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main l'ordonna prêtre, & il gouverna un mo-
naftere dans le même pays de Clamorgan. Il re-
çur faint Samfon de la main de fes
l'inftruifit avec foin.

parens, &

Samfon ayant fait de grands progès dans les lettres & dans la vertu, fut ordonné prêtre par faint Dubrit: puis il mena quelque tems la vie éremitique dans une ifle, fous la conduite d'un faint prêtre, & fut enfuite abbé d'un monaftere, qu'on difoit avoir été fondé par faint Germain. Il y fut ordonné évêque: après quoi il paffa la mer, & vint dans la Gaule Armorique, où il fonda le monaftere de Dol, & plufieurs autres. p. 176x Il établit à Dol une chaire épifcopale, & après avoir gouverné quelques années cette églife, il mourut vers l'an 565. On raconte de lui un grand nombre de miracles, & l'églife honore fa memoire le vingt-huitiéme de Juillet. Il faifoit porter une croix devant lui, comme font aujourd'hui les archevêques

Saint Malo ou Maclou, nommé auffi Machut, mourut vers le même tems. Il étoit parent de faint Samfon, & fut élevé par le faint abbé Brendan, fameux par fa fcience & fa vertu. On l'ordonna malgré lui évêque de Guiccaftel, & depuis nommé Vincheftre, dont fon pere avoit été comte: mais pour éviter l'épifco pat il paffa la mer, & se retira auprès d'un faint homme nommé Aron, dans une Ifle près de la côte Armorique. Près de là dans une autre ifle étoit la ville d'Aleth, déja fort habitée & frequentée par le commerce mais dont la plupart des habitans étoient encore païens. Le peu qu'il y avoit de chrétiens prierent faint Malo de travailler à la converfion des autres: ce qu'il fit avec tant de fuccès, la prédication étant foutenue par les miracles, que la plupart fe convertirent, & l'obligerent d'être leur évêque. Telle

fuc

Martyr. R 28. Ful. Vita lib. 2.

c. 10. to. 16

aƐt. 183.

Ata SS.

Ben p.2

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Martyr. R.

15. Nov.

Act. SS. to.

r. p. 22.3.

Martyr. R.

24. Oct.

Ball. 1. Mai.

to. 12. p. 91.

-Coint. an.

fut l'origine du fiege épifcopal d'Aleth en Bre tagne, qui depuis a pris le nom de faint Malo. Il mourut vers l'an 565. & l'églife honore fa memoire le quinziéme de Novembre. Le fucceffeur de faint Samfon dans le fiege de Dol, fut faint Magloire fon coufin germain, élevé comme lui fous la difcipline de faint Heltut. Saint Samfon l'ayant ordonné diacre l'emmena avec lui en Gaule, & en mourant le defigna pour fon fucceffeur, mais après deux ou trois ans il renonça à l'épifcopat, laiffant à fa place Bu doc fon difciple, fe retira dans la folitude, & fonda un monaftere où il gouverna foixante moines. Il fit quantité de miracles, & mourut vers l'an 575. le vingt deuxième d'Octobre, jour auquel l'églife celebre sa memoire.

Saint Brieuc nâquit dans la même partie de la grande Bretagne, & après avoir été ordonné $20 n. 8. évéque & fait plufieurs miracles, paffa dans la 15.4.574. Gaule & y fonda un premier monaftere, puis

24. 22.

Coint, an

553.

Boll. 12.

#. 208.

un autre au lieu qui porte fon nom, & qui fut depuis érigé en fiége épiscopal. On ne fçait pas précisement le tems qu'il a vêcu, mais c'étoit en ce même fiecle; & l'églife l'honore le premier jour de Mai. Treguier étoit aussi d'abord un monaftere fondé par faint Tudval, venu de la grande Bretagne. Il fut élu évéque de Lexobie vers l'an 532. & cut pour fucceffeur S. Ruelin fon difciple, qui mourut en 574. Le fiege de Lexobie qui étoit ancien, fut depuis transferé à Treguier qui a fait oublier fon nom.

Mais l'évêché de Leon dans la même côte fut érigé de nouveau pour faint Paul, furnommé Mart to 7. Aurelien. Il nâquit dans la province nommée alors Pennohen, que l'on croit être en Cornouaille, & fut difciple de faint Heltut, avecfaint Samfon & faint Gildas. La crainte de l'épifcopat le fit auffi paffer en Gaule: & ils s'éta

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blit premierement dans l'Ile d'Oueffant, puis dans une autre, & enfin en terre ferme dans la ville de Leon. Le comte Vithur admirant fa vertu & fes miracles le fit ordonner évêque par l'autorité du roi Childebert en529. mais le fentant affoibli de vieilleffe,il quitta le gouvernement de fon église en 553.& mit à fa place faint Jaoua, puis faint Tiernomail fes difciples, qui n'ayant tenu le fiege qu'un an chacun, faint Paul le reprit en 555. & le quitta encore onze ans après en 566. le laiffant à un autre de fe difciples nommé Cetomerin. Saint Paul fere. tira dans l'ifle de Bas, où il gouverna un monaftere nombreux, & vêcut encore long-tems.

XV, Saints de

la grande Bretagne.

Boll.29.

fanua to. 2. Act. SS. to. .p.1 38.

p. 952.

Spicil.tes

9. praf.

Bibl. PP

Saint Gildas, furnommé le fage, autre disciple de faint Heltut, nâquit à Dumbritton en Ecoffe, vers l'an 484. il ne fut que prêtre, & prêcha dans la province feptentrionale de la grande Bretagne, puis en Irlande où il rétablit la pureté de la foi & de la difcipline. Enfin il paffa en Gaule, & s'établit dans la côte meridionale de la petite Bretagne près de Vennes, où il bâtit le monaftere de Buis, qui porte encore fon nom & y mourut en 565. Il refte de lui quelques canons de difcipline, & deux difcours fur la ruine de la grande Bretagne. Il déplore dans la te.s.p.477 premiere, la défolation de fa patrie par la conquête des Anglois Saxons, arrivée de fon tems, & en attribue la caufe à la corruption extrême des mœurs. Il s'adreffe en particulier à cinq princes, qui regnoient alors chez les Bre tons Conftantin, Aurelius, Conan, Vortipos, Cuneglas, & Maglocun ; & leur reproche à chacun leurs crimes avec une liberté & une vehemence étonnante, les exhortant à penitence. Le fecond difcours eft une exhortation au clergé de la grande Bretagne, qui n'eft pas moins vigoureufe. Il leur reproche

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Boll 1.Feb. to. 3. p. 99. pi14. 94.

Martyr. R. 1. Febr.

Beda 111.

V.c.10.

reproche leur ignorance, leur negligence, leur avarice, & les accufe même de fimonie.

Saint Gildas fut lié d'amitié avec fainte Brigide vierge & aboTe, la plus fameufe des faintes d'Irlande. Elle fonda plufieurs monafteres, principalement celui de Kildar à fept lieues de Dublin, qui depuis eft devenu une ville épifcopale. On raconte d'elle un grand nombre de miracles & on croit qu'elle mourut en 523. L'églife honore fa memoire le premier de Fevrier.

Dans le même tems vivoit faint Colombat ou Colomban l'ancien, prêtre & abbé, qui au comhifi.c.4. mencement du regne de Justin le jeune, paffa d'Irlande dans la grande Bretagne,pour prêcher la foi aux Pictes feptentrionaux, feparez des meridionaux par des montagnes affreufes. Quant aux Pictes meridionaux, ils avoient reçur la foi long-tems auparavant, par les inftructions de faint Ninias évêque de la nation des Bretons, qui avoit été lui-même inftruit à Rome. H mourut vers l'an 43 2. à Quithern en Ecoffe, où il avoit établi fon fiege & l'églife honore fa memoire le feiziéme deSeptembre. S. Colombat avant que de paffer en Bretagne avoit fait en Irlande un monaftere celebre nomé Dermach; & depuis fon paffage il en fit encore un autre plus fameux dans une petite ifle nommée Hy ou Hu au nord d'Irlande, & au couchant de l'Ecoffe. De ces monafteres il en fortit plufieursautres en Irlande & en Bretagne: mais celui de Hyou Ycolmkil en fut toujours le chef. Il étoit gouverné par un prêtre qui en étoit abbé, & à qui étoit foumise toute la province, même les évêques, par un ufage extraordinaire: & cela à F'exemple de fon fondateur faint Colombat, qui n'avoit point été évêque, mais fimple prêtre Ses fucceffeurs garderent une grande abftinence & fe diftinguoient par la regularité & l'amour

Martyr. R.

16. Sept.

de

de Dieu. Seulement ils n'étoient pas conformes aux autres églifes, pour l'obfervation de la pâque, parce qu'étant fi éloignez du reste du monde, perfonne ne leur avoit porté les decrets des conciles fur cette matiere. SaintColombat vêcut trente-quatre ans depuis fon paflage en Bretagne, & mourut en 598. le lundi neuvième de Juin, jour auquel l'église honore fa memoire.

Le fecond concile de Tours écrivit à fainte Radegonde une lettre, dont il faut dire l'occafion. Radegonde fille de Berthaire roi de Turinge, ayant été prife captive par les François dans Ion enfance, vint au lot du roi Clotaire, qui la fit élever, & l'époufa quand elle fut en âge. Dés lors elle pratiquoit de grandes vertus; des aumônes trés-abondantes, de longues prieres, de grands jeûnes, & portoit le cilice tout le carême fous les habits précieux; le roi difoit qu'il avoit épousé une religieufe plutôt qu'une reine, & lui faifoit souvent des reproches de ses dévo tions. Mais ce prince ayant fait tuer injustement le frere de Radegonde, il profita de cette occafion pour la quitter; & il l'envoya lui-même à Noyon, pour recevoir l'habit de religieufe de la main de faint Medard. Le faint prélat en faifoit difficulté, à caufe qu'elle étoit mariée, & les grands s'y oppofoient; mais elle fe revêtit elle-même du faint habit, & preffa tant faint Medard, qu'il lui impofa les mains & la confacra diaconeffe.

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Elle fe retira premierement à une terre que le roi lui avoit donné en Poitou, & commença à y mener une vie très-auftere, ne vivant que de pain de feigle & d'orge, d'herbes & de legu mes, & ne buvant point de vin: fon lit étoit un cilice fur de la cendre. Cependant elle Act p.sïo. fervoit les pauvres de fes mains, & faifoit des 1.7. aumônes immenfes. Elle portoit sur la chair

une

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