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11.

36.

Vict. an.

555

Il y avoit auffi des fchifmatiques en Illyrie. AN. 555Il y en avoit en Gaule, & jufqu'en Hibernie: Greg. l'éloignement des lieux faifant que l'on connoif- epift. foit moins ce qui s'étoit paffé au cinquième concile. En Illyrie Frontin évêque de Salone, ayant été appellé à C. P. refufa de condamner les trois chapitres: auffi fut-il en voyé en exil à Antinous en Thebaïde, & Pierre ordonné à sa place évê de Salone. Huit jours après Frontin fut transferé d'Antinous à Ancyre en Galatie.

que

Id.an.568.

pe

LV.

Le faint fiége ayant vaqué trois mois après la mort de Vigile, on élut Pelage Romain de naif- Pelage pa fance, fils de Jean, qui avoit été vicaire du prefet du prétoire. Pelage étoit archidiacre de l'é- Lib: Ponglife Romaine, & avoit accompagné Vigile à f. C. P. & au retour. Mais il étoit foupçonné d'avoir eu part aux mauvais `traitemens que ce pape avoit foufferts, & d'être complice de fa mort. C'est pourquoi, il ne fe trouva point d'évêques, qui vouluffent l'ordonner, excepté Jean de Peroufe & Bonus de Ferentin, avec André prêtre d'Oftie, Ils l'ordonnerent évêque, le feizième d'Avril la même année 555. mais plufieurs des plus gens de bien, des plus fages & des plus nobles s'étoient féparez de fa communion pour le foupçon de la mort de Vigile. Pelage pour s'en purger, prit confeil du patrice Narfes, qui commandoit pour l'empereur en Italie, & ayant ordonné une proceffion, il vint de faint Pancrace à faint Pierre, où tenant l'évangile & la croix, de Notre-Seigneur fur fa tête, il monta fur l'ambon & jura publiquement qu'il n'avoit fait aucun malau pape Vigile, de quoi le peuple fut fatisfait. Enfuite il pria les affiftans de concourir avec lui, pour banir la fimonie des ordinations. Il donna l'intendance des biens de l'église à Valentin fon fecretaire, homme craignant Dieu, qui fit rendre à toutes les églifes les vafes d'or,

&

LVI.

contre les

fchifmatiques.

Epift. 3.

& d'argent, & les voiles qui en avoient été enfe

vez.

Le pape Pelage s'appliqua fortement à repriPourfuites mer les fchifmatiques d'Italie, par l'autorité de Narfes ; & comme ce patrice étoit pieux & craignoit de pecher contre la religion, Pelage lui dit dans une de fes lettres: Ne vous arrêtez pas aux vains difcours de ceux qui difent, que l'églife excite une perfécution quand elle reprime les crimes, & cherche le falut des ames. On ne perfe cute que quand on contraint à mal faire: autrement il faut abolir toutes les loix divines & humaines, qui ordonnent la punition des crimes. Or que le fchifme foit un mal, & qu'il doive être réprimé, même par la puiffance féculiere, l'écriture & les canons nous l'enfeignent. Et quiconque eft féparé des fieges apoftoliques, ii n'y la pas de doute qu'il eft dans le fchifme. Faites donc ce que nous vous avons fouvent demandé, & envoyez à l'empereur fous bonne garde, ceux qui font ces entreprises. Car vous devez vous fouvenir de ce que Dieu a fait pour vous, lorfque le tyran Totila poffedoit l'Iftrie & la Venetie, & que les Francs ravageoient tout. Nonobftant ces hoftilitez, vous ne fouffrîtes point que l'on ordonnât l'évêque de Milan,jufques à ce que vous en cuffiez écrit à l'empereur,& reçu fes ordres: & au milieu des ennemis, vous fites conduire à Ravenne l'évêque élû, & celui qui devoit l'ordonner. Qne dirai-je, des évêques de Ligurie, de Venetie & d'Iftrie que vous pouvez réprimer, & que vous laiffez glorifier de leur rufticité, au mépris des fiéges apoftoliques? S'ils avoient quelque difficulté touchant le jugement du concile univerfel qui a été tenu à C. P. ils devoient,fuivant l'ufage,choifir quelques uns d'entr'eux capables de propofer leurs raisons, & d'entendre les nôtres, & les envoyer au fiége

apofto

apoftolique, & non pas fermer les yeux pour déchirer l'églife, qui eft le Corps de JESUSCHRIST. Ne craignez donc rien: il y a mille exemples & mille conftitutions, qui montrent que les puiffances publiques doivent punir les fchifmatiques; non-feulement par l'exil, mais

par

la confifcation des biens, & par de rudes prifons. Une grande partie de cette lettre fe trouve repetée dans une au patrice Valerien, écrite par confequent dans le même tems.

Fragm. 3.

307.

Epift. 4.

Les fchifmatiques ayant excommunié Narsés. le pape le félicita de ce que la providence l'avoit permis, afin de le préferver de leur fchifme; mais il l'excita en même tems à punir cet atten. tat, & envoyer les coupables à l'empereur ;particulierement Paulin, évêque d'Aquilée, qu'il traite d'ufurpateur, & dit qu'étant dans le fchif me, il ne peut demeurer évêque. Il parle dans la même lettre d'un autre évêque fchifmatique nommé Euphrafius, coupable d'un homicide & Epift. z. d'un adultere inceftueux. Et dans une autre lettre il fe plaint à Narfés de Thracius & Maximilien, autres évêques fchifmatiques, accufez d'apliquer à leur profit les biens de l'églife. Outre Epift. l'évêque d'Aquilée, le pape preffa encore Narfés d'envoyer à CP. l'évêque de Milan, qui avoit ordonné celui d'Aquilée contre les canons; nonfeulement à caufe qu'il étoit fchifmatique, mais parce qu'il devoit être ordonné par la propre églife, comme il dit dans une autre lettre. Car, Fragm. ‹. ajoûte-t-il, parce qu'il eût été incommode à l'é- p. 80s. vêque de Milan, & à celui d'Aquilée de fe faire ordonner par le pape, à caufe de la longueur du chemin, l'ancienne coûtume a établi qu'ils s'orEdonnaffent mutuellement; mais à condition que le confecrateur vînt dans la ville du confacré ; tant afin qu'il fût plus affuré du confentement de l'églife vacante, que pour montrer que l'évêque Tome VII, qu'il

X

AN. 556. qu'il ordonnoit ne lui feroit pas foumis. Le pape Pelage dit encore dans ces lettres, qu'il n'a jaEpift. 5. mais été permis d'affembler un concile particuFragm.3. lier, pour examiner un concile général : mais Fragm. 2. que fi l'on a fur ce fujet quelque difficulté, il faut confulter le fiége apoftolique. Il écrivit fur le même fujet à Viator & à Pancrace, hommes illuftres, pour les éloigner de la communion des fchifmatiques, dont l'opiniâtreté ne venoit que d'ignorance & d'une crainte mal fondée de contrevenir au concile de Calcedoine. En ces lettres le pape allegue fouvent l'autorité de faint Au guftin.

Epift. 2.

Les évêques de Tofcane écrivirent au pape, prétendant lui faire approuver leur fchifme à lui-même: fur quoi il leur répond: Comment ne croyez-vous pas être féparez de la communion de tout le monde, fi vous ne recitez pas mon nom fuivant la coûtume, dans les faints myfteres puifque tout indigne que j'en fuis, c'eft en moi que fubfifte à prefent la fermeté du fiége apoftolique, par la fucceffion de l'épifcopat. t. Mais de peur qu'il ne vous reste à vous ou à vos peuples quelque foupçon touchant notre foi, tenez pour affuré que je conferve la foi du concile de Nicée, de ceux de CP. d'Ephefe, & de Calcedoine, & que j'anathématife quiconque veut affoiblir en partie, ou revoquer en doute la foi de ces quatre conciles, ou le tome du bienheureux pape Leon, confirmé dans le concile de Calcedoine, Cette lettre eft datée du quinziéme des calendes de Mars, la quinzieme année après le confulat de Bafile; c'est-àdire, du feiziéme de Février 556. Le Pape Pelage Epift. 7 fit une pareille profeffion de foi adreffée à tout le peuple de Dieu, où il ajoûte, qu'il reçoit avec refpect, les canons reçus par le faint fiége, & les lettres des papes fes prédéceffeurs, qu'il

nom

:

LVII.

Lettre di

pape en

Gaule.

Epift.9.10.

nommé depuis Celeftin jufques à Agapit inclu- AN. 556. fivement enfin, qu'il honore comme catholiques, les venerables évêques Theodoret & Ibas. Il renvoya une autre confeffion de foi plus ample, à Childebert roi des François, qui ayant reçu une lettre de lui, avec quelques reliques, par des moines de Lérins, lui envoya des ambaffadeurs, & lui demanda encore des reliques de S. Pierre & de S. Paul, & d'autres martyrs. Le chef de cette ambassade nommé Rufin, dit au pape,qu'enGaule quelques-uns fe plaignoient que l'on avoit donné atteinte à la foi catholique, & le pria de témoigner qu'il recevoit en tout la lettre de faint Leon, ou d'envoyer lui- Epift. 16. même fa confeffion de foi. Ces mêmes ambas fadeurs demanderent pour Sapaudus évêque d'Arles, la qualité de vicaire du pape dans les Gaules, & le pallium. Le pape Pelage fatisfit auffi tôt à la premiere demande de Rufin, touchant la lettre de faint Leon, & écrivit au roi Childebert en ces termes.

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Epift. 11.

Epift. 20.

Depuis la mort de l'imperatrice Theodora, il n'y a plus de difpute fur la foi en Orient. on a feulement examiné quelques articles hors la foi, dont l'explication feroit trop longue, pour être renfermée dans une lettre. Mais pour vous mettre l'efprit en repos, à vous & à tous nos confreres les évêques de Gaule , nous déclarons que nous anathématifons quiconque s'écarte le moins du monde de la foi que le pape Leon a enfeignée en fes lettres, & que le concile de Calcedoine a fuivie dans fa définition. N'ayez donc point d'égard aux vains difcours des gens qui aiment les fcandales. L'empereur a détruit toutes les héréfies, qui jufques à fon regne avoient à CP. leurs évêques & leurs églifes avec de grands revenus, & quantité de vales pré- xxxI. cieux, & il a donné leurs biens aux catholiques. n. 17.

X ij

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Ceux

Sap. li.

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