoyeurs, nommez doyens ou lecticaires, qui fe tiroient ainfi de tous les corps des metiers. Les trois cens autres boutiques, donnoient feulement de l'argent. Ainfi tous les enterremens fe faifoient gratis à moins que quelqu'un ne voulût ajouter quelque dépenfe extraordinaire.

LVII.

Silverius

C. 22.

cel. 536.

A Rome quand on eut appris la mort du pape pape, puis Agapit, le roi Theodat fit élire à fa place, SilveVigile. rius foudiacre, fils du pape Horfmida, qui tint Liber brev. le S. Siege deux ans. Cependant l'imperatrice Theodora fit appeller Vigile diacre de l'églife Chr. Mar Romaine, qui étoit à C. P. & lui fit promettre Lib. Pontif. fecretement qu'il aboliroit le concile de Calcedoine, & écriroit à Theodofe d'Alexandrie, à Anthime & à Severe approuvant leur foi,moyennant quoi, elle lui donneroit fept cens livres d'or, & un ordre pour Belifaire, qui le feroit ordoner pape. Vigile en ayant doné fa promeffe, vint à Rome, où il trouva Silverius en poffeffion du faint Siege. Il alla donc à Ravenne trouver Belifaire, & lui montra l'ordre de l'imperatrice, lui promettant deux cens livres d'or, s'il le faifoit ordonner à la place de Silverius. Belifaire prit Rome le dixiéme de Decembre 536. & elle Procop.. fe rendit principalement à la perfuafion du pape Gehf 14 Silverius: mais l'année fuivante Vitiges roi des Gothe

18. Goth.

Goths vint l'affieger. Pendant ce fiege qui fut
long, on remarqua le refpect des Goths pour c. 4.
les églifes de S. Pierre & de S. Paul, toutes deux
hors de Rome. Loin d'y faire aucun défordre,
ils laifferent toûjours aux ecclefiaftiques la li-
berté d'exercer leurs fonctions.

Liberas.

Cependant on accufa le pape Silverius d'avoir écrit aux Goths, pour les faire entrer dans Rome c.12 par intelligence. Mais il paffoit pour conftant Procop. 1. Goth. c. 25. que c'étoit une calomnie, & qu'un avocat nommé Marc, & un garde pretorien nommé Julien, avoient compofé en fon nom de fauffes lettres adreffées au roi des Goths. Toutefois Belifaire fit venir Silverius au palais, ou lui & sa femme Antonine confidente de l'imperatrice, s'efforcerent de lui perfuader fecretement d'obéir à cette princeffe, de renoncer au concile de Calcedoine, & d'approuver par écrit la créance des heretiques. Le pape au fortir du palais, dit à ceux de fon confeil ce que l'on vouloit lui faire faire, & feretira à l'églife de fainte Marie Sabine. Là ou lui envoya Photius fils d'Antonine d'un premier lit, pour l'inviter à venir au palais, lui promettant fureté avec ferment. Ceux qui accompagnoient le pape Silverius, lui confeilloient de ne fe point fier aux fermens des Grecs. Il fortit pourtant, & vint au palais. On ne lui fit rien ce jour là, & on lui permit de retourner à l'églife, où il demeuroit, à caufe du ferment qu'on lui avoit fait,

Belifaire le manda une autre fois. Ilvoyoit bien qu'on vouloit le furprendre : toutefois après s'être mis en priere, & avoir recommandé ses affaires à Dieu, il fortit de fon églife, & vint au palais. On le fit entrer feul, & les fiens ne le virent plus. Le lendemain Belifaire affembla les prêtres, les diacres & tout le clergé de Rome, & leur ordonna d'élire un autre pape. Ils

Qiiij

dou

doutoient de ce qu'ils devoient faire, & quelAN 537 ques-uns refiftoient: mais enfin par l'autorité de Belifaire, Vigile fut ordonné pape le vingt. deuxième de Novembre 537. Alors Belifaire preffa Vigile de lui payer fes deux cens livres d'or, & d'accomplir la promeffe qu'il avoit faite à l'imperatrice. Mais Vigile avoir peine à s'y réfoudre, tant par la crainte des Romains, que par avarice.

Quant au pape Silverius, il fut envoyé en exil à Patare en Lycie, dont l'évêque alla trouver Juftinien, & le menaça du jugement de Dieu, pour avoir ainfi chaffé de fon fiege le chef de toute l'églife. L'empereur qui ne favoit rien. des ordres que l'imperatrice avoit donnez,commanda que Silverius fût renvoyé à Rome; que l'on informât de la verité des lettres qu'on l'accufoit d'avoir écrites aux Goths, & que s'il étoit prouvé qu'elles fuffent de lui, il demeurât évêque dans quelque autre ville, & fi elles étoient trouvées fauffes, il fut retabli dans fon fiege. Le diacre Pelage, qu'Agapit avoit laissé fon légat à C F. étant gagné par l'imperatrice, & chargé de fes ordres, courut en diligence, pour empêcher que l'ordre de l'empereur ne fût éxecuté, & que Silverius ne retournât à Rome; mais l'ordre de l'empereur l'emporta. Vigile épouvanté du retour de Silverius, & craignant d'être chaffé, manda à Belifaire: Donnez-moi Silverius, autrement je ne puis executer ce que vous me demandez. Silverius fut donc livré à deux défenleurs, & à d'autres ferviteurs de Vigile, qui le menerent dans l'île Palmaria, où ils le garderent, & il y mourut de faim, le vingtiéme de Juillet. 538. après avoir tenu le S. Siege deux ans.

Alors Vigile pour accomplir la promeffe qu'il· avoit faite à l'imperatrice, donna à Antoine une

Jettre

Lettre pour Theodofe d'Alexandrie, Anthime Liber Vicdéposé de CP. & Severe d'Antioche, où il leur tor. Tun. déclare qu'il tient la même foi qu'eux, mais il chr. les prie de tenir fa lettre fecrette, & au contraire, de faire femblant qu'il leur eft fufpect. Avec cette lettre il leur envoya fa confeffion de foi, où il rejettoit les deux natures en JESUSCHRIST, & la lettre de faint Leon difant? Anathême à ceux qui ne confeffent pas une per fonne & une effence, & en particulier à Paul de Samofate, à Diodore de Tarfe, à Theodore de Mopfuefte, & à Theodoret. Ayant écrit fecretement aux heretiques, il demeura en poffeflion du faint fiége.

Mais en public il profeffa toûjours la foi catholique, & en donna un temoignage autenti que à l'empereur Juftinien, irrité de ce qu'il ne lui avoit point écrit fuivant la coûtume, à fon entrée au pontificat, ni répondu à la lettre du patriarche Mennas, contenant fa profeffion de foi. Juftinien interpreta mal le filence de Vigile, & entra en foupçon de fa foi, ayant peutêtre quelque connoiffance de ce qu'il avoit écrit fecretement aux fchifmatiques. Il envoya donc à Rome le patrice Dominique avec des lettres, par lefquelles il témoigna fa défiance, à l'égard du pape, & fon attachement à la foi. Le pape Vigile dans fa réponse loue hautement la :foi de l'empereur, & déclare, qu'il n'en a point d'autre que celle de fes prédéceffeurs, Celeftin, Leon, Hormifda, Jean & Agapit: qu'il reçoit les quatre conciles, & la lettre de faint Leon, & anathématise tous ceux qui croyent le contraire, & en particulier Severe, Pierre d'Apamée, Anthime, Zoara, & Theodofe d'Alexandrie. Mais que comme ils ont été déja fuffifamment condamnez, il n'a pas crû devoir répondre à ila déclaration que Mennas en avoit donnée. En

fin

LXVI

Lettres de Vigile.

pt. 4. po

3150

Epift. 5.

Vigil. epift. 2. p 311.

soll. P. 1472.

8.3.

fin il prie l'empereur, de conferver les privileges du S. fiége, & de ne lui envo er que des perfon nes catholiques & irréprochables. Il est visible que cette lettre eft une apologie du pape Vigile, pour effacer les foupçons que l'empereur avoit conçus de fa foi.

Il écrivit en même tems au patriarche Mennas une lettre, où il le felicite de ce qu'il exécute ce qu'il avoit promis au pape Agapit à fon ordination: : en recevant le quatre conciles, & anathématifant les fchifmatiques. A la fin de ces deux lettres, outre la foufcription du pape Vigile, étoit celle du patrice Dominique, dattée du quinziéme des Calendes d'Octobre, fous le confulat de Juftinien; c'est-à-dire, du dix-septiéme de Septembre 140.

Cependant Vigile étoit reconnu pour pape lé gitime depuis fon ordination, comme il paroît Bali nova par la confultation de Profuturus, évêque de Brague en Lufitanie, à laquelle il répondit le vingt-neuviéme de Juin,fous le confulat de Jean; c'eft-à-dire, 538. Il parle d'abord des Prifcilianiftes, qui s'abftenoient de la chair par fuperftition ; & conclut en ces mots : Nous ne blâmons point l'abftinence agréable à Dieu : mais nous ne recevons point ceux qui détestent fes créatures. Il parle de la maniere de réconcilier les Ariens, à caufe des Goths qui dominoient en Efpagne, & dont il fe convertiffoit toûjours 6.4 quelques-uns. Il dit qu'une églife eft fuffifamment confacrée, dès qu'on y a célebré la Messe, quoiqu'on n'y ait point jetté d'eau benite; & que l'ordre des prières de la Meffe eft toûjours le même; excepté quelque petite addition aux jours les plus folemnels; c'eft-à-dire, que le canon de la Meffe ne change point, excepté les caufes particulieres que l'on infere après le Communicantes. On voit en cette lettre l'eau- benite bien expreffement marquée. Theo.

6.5.

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